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La pause énergisante au travail: le concept de WorkInJoy

Camille Hanot
Camille Hanot Journaliste

Elle en est convaincue, 20 minutes de repos au boulot, et le travailleur redémarre plus efficace que jamais. Mais notre culture d’entreprise est loin d’accueillir la sieste les bras ouverts. Rencontre avec Sophie Geilenkirchen de WorkInJoy.

Une micro-sieste pas une nuit


Il n’est pas question de rattraper sa nuit de sommeil au bureau” déclare Sophie de WorkInJoy, un service prônant le bien-être au travail notamment via la micro-sieste. “Le but d’aménager un espace de ressourcement au sein de l’entreprise est d’augmenter l’efficacité d’un travailleur et pour cela, 20 minutes suffisent.

En 2017, elle fait le grand saut


Pendant de nombreuses années, Sophie Geilenkirchen a fait le grand écart entre deux secteurs que tout oppose et qui pourtant gagneraient à se connaître, le monde de l’entreprise et celui du bien-être. Et c’est dans ce dernier qu’elle a décidé de s’investir. Elle le nourrit de lectures et de formations sur le body balance, le Pilate, le yoga, la méditation... Ses recherches l’amènent à découvrir les trois piliers de la santé; le sport, la nutrition et le sommeil, un dernier totalement délaissé. Pourtant, ses conclusions sont sans appel, 20 minutes suffisent pour qu’un travailleur recharge ses batteries. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à le dire. De nombreuses études nous le démontrent. Aux Etats-Unis et en Asie, l’efficacité d’espaces bien-être en entreprise n’est plus à prouver, par contre en Europe le chemin semble encore (très) long à parcourir. C’est d’ailleurs pour montrer la voie que Sophie lance en 2017, WorkInJoy; un partenaire pour maintenir et développer le niveau de performance par les leviers du bien-être au travail. “L’Europe est clairement le parent pauvre concernant le bien-être en entreprise. Avec WorkInJoy, ce que l’on veut, c’est amener de nouveaux rituels au sein des entreprises.

La sieste en entreprise mais pas seulement


Ce que l’on propose, c’est tout un concept. Notre idée n’est pas juste d’amener des fauteuils de massage et puis partir. Il y a un accompagnement qui est indispensable pour que cela fonctionne.” Concrètement, il y a plusieurs étapes à respecter une fois qu’une société fait appel à WorkInJoy. “Tout d’abord, il faut aménager au sein de l’entreprise un espace de ressourcement. Déco, matériel, confort,... on travaille toujours avec les besoins et envies mais une chose reste néanmoins indispensable, c’est “l’individualisation des espaces”. Quand un travailleur décide d’aller se reposer, il n’est pas question que ses collègues puissent le voir.” Comprenez, chaque petit espace est “privatisé” et grâce à une application (fournie par WorkInJoy), le travailleur réserve “sa bulle” pour être certain de ne jamais être dérangé.

Il faut communiquer auprès du personnel


Une fois le côté pratico-pratique réglé, il faut ensuite, mettre en place la phase communication. La sieste et le bien-être en entreprise n’étant pas une pratique courante chez nous, il faut en informer le personnel et surtout le déculpabiliser. “De manière générale, les travailleurs qui ont besoin de se ressourcer vont en réalité s’autocensurer car aller se reposer 20 minutes c’est dire “je ne suis pas au top de ma forme”“. Sophie et son équipe composée d’Alice et Guillaume sont conscients de la difficulté pour un employé d’aller se reposer en étant au bureau. C’est pourquoi, WorkInJoy propose des ateliers et formations pour encourager la pratique du lâcher-prise en milieu professionnel. “Ce n’est pas tout d’avoir un espace de bien-être dans l’entreprise, encore faut-il qu’il soit utilisé.” Des événements, type team building, sont également proposés par l’équipe. Un premier pas qui peut ensuite, convaincre les sociétés à faire le deuxième.

Des bénéfices, rien que des bénéfices


Il n’est dans l’intérêt d’aucun employeur d’épuiser son personnel.” Le problème, c’est que bien souvent, l’entreprise pense en terme de perte et non de bénéfice. Pour un patron, 20 minutes de repos équivalent à du gaspillage mais comme Sophie, l’explique, c’est faux. “Quand un travailleur se sent épuisé, à la place de lutter, il vaut mieux se laisser aller. En se reposant ou dormant 20 minutes, le travailleur récupérera créativité, précision, bonne humeur... Il est même prouvé que cela peut réduire l’absentéisme.” Si Sophie est persuadée que le train est en marche, en Belgique, 12 entreprises ont déjà fait appel aux services de WorkInJoy, elle sait également qu’il va encore falloir du temps avant que la micro-sieste ne soit acceptée comme la pause de midi, c’est-à-dire naturelle. Mais ne dit-on pas que petit à petit l’oiseau fait son nid?

 

 

 

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