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10 conseils pour mieux communiquer dans le couple

Ana Michelot Journaliste

Malgré l’amour que vous portez à votre partenaire, il est parfois difficile de s’écouter l’un l’autre ou d’exprimer son ressenti sans vexer l’autre. Notre sexologue Laurane Wattecamps vous donne 10 conseils pour mieux communiquer.

S’il y a bien un précepte à suivre pour se garantir une relation sereine et pérenne, c’est de ­communiquer. La communication est vendue comme la clé indispensable des couples solides et heureux. Mais ce n’est pas pour autant qu’on nous apprend à bien nous en servir. De nos longs discours à nos silences, tout est communication. Sont-ils pour autant bien compris? Pour garantir que le message passe et qu’il soit entendu, il vaut mieux suivre quelques règles. Et cela vaut également pour partager ses désirs et non-désirs en termes de sexualité. Devenir un as de la ­communication ne se fait pas en un jour, mais avec ces 10 conseils, vous devriez partir du bon pied.

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1) Trouver le bon timing

Avoir une conversation ­importante requiert un timing ­adapté. Il est donc nécessaire de se poser quelques questions avant de se lancer. Est-ce le bon moment? Le lieu est-il adapté? Faut-il reporter? Sommes-nous tou·te·s les deux ­disponibles pour ça? Avons-nous du temps devant nous? L’une des erreurs les plus communes est de présup­poser qu’un·e partenaire sera ­forcément à l’écoute quand on ­entamera le dialogue. En réalité, il se passe tellement de choses dans nos têtes qu’il est tout à fait possible que l’un·e ou l’autre ne soit pas préparé·e à se montrer vulnérable. Voilà ­pourquoi il est indispensable de ­débuter toute tentative d’échange en (se) demandant si la disponibilité émo­tion­nelle et physique de ­chacun·e est suffisante. N’espérez pas avoir une conversation constructive avec une personne qui n’est pas ouverte et prête à vous entendre. Concernant la sexualité par exemple, on peut parler de sexe tant avant ou après le rapport que pendant. Mais selon les personnalités, certains moments mettent plus à l’aise que d’autres.

2) Choisir son mode

La communication verbale n’est pas aisée pour tout le monde. D’autant plus quand on est timide ou qu’on a des difficultés à trouver les mots justes. Heureusement, ce n’est pas la seule accessible pour faire passer des messages. Il existe 4 modes de communication: le verbal, le non-verbal, l’écrit et le visuel. À vous de voir avec lequel vous vous sentez confortable. Préférez-vous communiquer par SMS, en face à face ou en vous servant d’un prétexte visuel comme une scène de film ou un extrait de BD? Les modes de communication ne sont pas exclusifs, ils peuvent se mélanger. N’hésitez pas à vous aider d’outils pour mettre vos idées au clair. Un exemple? « La scène de sexe dans cette série me donne des idées. Ça te plairait qu’on en discute? Qu’est-ce que ça t’inspire? »

Formuler des demandes précises. Si une demande est floue, le risque de malentendu pourrait créer un conflit.

3) Formuler une demande

Nous avons tou·te·s tendance à interpréter les paroles d’autrui selon nos propres filtres. Et ce, en raison d’une conviction erronée: notre vision du monde est forcément la vérité. Ce mécanisme nous amène à avoir des attentes claires et à nous offusquer si elles ne sont pas comprises. En partant de ce constat, il est préférable de formuler des demandes précises pour éviter les équivoques et les non-dits. Lorsqu’une demande est floue, le risque de malentendu pourrait amener à provoquer un conflit. Mon conseil? Formulez d’abord puis demander à l’autre de reformuler et/ou de répéter ce que vous venez de dire.

4) Ne pas attendre que l’autre devine

« Depuis le temps qu’on est ensemble, il devrait le savoir ». Si vous saviez combien de fois j’ai entendu cette phrase en accompagnant des couples. Il semblerait qu’il existe une loi universelle disant qu’être en relation avec quelqu’un implique que l’on devienne télépathe. C’est faux, évidemment! Non, votre partenaire ne peut pas deviner vos envies, vos attentes, vos frustrations, etc. La quête de l’attente en silence ne vous mènera nulle part sinon aux reproches, à de la colère latente et à une accumulation de frustrations. Vous retirerez beaucoup plus de satisfaction en formulant vos souhaits.

5) Parler en « je »

L’une des règles principales de la communication non violente consiste à parler au maximum à la première personne et à ne ­communiquer que sur ce qui vous concerne personnellement. J’entends par là que vous ne pouvez pas ­présupposer de l’état émotionnel de l’autre, savoir mieux que lui/qu’elle ce qu’il/elle ressent. Jacques Salomé, psychosociologue et écrivain, utilise l’expression « le Tu qui tue » pour ­définir les reproches et autres piques que nous lançons à tout-va lors des disputes: « Tu fais toujours ça », « on ne peut pas compter sur toi », etc. Évitez les « toujours » et les « jamais » qui ­figent les comportements et tenez-vous en aux faits sans extrapoler. Un exemple de communication non violente versus un reproche? On ­préfèrera « lorsque je trouve des mies sur le plan de travail alors que je viens de nettoyer la cuisine, je ne me sens pas respecté·e et cela me met en colère » que « T’as encore laissé des mies partout, j’en ai ras-le-bol de toi ». La première version permet que l’autre ne se referme pas et soit sur la défensive.

6) Attention aux Cavaliers de l’Apocalypse

John Gottman, célèbre thérapeute américain, a théorisé les 4 pires façons de communiquer qui soient pour les couples. En d’autres termes, les utiliser revient à jouer à un jeu dangereux qui pourrait bien mener à la rupture. Il s’agit de la critique (« tu n’es qu’un égoïste! »), du mépris (lever les yeux au ciel, être sarcastique, etc.), la contre-attaque (jouer au ping-pong des reproches) et l’évitement (quitter la pièce pendant une dispute ou rester silencieux·se). Globalement, ces mécanismes ont pour effet de dire à l’autre que ses sentiments ne sont pas valides et que vous avez plus de valeur qu’elle/que lui. Soyez donc vigilant·e avec les mots que vous utilisez. Aussi, n’oubliez pas que votre non-verbal communique tout autant que vos paroles.

7) Jouer avec le curseur

Si vous souhaitez échanger sur vos fantasmes, vos envies et non-désirs en matière de sexe, l’astuce du curseur peut vous aider à tâter le terrain. L’idée est de placer une pratique sur un point donné et d’essayer de discuter du cran en dessous pour analyser les réactions de votre partenaire. Par exemple, si vous voulez faire l’amour dans un lieu public, un cran en-dessous serait de proposer de vous embrasser goulûment dans un premier temps. En dehors de la sexualité aussi, le curseur peut être utile pour avancer une idée ou un projet sans faire peur et risquer de braquer l’autre. Vous pourrez ainsi en parler en vous sentant en sécurité.

N’oubliez pas que votre non-verbal communique tout autant que vos paroles.

8) S’aider du non-verbal

En matière de sexe, le non-verbal a un pouvoir insoupçonné. S’il ne se substitue pas au consentement verbalisé, il peut être un outil utile pour communiquer avec le corps. Des gémissements pour montrer son plaisir, un bassin qui ondule lors d’une caresse buccale, un changement de position pour ­tester un autre tempo sont quelques exemples parmi tant d’autres qui envoient des signaux positifs. Si une pratique ne vous plaît pas, il vaut mieux en parler clairement et arrêter que de faire croire que vous prenez du plaisir.

9) Se centrer sur le positif

Le cerveau humain a tendance à ne voir que le négatif, ce qui transparaît dans nos ­communications. Nous allons ­davantage pointer des choses qui ne nous plaisent pas que celles qui nous plaisent. Pourtant, selon le concept du biais de négativité en psychologie, il faudrait au moins 3 paroles positives pour contrer une critique. Tentez de mettre l’accent sur ce qui vous plaît chez l’autre. Par exemple, dites plutôt « j’adore quand tu fais ça, j’aimerais beaucoup que tu continues » plutôt que « tu t’arrêtes toujours au mauvais moment ».

10) Un sujet à la fois

Il pourrait être tentant de profiter d’une conversation ­apaisée pour mettre sur la table tout ce qui vous pèse sur le cœur. Si certains contextes sont propices à déverser tout ce qui nous ronge, il est globalement préférable de ne s’en tenir qu’à un seul sujet par conversation. Aborder un seul sujet à la fois permet de rester dans un cadre précis, d’aller au fond des choses et de ne pas s’éparpiller. Si d’autres choses doivent être discutées, prenez soin d’en faire la liste et de planifier les conversations futures. De cette manière, les partenaires sauront qu’un espace est prévu et que leurs demandes ne passeront pas à la trappe.

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