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““LE POINT G”” épisode 177: plus jamais rien dans mon vagin

La rédaction

Gaëlle, éternelle romantique, pensait avoir trouvé le bon mais la vie en a décidé autrement. Alors qu’elle approche des 30 ans, elle questionne sa sexualité et tente de déconstruire les idées reçues. Et pour y parvenir, rien de mieux que la pratique et le partage d’expériences.

L’autre jour, j’ai fêté mon anniversaire chez la gynéco. Je ne pouvais pas m’offrir plus beau cadeau, n’est-ce pas ? Il paraît qu’une galère ne vient jamais seule, je dois bien dire qu’après ma peur d’être enceinte, je pensais tout de même avoir un peu de répit. Que nenni.

Alors que mes règles ont sonné le glas triomphant de ma libération de stress, la gynéco m’a sommée de venir le plus tôt possible pour enlever mon stérilet actuel et en remettre un nouveau. Et pas de chance, la seule place disponible tombait le jour de mon anniversaire. Évidemment, j’ai accepté. D’autant plus qu’elle m’avait informée que le modèle que j’avais actuellement était fortement décrié par la communauté scientifique et qu’il était préférable de l’enlever pour en mettre un autre qui ne présentait pas de risque. J’avais un modèle en cuivre, une sorte de petite boule censée provoquer moins de douleur. J’allais finalement revenir au fameux T que tout le monde connaît.

Ne tentez pas de comprendre pourquoi, moi-même je n’ai pas réussi ; Alex a absolument tenu à m’accompagner. Je lui ai posé mille fois la question. À vrai dire, Ben n’était jamais venu avec moi chez le gynéco, je ne comprenais donc pas pourquoi un mec avec qui je couche se sentait responsable de me tenir compagnie. Toujours est-il que j’ai apprécié ce geste. Ne fut-ce qu’en tant qu’ami, je l’aurai apprécié tout autant.

Il ne voulait pas me laisser seule et tenait à être présent en cas de pépin ou si les douleurs éventuelles m’empêchaient de rentrer chez moi saine et sauve.

Lorsqu’il fut l’heure de mon rendez-vous, il m’a attendu dans la salle d’attente. Je sentais que j’étais crispée, remplie de mauvais pressentiments. Sauf que c’est justement la crispation qui risquait d’engendrer des problèmes, il était donc vital que je me calme. Heureusement, je suis tombée sur une gynécologue en or qui a tout fait pour me mettre à l’aise. C’était la pose de mon 4ème stérilet, j’en avais vu d’autres !

Sauf que tout ne s’est pas passé comme prévu. Alors qu’elle tentait d’attraper la bête, l’engin n’a jamais daigné sortir, s’enfonçant de plus en plus dans mon utérus. Si j’ai tenu bon le premier quart d’heure, mon corps n’a plus voulu se laisser faire après. Des coups de poignard m’assaillaient le ventre de plus en plus. Face à la douleur, elle a tenté à plusieurs reprises de m’anesthésier le col. Trois fois, pour être précise.

À chaque fois qu’elle tentait d’injecter le produit, mon col se mettait en hypertonie et l’éjectait aussi sec. Droit dans son visage !

Malgré l’horrible sensation qu’on me triturait à vif de l’intérieur, je n’ai pas pu m’empêcher de faire une blague : « c’est donc ça que ça fait d’être femme fontaine ? » La gynéco rigolait beaucoup moins, elle venait de se prendre de l’anesthésie droit dans l’œil et craignait que ça soit mauvais pour ses muqueuses. Au bout d’une heure quarante (je tiens à l’écrire en toutes lettres) d’essai, alors que mon ventre était plus gonflé qu’une montgolfière, j’ai rendu les armes. Je sentais que j’étais à bout et que je ne tenais plus. J’ai relevé la tête dans un dernier effort pour lui dire mais en vain. J’ai perdu connaissance.

Et quand je suis revenue à moi, Alex me tenait la main, alors que j’avais les quatre fers en l’air sur l’étrier. Magnifique spectacle pour un rancard n’est-ce pas ? Elle me criait de tousser (j’entendais « poussez »), pour le faire descendre sur la pince, Ben me susurrait des mots réconfortants « Quand on sort d’ici, je t’offre une grande bière ». Et c’est finalement dans un hurlement bestial qu’il a fini par sortir. Et Alex de me dire en rigolant « après ça, je pense qu’on est prêts pour tout le reste ».

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