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© Getty Images

L’Allemagne interdit le broyage des poussins mâles et ce n’est pas une grande victoire

Barbara Wesoly

Au premier abord, on se réjouit en découvrant que l’Allemagne a pris la décision historique d’arrêter, dès 2022, de broyer ses poussins mâles, jugés inutiles en raison de leur sexe. Mais le fait d’avoir envie de féliciter le pays pour cette initiative montre avant tout l’ampleur de la cruauté animale que l’humain a été capable d’accepter au fil des années.


Les sentiments n’ont pas leur place dans une chaîne de production. Que faire dès lors des poussins de sexe mâle, inutiles car jugés non-rentables en raison du fait de leur petite taille et de leur non-production d’œufs? Une fois que l’on enlève toute humanité, reste l’option de les broyer ou des les asphyxier, pour faire place nette. C’est le sort atroce que subissent 45 millions d’entre eux, chaque année, en Allemagne. Une “solution” employée aussi en Belgique, ainsi qu’en de nombreux autres pays du monde. 45 millions, l’équivalent du nombre d’habitants en Espagne.

Un petit pas vers moins de cruauté ... quoi que


L’Allemagne vient aujourd’hui de prendre une décision historique, en mettant sur la table un texte de loi interdisant le broyage des poussins mâles, dès 2022. Une victoire pour les défenseurs des animaux et un acte reconnu comme précurseur, le pays étant l’un des seuls, avec les USA, à se doter d’une telle législation. Et dont sa ministre de l’Agriculture Julia Klöckner s’est félicitée, comme le relaye le Nouvel ObsNous sommes les premiers au monde à prendre des mesures aussi claires. C’est une avancée significative pour le bien-être des animaux ». 

L’espèce la plus maltraitée au monde


Reste à préciser que, plutôt que d’être tués de manière barbare à la naissance, le texte prône l’emploi généralisé de méthodes destinées à déterminer le sexe de l’embryon avant éclosion de l’œuf, de manière à pouvoir directement détruire les œufs mâles. Preuve du pragmatisme glacial qui accompagne cette décision pseudo-bienveillante envers l’espèce. Mais à quand un débat pour remettre en cause le droit de l’humain à donner la mort gratuitement aux animaux qui ne présentent pour lui aucun bénéfice et ne produisent rien, se contentant d’exister? Pour rappel, le sort des poussins femelles, n’est lui pas plus enviable dans les exploitations à la chaîne. Devenues poules pondeuses, elles sont ainsi parquées dans des cages exiguës, incapables de se mouvoir et piétinant les cadavres de leurs congénères, mortes d’épuisement. Faisant des poules, l’espèce subissant le plus de cruauté animale sur la planète. Une abominable première place que ne changera hélas pas l’engagement de l’Allemagne.

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