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TESTÉ POUR VOUS: une semaine zéro déchet

Camille Hanot
Camille Hanot Journaliste

“Cap ou pas cap de faire une semaine zéro déchet?”, me lance-t-on à la rédac. Sensible aux questions environnementales et en transition vers un mode de vie plus durable, j’accepte de relever le défi ! Alors verdict ? J’ai échoué, mais cette semaine fut riche d’enseignements et de remises en question. Récit d’une expérience singulière.

Ce que vous devez savoir


Dans mon entourage, j’ai la casquette de « madame zéro déchet ». Dans les faits, je suis loin de l’être. Si j’endosse cette étiquette, c’est parce que le sujet m’intéresse particulièrement, que je suis un peu la journaliste conscious de la rédac, que j’ai mis et je mets toujours en place des actions pour réduire mes déchets et que, comparé à mes proches, je suis peut-être un peu plus loin dans la transition. Comparez-moi à un autre groupe et ma gourde, mes sacs à vrac et mes 2 achats sur Vinted sembleront insignifiants.

J’envisage le zéro déchet comme un but ultime à atteindre mais à mon rythme, sans me mettre de pression, selon mes moyens et dans l’optique que cette transition doit m’apporter du plaisir !

Comment j’ai envisagé le défi


Le zéro déchet consiste à ne produire aucun déchet et ce qu’importe la nature du déchet.  De mon côté, j’ai surtout envisagé le défi «semaine zéro déchet» comme une semaine «zéro plastique». De manière générale dans ma vie de tous les jours, je fais la guerre au plastique plus qu’aux déchets recyclables. Il faut bien commencer quelque part.

Ma semaine zéro déchet

  • Jour 1 : lundi


Première étape d’une semaine zéro déchet : faire ses courses dans une adresse en vrac. Lucky me, il y a deux magasins de ce type à côté de chez moi, l’un à 5 minutes à pied, l’autre à 10 minutes (on fait difficilement mieux). Avant de me rendre chez Brut by Färm, je prends le temps d’établir le menu de mes repas pour savoir quoi acheter et de préparer mes sacs à vrac et bocaux.

Astuce : toujours avoir dans son entrée ou dans sa voiture, un cabas contenant des sacs à vrac, une boîte d’œuf vide et quelques bocaux. Bref, avoir son kit de courses zéro déchet prêt à être emporté !

Pour cette semaine de test, j’ai choisi deux recettes pour lesquelles j’étais à peu près certaine de trouver tous les ingrédients en vrac. Car, le problème avec le zéro déchet et les magasins en vrac, c’est qu’on ne trouve pas toujours tous les produits que l’on voudrait… Pour maximiser les chances de trouver vos aliments, mieux vaut opter pour des recettes de saison et des plats plutôt « belges ».

Astuce : sur les réseaux sociaux des enseignes en vrac, vous trouverez des recettes où tous les ingrédients se trouvent dans les magasins.

Au menu ma semaine zéro déchet ? Un chou-fleur rôti au four accompagné d’une sauce tahin aux herbes, une soupe de butternut + patates douces, des omelettes et des salades pour le midi.

Comme prévu, j’ai trouvé tout ce dont j’avais besoin en vrac. Ma semaine zéro déchet débute comme sur des roulettes. Fin de journée, j’ai uniquement jeté un pot de ricotta que je devais terminer et un essuie-tout que j’ai pris par réflexe (Il faut que j’arrête d’en acheter !).

Geste pratique : dans les magasins en vrac, on vous propose d’imprimer ou non votre ticket. Pensez à dire non !

  • Jour 2 : mardi


Direction la rédaction de Flair ! Avant de partir, c’est l’heure du café. J’ai le choix entre un café à l’italienne, un café avec une machine à piston ou un café Nespresso. Pas question d’utiliser une dosette (même si elle est recyclée), j’opte pour un café à l’italienne.

Astuce : faire du café zéro déchet est probablement l’un des gestes les plus simples à mettre en place. Si vous achetez votre café en vrac, la cafetière à l’italienne ou à piston vous garantit un café zéro déchet. Si vous avez une machine à filtre, il vous suffit d’acheter des filtres réutilisables ou de composter vos filtres en papier. Si vous fonctionnez avec une machine à dosette, renseignez-vous pour en trouver des compostables ou que vous pouvez remplir quotidiennement.

À midi, on teste un concept de lunchs zéro déchet (ça ne pouvait pas tomber mieux). Par contre, j’ai reçu un savon que je dois tester pour un article, il est emballé dans du plastique. J’ai reçu des chocolats, ils sont emballés dans du plastique. J’ai utilisé de nombreuses serviettes en papier pour me laver les mains.

  • Jour 3 : mercredi


Ma journée de homeworking s’agrémente d’un lunch à l’extérieur. Je reçois mon assiette et mis à part des serviettes qui semblent être en papier recyclé, je ne vois pas de déchets (évidemment, je ne suis pas en cuisine et c’est facile de me voiler la face). Je note, par contre, qu’il n’y a pas de paille dans mon verre et ça me met en joie !

Astuce : adopter le réflexe de demander aux serveurs de ne pas mettre de paille dans vos boissons ! Si la paille est indispensable pour vous, emportez-en une avec vous,  en inox ou en bambou.

  • Jour 4 : jeudi


Nouvelle journée de télétravail et je m’en sors plutôt bien avec mes déchets. À midi, je termine les restes. Par contre, le soir, je mange à nouveau à l’extérieur…

Côté déchet, il est temps de vous parler de ma salle de bains… J’ai un shampooing solide, un savon solide que j’alterne avec un savon liquide qui fonctionne sous forme de recharge, j’ai une brosse à dents réutilisable où je dois juste changer la brossette. Cette dernière est compostable. Par contre, j’ai une tonne de produits de beauté tout sauf zéro déchet. Et j’utilise des cotons démaquillants jetables… Pendant plusieurs mois, j’ai fait le test des cotons réutilisables. Mais depuis quelques mois, j’ai une poussée d’acné et pour des questions d’hygiène (qui sont peut-être infondées, je l’avoue), j’ai préféré repasser momentanément aux cotons jetables.

  • Jour 5 : vendredi


Appelons ce vendredi, le jour catastrophe ! À midi, on me livre des sushis dans le cadre d’un article pour le boulot… Et mon dieu, je n’avais pas conscience de la tonne de déchets que cela allait engendrer. Emballage des sushis, barquette pour la sauce, pot de sauce soja en plastique, baguettes emballées, barquettes de fruits… La règle numéro 1 du zéro déchet (voir ci-dessus) consiste à refuser ce dont nous n’avons pas besoin ! J’aurais dû m’y tenir…

Le repas du soir est mitigé niveau production de déchets. Je veux absolument tester une recette qui demande deux aliments que je ne suis pas certaine de trouver dans mon magasin en vrac : du couscous perlé et de la burrata.

L’un des problèmes avec le zéro déchet, c’est que comme on ne trouve pas toujours tout, il faut bien souvent faire plusieurs magasins et quand on est à pied, ce n’est pas pratique. Dans le cas de ce vendredi, j’ai la flemme et je décide de la jouer valeur sûre. Je pars chercher ma burrata et couscous perlé au supermarché. Je fais le reste des courses en vrac et même les courses apéro.

Astuce : il n’y a pas que les chips pour l’apéro. Dans les magasins en vrac, on trouve de nombreux produits apéro comme des biscuits salés apéritifs, des olives, des noix, du fromage à couper en cube etc. Ma recette préférée zéro déchet pour l’apéro ? Le houmous ! Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’un mixeur, de pois chiche, de tahini, d’un citron, de sel et de poivre.

  • Jour 6 : samedi


Encore une journée qui se passera de commentaire. J’ai été chez IKEA… Je vous laisse imaginer les déchets. Je consulte régulièrement marketplace quand il s’agit d’acheter du mobilier. Je viens d’ailleurs d’acheter un tapis en seconde main. Mais il y a certains objets pour lesquels, c’est plus compliqué.

Le repas du soir n’est lui non plus pas très glorieux. Avec mes convives, on décide de préparer un pad thaï. Nouilles de riz, crispy oignons, sauce pad thaï, sauce soja… voilà plusieurs des ingrédients nécessaires qui produisent des déchets.

  • Jour 7 : dimanche


Je passe la journée chez mes parents et je n’ai aucun contrôle sur la production de plastique…

Ce qui ressort de ma semaine

  • Je suis loin du compte…


… mais mieux vaut des petits gestes que rien du tout ! Comme le dit la papesse du zéro déchet, Béa Johnson, « tout pas vers le développement durable, si moindre soit-il, aura un effet positif sur notre planète et notre société ».

  • Je dois me créer de nouvelles habitudes


Aujourd’hui, je ne sortirai plus de chez moi sans emporter ma gourde. Il y a encore un an, je n’avais pas ce réflexe. Aujourd’hui, j’oublie encore d’emporter mes sacs à vrac quand je pars faire des courses, j’oublie de dire que je ne veux pas de paille... D’ici quelques mois, cela ne m’arrivera sans doute plus. Changer ses habitudes demande du temps et parfois cela entraîne une charge mentale supplémentaire. Mais lorsque ces nouvelles habitudes seront profondément instaurées, je me demanderai comment je faisais avant !

  • Je dois remettre en question certains de mes gestes et de mes actions


On dit souvent qu’il faut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Pour réussir ma transition zéro déchet, je devrais réfléchir à 7 fois aussi avant de prendre certaines décisions. Est-ce que j’ai vraiment besoin de ce magazine que l’on me donne gratuitement ? Est-ce que je ne peux pas trouver des fleurs qui ne sont pas sur-emballées ? Est-ce que je ne peux pas me passer de ma machine à café à dosette?

  • Je ne dois pas avoir peur de parler de mes objectifs


Après cette semaine, je me dis que je dois vraiment parler plus ouvertement de mon envie de réduire mes déchets à mes proches. Cela me permettra de les sensibiliser, de les pousser à faire attention quand je suis là et à leur faire comprendre pourquoi à l’apéro, il n’y a plus de chips !

Mes recommandations

Définissez les champs d’action sur lesquels vous voulez agir


Il est impossible de passer au zéro déchet du jour au lendemain dans tous les pans de sa vie. Commencez par choisir dans quel domaine, vous souhaitez agir et quel type de déchets vous voulez commencer par éliminer. De mon côté, j’essaye d’être zéro déchet dans mon alimentation. Pour quelqu’un d’autre, cela peut être dans sa salle de bains, dans ses produits ménagers, dans la manière de se meubler ou encore de s’habiller.

Planifiez et organisez-vous


Les deux points les plus importants pour réussir ses courses zéro déchet, c’est de planifier les repas de la semaine et d’avoir toujours un kit de course zéro déchet prêt. Si vous arrivez au magasin sans sac à vrac et contenant et que vous n’avez pas la moindre idée de ce que vous allez cuisiner, vous allez ressortir avec des tonnes de sacs en papier et probablement des ingrédients dont vous n’avez pas besoin.

Trouvez l’équilibre


Quand on se met au zéro déchet, on peut très vite se retrouver face à deux situations : être sans cesse dans la frustration ou abandonner une fois que l’on mesure l’ampleur du défi. Aucune de ces deux attitudes n’apportera du positif. Selon moi, il faut, lorsqu’on se met au zéro déchet, trouver un équilibre entre ses convictions, ses objectifs écolo, ses envies, ses désirs, sa vie sociale…

Après avoir vécu 2 semaines chez sa mère dans une maison « normale », Béa Johnson écrit dans son livre : « J’avais besoin de ce break pour me détendre, cesser de porter des jugements et me débarrasser de mes frustrations. J’ai aussi eu l’occasion de prendre du recul par rapport à mon obsession zéro déchet. J’ai compris que certaines de mes pratiques m’isolaient socialement, qu’elles prenaient beaucoup trop de temps et n’étaient donc pas durables. (…) En fin de compte, il semblait que nous serions plus à même de tenir le cap si nous n’étions pas aussi durs envers nous-mêmes, si nous trouvions une forme d’équilibre. Générer zéro déchet, c’était faire le choix d’un certain mode de vie : si nous voulions y tenir à long terme, nous devions faire en sorte que cela soit viable et correspondre à la réalité de notre quotidien. »

Pensez global et économie circulaire


Outre la réduction stricto sensu de ses déchets, il est important d’envisager le zéro déchet dans le cercle plus large de la consommation. Être zéro déchet, c’est revoir sa manière de consommer et penser économie circulaire. Vinted, les boîtes à livres, les ludothèques, les app’ anti-gaspillage, les échanges, Marketplace… sont vos amis !

Informez-vous, lisez et échangez


Ensemble, on est plus fort ! Parlez avec les autres, échangez vos tips, abonnez-vous à des comptes inspirants, regardez des docus, lisez des livres… Les solutions nous semblent parfois inexistantes simplement parce qu’on n’y a pas pensé.

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Les 5 règles de base du zéro déchet


Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose sur le zéro déchet, ce serait les 5 règles de base du zéro déchet décrites par Béa Johnson dans son livre « Zéro déchet : 100 astuces pour alléger sa vie » !

  1. Refuser ce dont nous n’avons pas besoin
  2. Réduire ce dont nous avons besoin, mais ne pouvons pas refuser
  3. Réutiliser ce que nous consommons et ne pouvons ni refuser ni réduire
  4. Recycler ce que nous ne pouvons ni refuser ni réduire ni réutiliser
  5. Composter le reste


A imprimer et à coller sur le frigo !

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