The Hills est de retour, et c’est la meilleure (et pire) nouvelle possible
La rumeur courait depuis des semaines, elle a été officialisée ce dimanche au VMAs: The Hills, la téléréalité californienne au drama addictif au possible va faire son retour sur les écrans. Et si l’adulescente qui sommeille en nous couine secrètement de joie, dans les faits, la nouvelle est tout sauf réjouissante.
Pourtant, les vies de LC et ses acolytes nous ont passionnées pendant de nombreuses années. Quand on a découvert leur existence, c’était dans Laguna Beach, et le coup de foudre a été immédiat. Avant Netflix, avant même la popularisation du streaming, MTV, c’était notre lien avec la coolitude, les clips, et les séries qu’il fallait absolument regarder si on voulait éviter la lose de ne pas savoir de quoi les autres parlaient. Quand on a commencé à regarder Laguna Beach, c’était avachies dans notre canapé, le visage attaqué par l’acné, le corps pas forcément harmonieux de fin d’adolescence, et en fond solaire, nos parents qui nous demandaient si on avait bien fini nos prépas avant de s’affaler devant la télé, “et mets moins fort s’il te plaît”.
Même s’ils avaient techniquement notre âge, Kristin, Steven, LC et les autres étaient des stars avec leurs physiques impeccables, leurs garde-robes de rêve et leur vie tellement cool qu’elle avait l’air inventée. Nous, on avait droit aux fêtes de fin d’année ringardes, et eux, à des bals de promo où ils s’invitaient de manière ultra romantique avant d’y aller en limousine. Ils incarnaient tout ce qu’on aurait rêvé d’être, et forcément, on a suivi leurs aventures avec passion.
Entre rêve et réalité
Quand, quelques années plus tard, Laguna Beach a fait place à The Hills, on était encore plus assidues. Certes, LC était toujours aussi geignarde, mais elle travaillait dans la mode désormais, et ses copines Audrina, Lo et Heidi enchaînaient elles aussi les jobs glamour dans les relations publiques, le cinéma ou le monde de la musique. Nous, on s’enfilait les épisodes entre deux cours à l’unif, et on rêvait de l’époque où on aurait enfin notre diplôme et où on serait enfin comme elles. Même que nous aussi, on aurait des chaussures Louboutin et des sacs Chanel, des amoureux beaux comme des mannequins qui seraient bad boy mais pas trop, et un appartement canon à Los Angeles. Et tant pis si nos études avaient zéro chance de nous mener tout droit vers une carrière glamour, et qu’en plus, on n’était pas prêtes d’obtenir une Green Card, une fois de plus, LC et sa bande nous faisaient rêver.
Passer à autre chose
Et puis on a grandi, la série, elle, a vieilli, et nos chemins se sont éloignés. Avec toute la naïveté de la jeunesse, on avait cru dur comme fer aux histoires qu’on voyait à l’écran, jusqu’à la dernière saison de The Hills, où les répliques suggérées aux personnages sont devenues aussi difficiles à gober que les scénarios abracadabrants imaginés par les scénaristes. LC a quitté la série, et nous aussi: c’était pas tout ça, mais on entrait enfin dans la vie active, et ce n’était pas en rêvant aux vies de starlettes californiennes qu’on allait se rapprocher de notre rêve. Si rêvasser permettait de s’offrir des sacs Chanel, ça se saurait.
Fast-forward huit ans plus tard, et on n’est peut-être pas exactement là où on se rêvait, mais on est en chemin, et on est suffisamment grandes maintenant pour réaliser que Steven était un goujat immature et qu’on ne veut pas d’un mec comme lui, sans parler de cet odieux Justin Bobby. Entre le boulot, les défis qu’on se lance, tous les voyages qu’on veut faire et le tourbillon de notre vie sociale et amoureuse, il nous reste finalement très peu de temps pour s’avachir devant un écran. Ce qui n’a pas empêché le cast de The Hills de décider de s’y installer. De Spencer et Heidi en passant par Audrina et Justin Bobby, tous ont répondu présent, sauf LC, qui a sagement décliné la proposition. Et malgré l’attachement qui nous reste à cette période de notre vie et à cette série qui en faisait intégralement partie, on compte bien faire pareil. Même si oui, il faut bien avouer que notre première réaction à l’annonce du retour de la série a été l’excitation. Sauf que.
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Dimanche, sur le tapis des VMAs, le casting revu et corrigé vendait bien moins de rêve qu’à la belle époque de notre addiction à MTV. Entre ceux qui ont un peu trop fait la fête et ont le visage bouffi, celles qui ont voulu arrêter le temps grâce à la chirurgie et ressemblent à de curieuses poupées de cire et puis les autres, qui sont simplement défraîchis, ils nous renvoient un miroir on ne peut plus déplaisant, parce que cette fois, on peut bien plus s’identifier qu’avant. Pas à la transformation WTF d’Heidi Montag, non, mais au fait d’être à cette intersection bizarre où on se sent encore super jeune tout en ayant de fines lignes qui commencent à apparaître sur le front, et puis cette frustration d’être un peu paumée alors qu’à 30 ans, on se voyait déjà “arrivée”. Il y a ceux qui ont divorcé, ceux qui enchaînent les relations sans lendemain et celle qui n’arrive pas à oublier son ex, et ça se rapproche trop de nos frustrations quotidiennes pour qu’on puisse prendre un vrai plaisir à regarder la série. Sans rancune, MTV.
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