Pourquoi est-ce un problème que l’Arabie Saoudite prenne les rênes de la Commission des conditions de la femme à l’ONU?
Le 27 mars dernier, l’Arabie Saoudite a été nommée pour présider la 69e Commission des conditions de la femme en 2025. Lorsque l’on connait les conditions de ces dernières dans ce pays, on se demande comment tout cela a pu arriver.
Alors que les Philippines devaient assurer la présidence de la Commission des conditions de la femme à l’ONU jusqu’en 2025, l’ambassadeur philippin a décidé de mettre un terme à son mandat. C’est finalement Abdulaziz Alwasil, ambassadeur saoudien et seul candidat à la présidence, qui a été désigné pour prendre le relais, sans aucune objection de l’assemblée. Un choix controversé, quand l’on connaît la condition de la Femme dans le pays.
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Qu’est-ce que la Commission des conditions de la femme (CSW)?
La CSW est l’organe de l’ONU dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. On peut d’ailleurs lire sur le site de l’ONU, que cette Commission, créée dès le début, en 1946, “reflète la réalité vécue par les femmes dans le monde entier et contribue à l’établissement des normes mondiales relatives à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes”. On se demande alors comment un pays comme l’Arabie Saoudite, classé 131e sur 146 pour ce qui est de l’écart des droits entre les hommes et les femmes dans le pays, se retrouve à la tête d’une Commission comme celle-ci.
Etant donné que la répartition de la présidence se fait par aire géographique, il fallait trouver un candidat de l’Asie-Pacifique pour remplacer les Philippines. Bien que l’ambassadeur du Bangladesh ait longtemps été pressenti pour occuper le poste, il semblerait que le Saoudien ait finalement été le seul candidat à se présenter, sans aucune objection de l’Assemblée. Il ne sera cependant à la présidence de la CSW que pour l’année 2025, qui signera la fin du mandat en cours.
La condition de la femme en Arabie Saoudite
Si cette nomination pose problème, c’est surtout à cause des conditions de la femme en Arabie Saoudite. Bien que le prince héritier Mohammed Ben Salman ait mis des choses en place pour donner plus de droits aux femmes, celles-ci restent globalement sous la tutelle des hommes. Depuis 2022, une loi sur le “statut personnel” leur permet d’étudier, d’avoir un passeport, de conduire, de voyager et de travailler sans l’autorisation d’un tuteur masculin. Une avancée pour le pays, mais dans les faits, les femmes restent toujours soumises au bon vouloir de l’homme et la violence est toujours admise comme moyen de les garder dans le droit chemin.
En ce sens, on se demande dès lors comment un pays tel l’Arabie Saoudite peut être représentant de l’égalité des droits, lorsque son exemple est si controversé.
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