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Voyager seule - ©Manon de Meersman
Voyager seule - ©Manon de Meersman

Comment voyager seule m’a permis de me (re)connecter à moi-même

Manon de Meersman

Que ce soit suite à une rupture, la perte d’un être cher, un licenciement ou tout autre évènement à potentiel traumatique, il y a certains moments dans la vie où l’on finit par se perdre, par s’oublier, par se délaisser. Voyager seul·e s’impose alors parfois de soi-même comme une solution pour se ressourcer, se retrouver, se reconnecter à qui nous sommes.

Il y a un an, je vivais une rupture quelque peu compliquée (ceci est un euphémisme). Bien sûr parce que cela faisait mal – coucou le coeur brisé – mais également parce qu’elle m’ouvrait les yeux sur la pléthore d’insécurités ancrées et logées en moi. Les mois défilent, et je me nourris de lectures enrichissantes sur mille et un sujets: hypersensibilité, dépendance affective, charge émotionnelle... À coups d’expériences, bonnes comme mauvaises, je finis par appréhender la nouvelle personne que je deviens et que je construis au fil des jours. Combinant deux boulots, je me lance à fond dans de nouveaux projets. Bien entourée, je partage de nombreux moments qualitatifs avec mes ami·e·s. Tout semble rouler... Jusqu’à ce que les bonnes ondes finissent par s’amoindrir, et à m’ôter la joie de vivre que je possède. Et si d’habitude j’ai conscience que le chemin n’est pas linéaire et ressemble davantage à des montagnes russes, cette fois-ci, le moral reste coincé en bas de l’attraction. Tout devient pesant... Et je finis par me demander: mais qui suis-je, en réalité?

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Prendre la décision de partir voyager

Je décide il y a quelques mois de poser 3 semaines de congés. Une grande première dans ma vie d’indépendante. Très vite, l’idée de voyager seule pendant ce laps de temps s’impose à moi comme une évidence. Durant les quelques mois qui séparent le moment où je réserve mes billets et celui où je m’envole ailleurs, je tente de garder la tête hors de l’eau. Quelques jours avant le grand départ, la charge mentale est à son comble: énormément de travail et de projets à boucler avant de partir, tant de personnes à voir avant de me retrouver seule, sans compter tous ces questionnements qui me martèlent “dis, t’es sûre que c’est une bonne idée?”. Le retour en arrière est impossible... C’est parti.

Me voilà alors à l’aéroport, backpack vissé sur le dos, direction le Mexique. Après 10h de vol, ça y est, m’y voilà. Il fait chaud. Il fait nuit. Je suis seule. Entièrement. Il est temps de compter sur une seule personne: moi-même. En réalité, lorsqu’on voyage seul·e, on ne l’est a priori jamais, à moins qu’on le décide. Et pour avoir déjà voyagé solo précédemment, et avoir rencontré de nombreuses personnes, je peux facilement le dire: cette fois-ci, j’ai vraiment fait le choix d’être seule pendant de nombreux jours, avant de me sentir prête à sociabiliser.

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À l’autre bout du monde, j’apprends alors à nouer du lien avec ma propre personne. Je mange en tête-à-tête avec moi, je prends l’apéro avec moi, je me balade seule, je visite de nombreux lieux par moi-même, sans passer par des tours.

Petit à petit, la peur, le stress et l’appréhension cèdent leur place à l’excitation, la passion et la fierté. J’apprends à gérer mes émotions, j’apprends à ne pas paniquer dans certaines situations inconfortables, j’apprends à m’aimer, purement et simplement. Et pour la première fois de ma vie: je me sens épanouie, sereine, et en phase avec moi-même. Au bout d’une semaine et demi à partager 90% de mon temps avec ma propre personne, je me sens enfin prête à nouer du lien avec d’autres voyageurs·ses. L’expérience est fantastique: en m’écoutant, je suis parvenue à instaurer un équilibre dans mon esprit. Pour la première fois de ma vie. Et ça, ça n’a pas de prix.

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Les bienfaits du voyage

Les avantages du voyage ne sont plus à prouver. Comme le souligne le service de mutualité Partenamut, voyager réduit le risque de troubles mentaux et dépressifs. “Découvrir de nouvelles choses permet de stimuler le cerveau. Apprendre à connaître des lieux inconnus, interagir avec les autres, changer nos habitudes… Tout cela permettrait de garder la santé mentale. Aussi, comme on est moins stressé en vacances, partir permet de lutter efficacement contre la dépression. De nombreuses études ont démontré que la plupart des vacanciers reviennent plus heureux et plus détendus” explique Partenamut.

Plus simplement, le seul fait de reposer son corps et son esprit permet de se retrouver soi, de recharger ses batteries, de prendre du recul et d’être mieux armé pour affronter les tracas à la rentrée.

ajoute la mutuelle. “Voyager permet aussi de se (re)découvrir et serait bénéfique pour le développement personnel. La confiance en soi se développe quand on se surprend, par exemple, à prendre des décisions dans des situations inhabituelles ou à réussir à se faire comprendre dans une langue inconnue. On devient plus débrouillard dès qu’on sort de sa zone de confort”, avant de conclure: “S’ouvrir au monde et à de nouvelles choses rendrait aussi plus intelligent, en tout cas émotionnellement. Cela permet de voir bon nombre de choses d’une autre façon et de relativiser pas mal son quotidien.”

Entretenir les énergies positives du voyage à son retour

Mais comment entretenir cette dynamique remplie de bonnes ondes une fois que le chapitre des vacances se referme? Parce que revenir en pleine forme, c’est une chose, mais ancrer cette énergie au creux de son âme, c’en est une autre. Quelques petites habitudes s’imposent alors d’elles-mêmes pour pérenniser toute cette force puisée en voyage et continuer de se sentir sur un petit nuage.

Préserver son sommeil

Une erreur à ne pas commettre à son retour de voyage: s’épuiser à nouveau en multipliant les activités. Pour cela, on préserve son sommeil, et on ne néglige pas l’heure du coucher. Il s’agit également du meilleur moyen de récupérer du jetlag!

S’écouter

Lorsqu’on voyage seul·e, s’écouter s’impose de soi-même. Mais une fois que l’on revient à son train-train quotidien, il se peut que l’on fasse vite l’impasse sur la petite voix qui nous guide à l’intérieur. Pourtant, si cette dernière est là, c’est qu’il y a une raison! On continue d’être à l’écoute de sa propre personne, et on pose ses limites en matière de boulot, de sorties...

Adopter une bonne hygiène de vie

Un esprit sain, dans un corps sain, c’est bien connu. On prend le temps de se préparer de bons petits plats, matin, midi et soir. On nourrit sa tête, tout autant que son organisme, avec des aliments riches en vitamines, sans pour autant oublier de se faire plaisir!

Planifier de nouvelles vacances

L’idée d’avoir des vacances prévues permet d’avoir une date butoir et de ne pas accumuler de mauvaises énergies. Lorsqu’une situation nous exacerbe, il suffit alors de se rappeler quand sont nos prochains congés pour apaiser son esprit.

S’accorder des moments pour soi

Si en vacances, il était aisé de prendre du temps pour soi, le retour à la vie quotidienne ne doit pas être une excuse pour ne désormais plus le faire. On bloque des moments en tête-à-tête avec sa propre personne dans son agenda et on continue son chemin de développement personnel, même ici!

Pratiquer une activité physique

Le sport permet de libérer des endorphines, et de se sentir bien après une séance. Fitness, course, marche... Peu importe celui que vous choisissez d’adopter, le principal est de bouger et de stimuler les hormones du bonheur!

À cela, je rajoute personnellement également 5 à 10 minutes de méditation par jour, afin de me recentrer sur moi-même et avoir un véritable moment consacré à ma personne au cours de ma journée. Plus qu’à faire de ces actions de réelles habitudes pour continuer à se sentir heureux·se, tout simplement!

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