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Et si on osait enfin profiter de la solitude?

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Du travail, à la famille et aux amis, en passant par les réseaux sociaux et leurs centaines de contacts, on n’est jamais vraiment seul finalement. Pourtant, cette solitude que l’on aurait tendance à redouter, ne nous veut que du bien et serait même essentielle à notre équilibre.

Dès notre plus jeune âge, on nous apprend à associer la solitude à quelque chose de négatif. Nos parents scandent ainsi « fais-toi des amis, ne reste pas dans ton coin » ou alors « tu es puni, va dans ta chambre ». La solitude devient donc un principe qu’il faut fuir à tout prix. Nous intégrons que le fait d’être seul renvoie une image d’asocial, de quelqu’un qui n’aime pas les gens. La pression sociale exercée sur les gens célibataires en est la preuve. Évidemment, il arrive qu’être seul soit déprimant ou effrayant. Mais, lorsque la solitude n’est pas un isolement imposé, une source de souffrance, lorsqu’elle est choisie, elle devient un essentiel bien-être.

Lorsqu’elle est revendiquée, choisie et délibérée, la solitude est réellement salutaire

affirme ainsi Patrick Traube, psychologue.

S’accorder des moments avec soi est libérateur

Il explique que la solitude est réellement un besoin, au même titre que le sommeil ou le silence. Qu’il s’agit d’« une disposition réparatrice nécessaire à la régénération de soi ». Il serait donc indispensable de prendre du temps en tête à tête avec soi-même, de se retrouver afin de faire le point, de se permettre une réflexion intérieure qui amènera à un élan de créativité et de renouveau. À l’ère des réseaux sociaux et d’internet, nous sommes reliés à des centaines voire des milliers de personnes en une journée. De quoi perdre le contact avec soi-même. Ces moments de solitude choisie sont donc d’autant plus précieux qu’ils représentent une source d’émancipation, permettant de s’évader du quotidien et de penser à soi.

Vouloir sa solitude

Christopher Long assistant professeur au département psychiatrie de l’Université de l’Arkansas, a déclaré que « choisir » était le maître mot pour que la solitude soit bénéfique. Dans une étude à laquelle il a participé en 2003, on apprend qu’il y a trois types de solitude : « Inner-Directed Solitude », un principe qui renverrait à l’introspection et la paix intérieure, « Outer-Directed Solitude » qui concernerait l’intimité et la spiritualité, et la solitude, au sens propre, le fait d’être seul sans personne, qui elle, peut nous rendre malheureux. À nous donc d’aspirer aux deux catégories qui nous veulent du bien!

« C’est quasi une obligation pour moi de conseiller à mes patients de passer du temps avec eux-mêmes »

affirme la psychologue Jessy Keutiens. Selon elle, la solitude est un moment d’introspection indispensable. Elle permet de se retrouver face à soi-même et de prendre une pause. « Lorsque l’on est en groupe, on est dans la socialisation, donc l’activité et c’est important parfois de se retirer un peu pour réfléchir » ajoute-t-elle. Cessons donc de la fuir, car quand solitude rime avec choix, elle devient notre meilleure alliée.

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