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L'Ozempic, un remède miracle? DR Flair Canva

C’est quoi l’Ozempic, ““l’injection minceur”” qui affole les réseaux (et les médecins)

Kathleen Wuyard

Depuis plusieurs mois déjà, son nom se murmurait entre initié·e·s prêt·e·s à tout (même à détourner un médicament de son utilisation recommandée) pour perdre quelques kilos. Désormais, le secret est éventé et l’Ozempic est présenté comme le nouveau remède miracle du moment.

Une tendance qui affole les réseaux sociaux, où le terme “Ozempic” n’en finit pas de buzzer, mais aussi, et au sens propre cette fois, le corps médical, horrifié de voir ce médicament prévu à la base pour le traitement des diabétiques détourné comme brûle-graisse par Monsieur et Madame Tout-le-monde. Mais, l’Ozempic, c’est quoi, à part un buzz monumental?

Contrairement à ce que TikTok & co pourraient vous laisser penser, ce n’est pas un remède miracle pour perdre du poids. Enfin, pas à n’importe quelles conditions, du moins. C’est que le sémaglutide, de son petit nom, est un analogue du GLP-1 utilisé comme médicament antidiabétique en une injection sous-cutanée hebdomadaire et commercialisé sous le nom d’Ozempic des seringues préremplies. Un médicament qui aurait un effet coupe-faim prisé des personnes désirant perdre du poids. D’ailleurs, face à cette réalisation et à l’engouement qu’elle a suscité, les sociétés pharmaceutiques qui produisent le sémaglutide (ainsi que le liraglutide, aux effets similaires) ont obtenu de  l’Agence européenne des médicaments l’autorisation de les autoriser pour le traitement de l’obésité sans diabète. Mot clef: “obésité”, les injections ne pouvant être prescrites à cet effet en Europe qu’à des personnes présentant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30, ou bien supérieur à 27 dans l’éventualité où elles souffrent également de “troubles liés au poids”, par exemple, de l’apnée du sommeil. Des conditions qui n’empêchent pas certains soignants peu scrupuleux de pratiquer malgré tout les injections à des patients qui ne rentrent pas dans les critères. Lesquels, s’ils se voient refuser l’option légale (et sécurisée) n’hésitent pas à écumer internet pour tenter de dénicher les précieuses seringues.

@madisonpeoples_1

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De quoi faire fondre les stocks d’Ozempic comme neige (graisse?) au soleil: en septembre déjà, l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS) soulignait que “le médicament Ozempic (solution à base de sémaglutide pour injection sous-cutanée) est disponible en quantité limitée en raison d’une hausse aiguë de la demande”. Et rappelait que dans ces circonstances, ” la priorité doit être donnée à l’indication pour laquelle Ozempic est autorisé, à savoir le traitement des patients adultes dont le diabète de type 2 n’est pas suffisamment régulé, en complément d’un régime alimentaire et d’exercice physique”. Des recommandations que certain·e·s choisissent d’ignorer, appâtés par la promesse d’une perte de poids rapide et sans (trop d’) efforts. Selon les données disponibles, les patients obèses auxquels on injecte de l’Ozempic perdraient jusqu’à 15% de leur poids.

https://www.tiktok.com/@peoples_pharmacy/video/7152989721252334894?embed_source=70846778%2C120811592%2C120810756%3Bnull%3Bembed_blank&is_from_webapp=v1&item_id=7152989721252334894&refer=embed&referer_url=thekit.ca%2Fculture%2Fculture-celebrity%2Fozempic-celebrity-weight-loss-drug%2F&referer_video_id=7152989721252334894

D’après les rumeurs, Kim Kardashian y aurait eu recours pour rentrer in extremis dans la robe iconique de Marylin Monroe au dernier Met Gala, tandis qu’Elon Musk ferait lui aussi partie des convertis. Les articles (toujours plus nombreux) sur le sujet se gardent de nommer d’autres célébrités, mais les médecins qui témoignent sous couvert d’anonymat assurent qu’il s’agit-là de la nouvelle tocade d’Hollywood, et que nombreux sont celles et ceux qui se font injecter. Mais à quel prix?

Car si, en Belgique, les patients qui rentrent dans les conditions pour recevoir les injections chez leur médecin paient environ 100 euros (non-remboursés) par mois, il faut compter aussi les effets secondaires potentiels, d’autant plus préoccupants si on prend le médicament non pas par nécessité mais par vanité.

Piqûre de rappel pour les fanatiques de l’Ozempic

Les éventuels effets secondaires? Nausée, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales, mais aussi, plus rarement, pancréatite ou encore risque plus élevé de développer des tumeurs thyroïdiennes. Tout ça pour ça? D’autant qu’ainsi que le soulignent nombre de médecins effarés par l’engouement pour l’Ozempic de personnes qui n’en ont pas “besoin”, ses effets “magiques” (sic) s’arrêtent dès que le traitement prend fin. Autrement dit, à moins de vous faire injecter à vie, vous êtes susceptible de reprendre tout le poids perdu dès que vous dites adieu au sémaglutide. Sachant qu’en prime, la ruée sur l’Ozempic prive potentiellement des diabétiques d’un médicament nécessaire au maintien de leur santé, il semble décidément contre-indiqué d’opter pour des injections afin de se délester de quelques kilos.

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