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La ““cli-fi””, le genre littéraire qui espère sauver la planète

Kathleen Wuyard

Entre robots intelligents, colonies sur Mars et invasions extraterrestres, la sci-fi fait frissonner les amateurs du genre à chaque page. Encore plus terrifiant, mais bien réel, par contre: le changement climatique. Dont les conséquences glaçantes ont donné naissance au “cli-fi”, un genre littéraire qui espère bien inverser la tendance.


Des pays entiers sont désertés, devenus inhabitables par une chaleur qu’on ne rencontrait jusqu’à l’or qu’au plus profond du désert. Toute une partie de l’Europe s’est transformée en Atlantide, engloutie par la montée des eaux, elle-même précipitée par la fonte totale des glaces. Les humains survivants sont de plus en plus rares, encerclés par une mer de plastique et de déchets. Les prémisses d’un film d’horreur? Non, le scénario catastrophe de l’avenir de la planète si le réchauffement climatique n’est pas freiné dans son impitoyable lancée. Une perspective contre laquelle se battent mouvements écologiques, particuliers engagés et activistes, mais aussi une poignée d’auteurs qui, à l’aide de leurs ouvrages de “cli-fi”, comptent bien mettre le changement à la page.

Exorciser la peur sur papier


“Cli-fi”? Comprenez “climate fiction”, soit fiction climatique, le pendant vert (de peur) de la science-fiction dont des auteurs tels que la Norvégienne Maja Lunde sont les plumes de lance. “L’Histoire des Abeilles”, qui raconte un monde où les humains doivent polliniser les arbres à la main, lui a valu un succès mondial, avec plus d’un millions d’exemplaires vendus. Forte de cet engouement, Maja Lunde s’est empressée d’écrire un second ouvrage, Blue, centré cette fois sur la disparition des ressources d’eau, et affirme que le succès du genre ne fait que commencer. “Les gens sont de plus en plus préoccupés par le changement climatique... et les auteurs écrivent sur ce qui leur fait peur”. Pour le journaliste américain Dan Bloom, qui a inventé le terme “cli-fi” en 2010, si le genre est si prenant, c’est en effet parce qu’il se “base sur la réalité et la science véritable”.

La “cli-fi” est un genre fait pour le XXIe siècle. Nous y sommes : inondations, vagues de chaleur, pénuries d’eau, réfugiés climatiques... La cli-fi s’est inventée toute seule.


Et si elle s’est inventée toute seule, les auteurs sont de plus en plus nombreux à rivaliser d’imagination pour écrire des ouvrages d’autant plus passionnants (et glaçants) qu’ils semblent bien plus probables qu’une invasion de zombies ou un exode des humains dans l’espace. Envie de découvrir la fiction climatique? Outre le best-seller de Maja Lunde, on vous recommande également “Dans la lumière”, de Barbara Kingsolver, relatant l’arrivée d’énormes essains de papillons dans une forêt du Tennessee, et “La fille automate”, de Paolo Bacigalupi, qui nous plonge dans un monde frappé par la pénurie de ressources pétrolières et la montée des océans. Une perspective inquiétante, qui, couchée sur papier, pourrait être ainsi que l’espère l’essayiste américaine Elizabeth Rush “l’étincelle qui conduira à une transformation politique planétaire”.

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