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TESTÉ POUR VOUS: un roadtrip de rêve au Maroc

La rédaction

Loin des hôtels en all inclusive et des excursions touristiques, j’ai bouclé mes valises pour vivre un voyage hors des sentiers battus dans des paysages à couper le souffle.


Quand je l’ai vu surgir de la dune, il s’est passé quelque chose en moi”. Lorsqu’Isabelle me parle d’Omar, son guide dans le désert, elle a encore des petits grains de sables qui lui chatouillent les yeux. Cette Belge ornithologue et photographe à ses heures perdues a décidé de tout quitter pour ouvrir une maison d’hôtes à Marrakech avec Omar, son partenaire de vie et de travail. Ensemble, ils ont créé “Maroc sans Frontières”, une organisation de voyage sur mesure pour découvrir le pays autrement. Pour accueillir leurs visiteurs, ils ont aménagé un magnifique riad enfoui dans un quartier peu touristique de la Medina de Marrakech. C’est là que j’ai posé ma valise pendant une semaine.

Dès mon arrivée dans leur grande maison à l’architecture typiquement marocaine, je suis frappée par la beauté des lieux. Le bâtiment s’organise comme un grand carré avec les pièces de vie et les chambres réparties tout autour du patio central, à ciel ouvert. Un havre de paix. Isabelle accueille régulièrement des voyageurs dans ses chambres d’hôtes, généralement de petits groupes (couples, familles, amis). Pendant mon séjour, j’ai envie de tout voir mais une chose est sûre: je rêve depuis que je suis toute petite de dormir dans le désert. Ça tombe bien: le désert est la spécialité d’Omar. Il y a grandi et en connaît tous les recoins. Dès le lendemain matin, nous partons pour un circuit de trois jours à la conquête des dunes sahariennes. Cette nuit-là, malgré le lit super confortable, j’ai du mal à trouver le sommeil. Je suis excitée comme une puce et finis par m’endormir le sourire aux lèvres.

À la découverte des vallées de l’Atlas


Après un bon petit déjeuner, j’embarque mon sac à dos, mes lunettes de soleil et mon appareil photo. C’est parti pour un périple de plusieurs centaines de kilomètres en 4×4. Isabelle et Omar s’amusent de mes inquiétudes quand je leur demande si je dois emporter du papier toilette. Visiblement, ils ont tout prévu. Première étape: le Mont Atlas. Les yeux écarquillés, je découvre la montagne à perte de vue. Les paysages me coupent le souffle. Les couleurs ocre, baignées de soleil, s’entremêlent à la verdure.

Au fur et à mesure que défilent les kilomètres, les tableaux changent. La végétation se fait de plus en plus rare et la roche déchire le ciel. Ça et là, on croise des villages incrustés dans la pierre. Les nomades, voyageurs en perpétuel déplacement, y côtoient les Berbères, ce peuple à la langue si mélodieuse, à plus de 2000 mètres d’altitude. Après une pause déjeuner dans un restaurant qui semble sorti de nulle part, nous arrivons dans la vallée de Drâa. De nombreuses scènes de films et de séries y ont été tournées.

Au loin, j’ai l’impression d’apercevoir les Dothraki de Game of Thrones. Un mirage à cause de la chaleur?


Après une pause photo face aux gorges de l’Anti-Atlas, direction la palmeraie. Longue de 180 kilomètres, c’est la plus longue et la plus belle du pays. J’y visite la kasbah Tamnougalt avec un guide. Il escalade un palmier pour aller m’y cueillir des dattes fraîches, les meilleures de ma vie! Mais il ne faut pas tarder. Le soleil se couche et la route est encore longue.

La maman d’Omar nous attend chez elle, à Zagora (dite la porte du désert), pour déguster un couscous. Après cette journée riche en émotion, la faim se fait sentir. Omar m’ouvre les portes de la maison. Toutes les femmes de la famille s’attellent à la préparation du repas, qui se termine par le traditionnel thé à la menthe. Omar me montre mes appartements pour la nuit: un riad avec piscine et chambre climatisée. Un petit plouf vite fait et puis au lit.

Du sable orange à perte de vue


8h30, le réveil sonne. Après les nombreuses heures de route de la veille, Omar me laisse profiter de la matinée. Je savoure un petit déjeuner royal au bord de la piscine. Le soleil tape déjà bien fort. Vers midi, on reprend la route direction Chegaga, un erg marocain du grand désert du Sahara. Omar fait un arrêt pour charger la voiture de victuailles. Il emporte avec lui un stock impressionnant de bouteilles d’eau et de nombreux tapis.

J’imagine qu’on va dormir à la belle étoile. Le ciel bleu contraste avec les différents plateaux que nous croisons, tantôt très arides, tantôt ponctués d’arbres dont l’ombre abrite des chameaux en pleine sieste.

Mon guide me met un chèche sur la tête. ‘C’est vraiment nécessaire?’ Et comment! Le soleil est très agressif et me brûle les lèvres.


Mais je n’ai pas le temps d’y penser. Le 4×4 valse d’une dune à l’autre. Je ris de bon cœur à chaque rebond. Nous atteignons les grandes étendues de sable orange. La vue est incroyable. Après près de deux heures de rodéo, on y est. Je supplie Omar de s’arrêter pour que je puisse poser mes pieds sur le sable. Je n’ai pas la patience d’attendre notre point d’arrivée et saute de la voiture pour enfoncer mes orteils entre les millions de grains qui nous entourent. Omar marche si vite sur les crêtes de sable qu’il arrive tout en haut de la dune le temps que je prenne un selfie. On passe un moment à arpenter les dunes avant de reprendre la route. Il m’explique en chemin qu’on se dirige vers un bivouac où nous attendent d’autres voyageurs.

Désert, mais pas tant que ça


Une quinzaine de grandes tentes sont disposées autour d’un immense tapis, sur lequel sont posées des tables garnies de thé et de gâteaux. Cette arrivée sucrée me surprend. Les guides m’expliquent le fonctionnement du bivouac. “La grande tente là-bas, c’est le restaurant. Celle-là, ce sont les douches et la numéro 12, c’est la tienne”. La mienne, carrément! J’ai droit à une grande tente pour moi toute seule. Je m’empresse d’aller la voir. À l’intérieur, un lit deux personnes parfaitement dressé m’y attend. Quant aux toilettes, elles sont carrément carrelées, avec une vraie chasse. Je n’en reviens pas d’un tel confort en plein désert.

Un chamelier me propose de monter au sommet de la plus grande dune pour admirer le coucher de soleil. On s’y rend tous les deux à dos de chameau. Le spectacle est fascinant. Au retour, Omar installe son grand tapis à quelques mètres du bivouac. Il sort une bouteille de vin surprise que l’on déguste à plusieurs en se racontant nos vies. Le vin est chaud et semblable à une bonne piquette. Mais les étoiles sont si belles que ce moment ne pourrait être plus délicieux.

Un café sur la dune


Alors que le soleil se lève, le réveil est un peu difficile. Nous avons passé une bonne partie de la nuit à la belle étoile et l’envie de dormir ne me gagnait pas. Mais quand Omar me fait signe de venir boire un café sur la dune, l’idée me fait bondir hors du lit en un clin d’œil. Après un le petit-déjeuner, on reprend la route direction Marrakech. Mais pas question d’enchaîner les kilomètres toute la journée. On prend le temps d’admirer les paysages, on se laisse flâner avec la musique à fond dans le 4×4.

Je passe mes jambes par la fenêtre pour que le vent les rafraîchissent. S’il n’y avait qu’une seule définition du mot «bonheur», je choisirai cet instant. À mi-chemin, Omar m’emmène visiter une coopérative d’huile d’argan. Ici, les femmes qui se retrouvent veuves ou qui divorcent ont de grandes difficultés à retrouver du travail. On leur offre donc le choix de participer à la culture des arganiers et des les transformer en toutes sortes de produits de cuisine ou de bien-être.

Trois femmes assises par terre décortiquent les graines avec patience avant d’en extraire le divin liquide. Pour les soutenir, j’achète une bouteille d’huile pure qui fera le plus grand bien à mes cheveux. Il est déjà l’heure de reprendre la route. Isabelle nous attend au riad avec un bon repas. Une douche et une chambre climatisée sont deux arguments de taille pour profiter de ce retour à la civilisation en douceur.

Dans les ruelles de la Medina


Au lendemain de notre périple dans le désert, Isabelle propose de me montrer le Marrakech dont elle est tombée amoureuse. Comme une petite souris, elle s’infiltre dans les ruelles de la Medina pour partager ses coups de cœur. Deux retiennent toute mon attention: le musée des tapis Boucharouite et le Jardin Secret. Je l’avais prévenue, les musées, ce n’est pas trop mon truc. «Celui-là est différent, tu vas voir». En effet, on est très loin des expositions que j’ai l’habitude de voir. Ce musée de tapis est aménagé dans la maison d’un français passionné par l’histoire marocaine. Il y en a partout, sur chaque mur, tous parfaitement légendés. Ils ont été tissés par des femmes qui voulaient raconter une histoire: la leur dans la plupart des cas. L’un conte la perte d’un enfant, l’autre celui d’un amour retrouvé. Et tous m’apportent une émotion inexplicable.

Quand on arrive dans le Jardin Secret, la sérénité m’envahit. Logé dans une rue qui ne paie pas de mine, il s’étend sur des centaines de mètres et éblouit par sa beauté. J’ai la chance de pouvoir monter au sommet de la plus haute tour pour admirer la vue. Elle est habituellement fermée au public et de là-haut, on voit toute la ville s’animer. Avant de rentrer, on passe par les tanneries où s’entassent des centaines de peaux destinées à devenir du cuir. L’odeur est épouvantable, mais l’énorme bouquet de menthe que l’on m’a offert à l’entrée la ferait presque oublier.

S’enivrer du bleu Majorelle avant de traverser le ciel


C’est déjà mon dernier jour au pays du soleil. Quartier libre pour découvrir les alentours. En bonne touriste que je suis, je n’hésite pas longtemps à partir vers le Jardin Majorelle. Vaste de près d’un hectare, il offre 3000 variétés de plantes et une palette de couleurs à tomber. J’y passe plusieurs heures, un thé à la menthe dans la main et des cornes de gazelle dans l’autre. Je veux profiter de chaque seconde avant de reprendre l’avion. Je reviendrai, c’est sûr.

 

En pratique


Période idéale de départ:

Pour un roadtrip: de septembre à novembre, mais c’est envisageable toute l’année si l’on ne craint ni les fortes chaleurs, ni le froid.

Pour un trek dans le désert: d’octobre à mai, avec des nuits très froides de décembre à février (0°).

Pour gravir l’Atlas: de mai à octobre.

Vols: avec Ryanair au départ de Charleroi à partir de 40€ l’aller (hors saison), ou avec Tui Fly au départ de Bruxelles.

Logement: Riad Dar Zampa – celui d’Omar et d’Isabelle: à partir de 50€ la nuit en chambre double avec petit déjeuner, www.riad-darzampa.com

Maroc Sans Frontières: organisation de circuits sur mesure (par exemple, pour un roadtrip de 3 jours avec une nuit dans le désert pour 300€ par personne www.marocsansfrontieres.com,

 

En images


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