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98 % des femmes sont victimes de harcèlement de rue

Justine Rossius
"Pssst... Salope", "Petite pute", "Toi, t'es bonne"... En Belgique, 98 % des femmes ont déjà entendu ce genre de phrases ultra sexistes. C'est ce qui ressort de l'enquête "Mon expérience du sexisme". Et c'est ce qui doit changer...

Retournons les chiffres. 2 %. C'est le pourcentage infime de femmes qui n'ont pas été victimes de harcèlement de rue au cours de leur vie. Un pourcentage qui fait mal, puisqu'il évoque une notion d'exception. Oui, en 2017 et en Belgique, il est ordinaire de changer de trottoir, de trajectoire pour éviter le harcèlement, de changer son horaire pour ne pas rentrer seule chez soi le soir. C'est ce qui ressort de l'enquête "Mon expérience du sexisme", réalisée auprès de 3294 femmes en Belgique et en France.

 

Très peu de plaintes

Alors, pour endiguer ce phénomène, l'ASBL "Touche pas à ma pote" vient de lancer sa grande campagne digitale. Son objectif premier? Montrer aux femmes qu'elles peuvent déposer plainte pour harcèlement de rue et que ce dernier est punissable par la loi. Car il y a trop peu de plaintes déposées. Une femme sur deux ne sait pas qu'elle peut déposer plainte, et, alors que la Belgique s'est dotée en 2014 d'une loi condamnant pénalement le sexisme, dans les faits, très peu de plaintes ont été enregistrées. Béa Ercolini, présidente de la campagne, donne trois explication à cela:

La première est que, comme expliqué, les femmes ne savent pas qu’elles peuvent déposer une plainte. Ensuite, les fonctionnaires de la police ne sont parfois pas au courant de l’existence d’une telle loi, encore toute jeune. Enfin, ceux qui en sont conscients ne savent pas sous quelle nomenclature déposer la plainte de la victime.

 

 

Her Street View

Pour sa campagne, l'ASBL bruxelloise a mis au point une carte interactive nommée "Her Street View", dont le concept est aussi ingénieux que parlant. On vous explique: le site vous met en situation dans les rues de Bruxelles, via la technologie Google Street View. Vous pouvez ainsi vous balader dans la capitale... en entendant trop fréquemment des insultes et autres propos d'harcèlement. Ce qui est fou, c'est que toutes les insultes qui y sont présentes sont réellement des propos recueillis par l'ASBL auprès de jeunes femmes. 

 

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