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““LE POINT G”” épisode 158: la masturbation en pleine conscience

La rédaction

Gaëlle, 28 ans, en a bavé côté cœur. Après avoir épluché Tinder et vécu mille et une nuits parfois torrides, parfois étranges, il semblerait qu’elle ait trouvé le bon. Avec Ben, elle explore toutes les facettes de la sexualité. Avec amour, mais surtout avec humour.

L’autre jour, j’ai testé une nouvelle approche de masturbation. Je me faisais la réflexion qu’on a souvent tendance à faire tout le temps la même chose quand on veut se faire plaisir.

Soit utiliser ses mains, un pommeau de douche (je me demande si vous avez déjà testé !), un jouet, etc. Mais toujours avec cette focalisation sur la zone intime.

Vous voyez, quand on pense aux mecs qui se donnent du plaisir, par exemple, on a cette image de personne debout, la main sur le manche en train d’effectuer des mouvements de va-et-vient de plus en plus rapides. Et à l’inverse, la masturbation féminine est représentée par une femme couchée, les jambes écartées et la main entre les jambes. Ces représentations ne nous donnent-elles pas finalement une idée préconçue de comment ça devrait se passer ?

Étant donné que les humains fonctionnent beaucoup par mimétisme, il est plutôt courant de reproduire des images sans forcément les remettre en cause. Pourtant, il existe plein de moyens de se faire plaisir, et tout le monde a ses petites préférences.

Certaines personnes vont préférer se mettre sur le ventre et se frotter sur un tissu ou un coussin, d’autres vont effectivement se mettre sur le dos les jambes écartées. Mais dans tous les cas, le focus est toujours sur le sexe. Et c’est là que mon expérience personnelle intervient. Je me suis demandée si ça ne serait pas chouette d’essayer d’investir tout le corps, c’est-à-dire de diffuser le plaisir bien au-delà du bassin.

Comment faire ? Eh bien tout simplement en mettant son corps dans une dimension dynamique. Au lieu de rester couchée sans bouger, j’ai tenté de mobiliser l’ensemble de mon corps. En serrant-desserrant les fesses, en faisant rouler mes hanches, en respirant profondément, en caressant l’ensemble de mon corps avec douceur, j’ai pu découvrir de nouvelles sensations complètement différentes de l’orgasme express déclenché par une immense tension dans le corps.

Parce que c’est un peu comme ça que ça se passe finalement. On bloque sa respiration, on tend les muscles au maximum et quand ça devient très intense, la décharge orgasmique vient apaiser ce corps tendu et inconfortable, et hop, on relâche. Combien je n’ai pas entendu mes amies dire qu’elles finissaient par en avoir mal au bras. Dans ces cas-là, l’orgasme apporte donc une sorte de satisfaction à rétablir du confort, en ramenant de l’oxygène dans l’ensemble des muscles et en les détendant profondément.

Quand on investit son corps à la recherche de plaisir, en appuyant justement la détente des muscles et la respiration profonde tout du long de manière volontaire, le plaisir est plus diffus mais aussi plus intense, plus long.

Et la masturbation devient alors un moment de bien-être qualitatif qui n’est pas en quête absolue de l’orgasme. Attention, je ne dis pas qu’il y a une bonne manière de se faire du bien. C’est très personnel et chacun·e y trouvera son compte à sa manière. De même que c’est aussi ok de chercher absolument à avoir un orgasme. Toujours est-il que parfois, c’est plaisant (et intéressant) de varier les plaisirs, d’explorer, …

Ça permet de mieux connaître son corps, de reconnaître ses limites, de découvrir des zones érogènes insoupçonnées et d’explorer d’autres sensations que le plaisir sexo-centré. À terme, ça pourrait même être utile pour communiquer avec son/sa (futur·e) partenaire sur ce qui nous met en jambe, ce qu’on aime moins. Cette approche est basée sur la pleine conscience, en solo.

Et pour moi qui suis une grande anxieuse, ça m’a permis de vivre un véritable moment d’apaisement, comme si je me faisais l’amour à moi-même. Et honnêtement, je trouve ça plutôt beau.

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