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Ca nous touche

Virginie correspond avec un condamné à mort

Il y a un an, Virginie a débuté une correspondance avec Robert Will, prisonnier dans un couloir de la mort aux Etats-Unis. Persuadée de son innocence, elle lutte pour sa libération.

Virginie a 36 ans. Maman d’un petit garçon de 7 ans, elle est secrétaire en région liégeoise.

J’ai été sensibilisée à la peine de mort par des groupes sur Facebook. Au fil des clics, un peu au hasard des liens postés par mes contacts, je me suis retrouvée sur des pages qui proposaient de correspondre avec des détenus. C’est comme ça qu’est née mon envie d’écrire à Rob. Je voulais quelqu’un de mon âge pour qu’on puisse, peut-être, avoir les mêmes centres d’intérêts. J’ai vu sa photo et à côté, il y avait la raison officielle de sa condamnation: meurtre d’un policier. Cela m’a fait un peu peur, mais sa photo était celle qui me touchait le plus. Peut-être parce qu’il me ressemble, qu’il pourrait être la personne à côté de moi dans le bus, avec qui j’engagerais une discussion. J’ai donc fait une recherche Internet à partir de son nom. C’est là que j’ai découvert le site www.freerobwill.org. J’y ai appris que de nombreuses personnes se mobilisaient pour lui, qu’elles étaient convaincues de son innocence... Alors j’ai décidé de lui écrire. Je me revois encore poster ma lettre. C’était en décembre dernier, j’avais de la neige jusqu’aux genoux...

Une tonne de lettres

J’ai eu une réponse un mois et demi après. Puis très vite une deuxième lettre m’est parvenue. Depuis, on entretient une correspondance régulière.
Je lui envoie souvent des lettres pour que le service courrier de la prison explose! Qu’ils soient envahis de lettres et qu’ils soient obligés de les distribuer rapidement. Il faut dire que certains courriers peuvent rester près d’un mois dans une boîte sans que personne ne daigne les donner à leur destinataire...
Et puis j’envoie aussi tant de lettres pour faire comprendre aux gardiens, qui sont loin d’être tendres, que les prisonniers sont avant tout des êtres humains, qu’ils ont des familles, des amis, des gens qui pensent à eux... Même s’ils sont accusés d’un crime.

De tout et de rien

On ne discute pas seulement de la prison. J’essaie aussi de le faire rire. Je lui pose beaucoup de questions, qui peuvent aller jusqu’à ‘Tu es plutôt mer ou montagne?’ (rires). J’aime penser que je suis sa petite fenêtre sur le monde. Je lui parle donc de tout. Si je veux me plaindre, je le fais. C’est comme un ami assis à côté de moi dans le canapé... En plus, c’est facile de lui parler, il est cultivé et ouvert d’esprit. Il adore la poésie, l’art en général. Et dans nos discussions, on n’est jamais interrompus. C’est génial de pouvoir aller jusqu’au bout de son raisonnement sans qu’on se contredise. (rires) Ensuite je termine en lui demandant: ‘Et toi, tu en penses quoi?’. Et je clôture chacune de mes lettres en lui rappelant combien je pense à lui, à quel point il est courageux et que nous sommes nombreux à le soutenir.”

Retrouvez la suite du témoignage de Virginie
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