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Dédicace aux adultes qui réfléchissent toujours en années scolaires DR Montage Flair Canva
Dédicace aux adultes qui réfléchissent toujours en années scolaires DR Montage Flair Canva

Dédicace à tous les adultes qui réfléchissent toujours en années scolaires

Kathleen Wuyard

Pour vous, l’année ne commence pas véritablement le premier janvier mais bien en septembre? Si vous avez fini l’école mais que vous réfléchissez toujours en années scolaires, vous n’êtes pas seul·e: notre journaliste, Kathleen, sait ce que vous vivez.

Est-ce la faute d’études à rallonge qui m’ont conditionnée à vie? D’un relent d’enfance auquel je ne parviens pas à m’arracher? Je ne sais pas, mais une chose est certaine: j’ai beau avoir fini l’école et ne pas être prof, je n’arrive pas à penser autrement qu’en années scolaires.

Pour moi, “début d’année” veut forcément dire septembre, et je suis très perturbée quand la personne en face de moi, qui parlait en réalité du mois de janvier, me regarde d’un air compatissant, comme si j’étais un peu lente à la détente”.

Du tout, c’est simplement qu’outre le fait que je déteste le nouvel an (la fête forcée! le décompte usé! toutes ces paillettes!), pour moi, l’année commence en septembre. Mi-septembre, pour être exacte, parce que j’ai beau fonctionner dans ma tête au rythme du calendrier scolaire, je m’offre chaque été le plaisir de planifier mes vacances les deux premières semaines de septembre.

La vie est une longue succession d’années scolaires

Enfant, je partais toujours à l’étranger les deux dernières semaines d’août avec mes parents et j’adorais. Frôler la rentrée du doigt, rentrer à l’école toute bronzée et puis surtout, avoir un été interminable à se réjouir de partir: quelle joie! Je l’avoue, si j’ai décalé de deux semaines mes propres vacances par rapport au calendrier familial, c’est à cause d’une seconde sess’ en économie politique, qui a bousculé mes plans lors de ma première année d’université. Et puis finalement, je me suis rendu compte que c’était encore mieux comme ça: moins cher, moins de gens, et puis surtout, le frisson de faire “l’école buissonnière” et de retarder un peu le début de l’année.

Mes bonnes résolutions? Je les prends à la rentrée, même si cela fait quelques années maintenant que je n’aligne plus bics et cahiers pour aller en cours. Contrairement à janvier, froid, pluvieux et puis si triste avec les décorations de Noël enlevées, septembre est un mois plein de promesses. L’été indien lui donne une lumière à nulle autre pareille, il y a juste ce qu’il faut de froid dans l’air pour ressortir mes vestes préférées, et ce sentiment de renouveau autour de moi me donne envie de tourner une nouvelle page. Je vous rassure, je ne tiens pas plus mes résolutions que ceux qui les prennent solennellement le premier de l’an, mais quand même”.

Le problème, à toujours penser en années scolaires, c’est que quand on n’est plus à l’école, on risque quelques déceptions. Les vacances, par exemple: pour moi, l’année commence toujours début septembre, et se “finit” avec l’arrivée de l’été, sauf que l’été, comme le reste, je le passe à travailler, et en prime, je n’ai pas de congés de Toussaint-Noël-Carnaval-Pâques pour faire tampon entre le boulot et les vacances. Contrairement aux adultes, les vrais, qui ont intégré que l’année commençait au 1er mois du calendrier, soit janvier, pour moi, quand l’année commence, il y a encore 12 longs mois qui me séparent de mes vacances, et pas 24 semaines à décompter entre la Saint-Sylvestre et l’atterrissage sur la plage. Ce qui, j’en conviens, est l’exemple même du 1st world problem, donc je ne vais pas trop m’apitoyer.

Mais tout de même, à l’époque où l’année commençait vraiment en septembre avec la rentrée des classes, tout était tellement plus simple. Je pouvais choisir que cette année, enfin, j’écouterais en math (je n’ai jamais fait ce choix, mais j’aurais pu, c’est ça qui compte) ou bien que je profiterais du changement de prof et de classe pour me réinventer et me faire de nouveaux amis au passage. Autant de possibilités qui diminuent voir disparaissent avec l’âge adulte.

Bien sûr, rien ne m’empêche de changer totalement de look et de débarquer à la rédac’ en mode new me who dis, mais l’effet ne sera pas le même. Et puis c’est tellement plus simple de prendre des bonnes résolutions saines et sport en septembre, sur base du bikini body, qu’en janvier, le corps bouffi de raclette... Bon par contre, pour ce qui est de les tenir...

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