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Témoignage: ““Je souffre d’horribles migraines et ça gâche ma vie””

Justine Rossius
Une personne sur dix en moyenne souffre de migraine. Nausées, douleurs lancinantes, auras... Les symptômes varient selon chacune, mais toutes sont d’accord sur un point: la migraine, ça change votre vie. Yasmine, 23 ans, en souffre depuis plus de dix ans

“Les migraines, c’est héréditaire dans ma famille. Mon père en souffrait et il s’enfermait souvent dans sa chambre, quand ça devenait vraiment insupportable. Petite, j’avais souvent mal à la tête. La plupart du temps, la douleur s’en allait dès que j’avalais un analgésique, mais à partir de l’âge de 12 ans, les médicaments n’ont plus fait d’effet. J’en ai discuté avec notre médecin de famille, qui m’a envoyée consulter un neurologue. Celui-ci m’a confirmé que, comme mon père, je faisais des crises de migraine...

 

La moitié du corps paralysé

Je souffre de migraine avec aura (un phénomène neurologique, qui génère entre autres des flashes de lumière rouge, ndlr). En général, je sens venir une crise plusieurs heures à l’avance.

À un moment, je sens une pression sourde, d’un côté de ma tête, et puis mon corps se met à picoter. Parfois, des taches noires apparaissent devant mes yeux et se mettent à danser...

Une fois, j’ai même eu la sensation que la moitié de mon corps était paralysé. C’était bizarre, et terrifiant! Après la phase de 'l’aura’, la pression sourde se transforme en une douleur lancinante. Je suis également sensible à certains sons: pendant une crise, même le tic-tac d’une montre me semble douloureux. Après une crise, je suis épuisée. Il m’est arrivé de ne pas m’en remettre pendant plus de deux jours...

 

Huit heures de sommeil par nuit

Quand j’ai une migraine, je ne sors pas de chez moi. La seule chose que je puisse faire, c’est me reposer – dans une pièce insonorisée, de préférence. Je ne peux même pas penser à faire le ménage: ça augmenterait l’intensité de la douleur.

Pour prévenir les crises, je me couche tôt tous les jours: j’ai besoin de huit heures de sommeil par nuit. Si je dors moins, ou plus, je suis presque certaine d’avoir une migraine ensuite.

Un autre déclencheur, c’est le stress. J’ai pu le constater durant mes études: c’est avec la pression que j’ai eu le plus de crises. En ce moment, je travaille comme infirmière à domicile. J’ai beaucoup moins de stress, mais si je sens venir une crise, je prends un analgésique en prévention. Certains aliments, peuvent être déclencheurs. Pas pour moi, mais pour mon père, par exemple. S'il mange de la soupe à la tomate, il a presque toujours une migraine après... Sauf s’il ajoute du lait dans sa soupe!

 

Dix ans sous médicaments

Avant, je faisais environ quatre crise par mois; maintenant je n’en ai plus qu’une. C’est une énorme amélioration, mais pour garder mes migraines sous contrôle, je suis sous médicaments depuis plus de dix ans. Chaque matin, je prends un comprimé qui contracte mes vaisseaux sanguins.

Je n’aime pas l’idée d’être dépendante de mes médicaments, mais sans eux je ferais une crise par jour, ce serait insoutenable...

Je devrais rester très souvent au lit, à la maison: quel employeur accepterait ça? La migraine engendre souvent des malentendus, parce que ses symptômes ne sont pas visibles. J’espère que mes migraines continueront à diminuer... Chez mon père, je vois que ça évolue positivement au fur et à mesure qu’il prend de l’âge. Du coup, je me dis qu’il y a peut-être du bon à attraper des rides et des cheveux blancs! (rires)”

 

 

Texte: Marijke Clabots. Adaptation: Julie Rouffiange. 

 

Voici comment savoir si vous souffrez de migraine ou de mal de tête.

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