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© Un jour, je tiendrai un blog

#FOTA16: ““Un jour je tiendrai un blog””

Pour ce 3ème et dernier défi du Flair Online Talent Award 2016, les trois finalistes ont reçu une page blanche sur Flair.be. Elles pouvaient la remplir à leur guise afin de vous convaincre... "Un jour, je tiendrai un blog" a quelque chose à vous dire...

Chers lectrices de Flair,

J’espère tout d’abord que vous allez bien, je veux dire vraiment bien. Je vous écris aujourd’hui parce-que, dans le cadre du concours #FOTA16, votre magazine préféré m’a demandé de me présenter et de vous convaincre de voter pour moi. Nous ne sommes plus que trois. Cindy et Mélodie (les autres candidates) ont un chouette univers, nous sommes toutes différentes. C’est intéressant et cool. Oups, c’est vrai, je suis là pour parler de moi.

 

Avant tout, faut que je vous explique la situation un peu délicate dans laquelle je me trouve. J’ai reçu le mail de Flair mercredi et je devais remettre ce texte ce matin (vendredi à 10h). A l’instant où je vous écris, nous sommes vendredi, il est  06 :15 et je dois aller faire passer des entretiens d’embauche à 8h du matin à l’autre bout de Bruxelles. Du coup, pour répondre à ce troisième défi, j’ai décidé de vous raconter ces dernières 48h de ma vie qui je crois sont un condensé de mon existence et donc d’« Un jour, je tiendrai un blog ».

 

Je m’appelle Jehanne, j’ai 28 ans je vis à Beyrouth depuis un peu plus d’un an. Chères lectrices, si le Pays des Cèdres m’a bien appris quelque chose c’est de ne pas se laisser abattre par la vie. Jamais. Chaque problème a sa solution. Toujours. (Enfin presque).

 

Ready pour un récit de 48h de folie ? Yalla, on y va.

Mercredi quand je reçois le mail de Flair, je suis à Beyrouth, chez moi, normal quoi. Sauf qu’en fait, j’attends mon taxi vers l’aéroport pour rentrer à Bruxelles pour quelques jours. Je vous passe les détails du voyage mais bref, je n’arrive au plat pays que tard dans la nuit de mercredi à jeudi.
 

Jeudi, sept heures du matin, réveil. Ouille. Je dois rejoindre mes amis/collègues pour une loooooooongue réunion. En fait, en Belgique il y a quelques années, à quatre nous avons lancé une soirée que vous connaissez peut-être la « God Save The 90’s ». Depuis le projet a évolué et on a monté notre asbl « Tissu Orange ».  On organise plein d’activités. Du coup, à chaque fois que je reviens du Liban, les réunions s’enchainent avec mes collègues alias les potos-pour-la-vie (special kassdedi les gars).

 

La journée passe. Le soir, j’arrive chez ma mère pour manger avec elle (bha oui, elle ne m’a plus vu depuis des mois). Je sens que je devrais l’aider plus, être là pour elle. Ça me culpabilise et du coup ça m’énerve un peu. Vers 21h30, je lui dis, « Yalla Bye, je dois aller écrire mon texte pour Flair ».

 

Je prends mon vélo pour rentrer chez moi. Je roule gentiment en pensant à ce que je vais vous écrire quand BOUM devant moi un cycliste se casse la figure dans les rails de tram. Merde, il reste couché au sol. Le temps que je descende de mon vélo, un attroupement s’est déjà formé autour de lui, je me joins à la petite foule. Son visage est en sang. On appelle l’ambulance. Le gars reprend ses esprits, son ami lui explique ce qu’il s’est passé, il ne se souvient de rien. L’ambulance arrive, je leur dis à tous « bonne chance » avant de partir. L’ambulancier me crie « et attention aux rails de trams hein ». Je souris et continue ma route. Arrivée à la maison (je loge chez mon père) je monte voir mon paternel. Il est fatigué, je m’inquiète un peu pour lui, pour sa santé.

 

Avec tout ça, nous sommes jeudi et il est 23h quand je me mets à mon ordi pour vous écrire.

 

Pour une des premières fois de ma vie, pas un seul mot n’est sorti. J’avais envie de raconter des histoires pas de parler de moi. J’ai bloqué. Je me suis dit que la nuit porterait conseil et me voilà donc ce vendredi matin (il fait encore noir) à vous raconter toutes ça.

 

Pfiou.

 

Ce que je viens de vous décrire c’est la vie. Juste la vie. Des choix à prendre, l’amour, l’amitié, les voyages, les parents qui vieillissent, les accidents, l’ambition, les rêves. Tous ces trucs-là. On a tous nos histoires. Vous, moi et tous les gens que nous croisons au fil des jours.

 

A travers ce blog, j’essaye de prendre un moment parfois pour raconter l’un ou l’autre petit récit de la vie. J’aime les détails, les petits riens qui changent beaucoup.

 

Ce blog, c’est mon espace de liberté. Je ne m’y impose aucune contrainte. Parfois, j’écris beaucoup, parfois pas du tout. J’ai été surprise mais ravie d’être sélectionnée par Flair et franchement heureuse d’en arriver jusqu’ici. Je sais que dans la blogosphère, « Un jour, je tiendrai un blog » est un peu un ovni. Alors merci Flair. Genre vraiment.

 

Aussi, en fait, je m’en fous pas mal d’avoir beaucoup de followers et tous ces trucs mais je crois de toutes mes forces que raconter/lire/entendre des histoires humaines ça peut changer les choses.

 

Alors quand je reçois des mails d’inconnus qui me disent que l’un de mes blablas les a touchés en plein cœur, je me dis que j’ai tout gagné.

 

Quoi qu’il arrive, je continuerai à écrire les petits riens du quotidien pour mettre en avant ce qu’on ne voit pas en vivant rapidement.

 

Voilà, c’est à peu près ça. Des hauts et des bas. Maintenant, il est 7 heures et quinze minutes, je suis en peignoir dans mon lit. Je vais être en retard à l’entretien. Yalla, faut que je quitte ma bulle moelleuse d’écriture pour la vraie vie.

Je ne sais pas si je vous ai convaincu de quoi que ce soit mais en tous cas j’ai été sincère.

 

A bientôt et je le répète, j’espère que vous allez bien.

 

Ps : Sur le chemin vers le bureau, j’ai pris un Uber (pour aller plus vite), le chauffeur était congolais, il m’a dit « quand je retourne au pays mon cœur saigne. Si tu aimes les mots, tu dois écrire notre histoire ».

 

En attendant, je lui dédie ces quelques mots. 

 

 

 

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