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© Markus Spiske - Pexels

Le freeganisme, le mode de vie qui dénonce le gaspillage alimentaire et mise sur l’entraide

Barbara Wesoly

À une époque où les régimes alimentaires se multiplient et où miser sur la durabilité et le zéro déchet n’est plus vu comme une lubie ou un effet de mode, un nouveau mouvement émerge: le freeganisme. Une philosophie de vie qui dénonce le gaspillage et mise sur le partage et la gratuité.


Le freeganisme provient de la contraction des termes “free” (signifiant gratuit) et “véganisme”, pourtant ce mouvement mondial est loin de se limiter à cette définition. Bien plus qu’un régime alimentaire, il s’agit avant tout d’un choix social et engagé, celui de lutter contre le gaspillage alimentaire, en prônant la solidarité et l’entraide. Selon des chiffres de révélés par le Parlement Européen, près d’un tiers des aliments destinés à la consommation dans le monde est chaque année perdu ou gaspillé. Un chiffre hallucinant, d’autant plus quand on sait que rien qu’en Belgique, 14,8% de la population serait confrontée à la pauvreté. Et un chiffre qui fait aussi bondir face à l’urgence écologique de cesser surconsommation et surproduction.

Réduire le gaspillage et les inégalités


Les freegans ont dès lors pour optique d’agir concrètement contre ce gâchis, en collectant les invendus et en récupérant les excédents jetés mais parfaitement consommables. L’idée? Pratiquer ce que l’on nomme aussi le glanage alimentaire ou encore gratuivorisme, et éviter que des denrées alimentaires ne finissent à la poubelle. Veillant ainsi sur la planète mais aussi sur ses citoyens, en réduisant les inégalités sociales, via la distribution de ces denrées.

Donner une seconde vie aux invendus


Souvent incompris, les freegans sont vus tantôt comme des fouilleurs de poubelles, tantôt comme des extrémistes anti-consommation. Mais leur objectif profond est tout simplement de prôner la récup’ à but social et durable, via des initiatives à petite et grande échelle. Et ils ne manquent pas de belles idées, y compris dans notre pays. À l’exemple de l’association Fruitopia, qui valorise le surplus alimentaire à Bruxelles, en transformant les fruits invendus, de Colleactif, structure de récupération, de transformation et de partage, de l’association Solaal, qui facilite le lien entre donateurs des filières agricoles et associations d’aide alimentaire ou encore de Too Good To Go, l’app’ qui dit stop au gaspillage.

Chacun à son échelle


Sans aller forcément jusqu’à chercher les produits gaspillés dans les poubelles des grandes enseignes, chacun peut adopter le freeganisme à son échelle. En ne jetant pas un fruit ou un légume présentant un coup ou une marque, en se dirigeant vers les magasins de vrac ou les petites surfaces proposant des paniers d’invendus, tout aussi bons, juste esthétiquement imparfaits. En interpellant les grandes surfaces aussi, sur leurs gestions des invendus. Que deviennent-ils? Sont-ils distribués à des structures d’aide ou des associations anti-pauvreté? Car si en France une loi anti-gaspillage a été adoptée, pour interdire aux supermarchés de détruire ces produits consommables, en Belgique, la législation présente toujours des lacunes au goût amer.

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