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DANS MON PORTEFEUILLE : ““J’ai repris des études à 27 ans””

Barbara Wesoly

Chaque semaine, une lectrice nous parle de sa situation financière. De son salaire à son compte épargne, en passant par ses économies et ses dépenses, elle fait le point sur son budget et son rapport à l’argent.

  • Prénom : Julie
  • Age : 27 ans
  • Situation : cohabitante légale avec son partenaire
  • Études : diplôme du secondaire et étudie actuellement pour devenir enseignante pour locuteurs non natifs via une formation de l’ONEM.
  • Emploi : sans emploi.
  • Salaire net : reçoit une allocation de ± 1.300 euros.
  • Revenu du partenaire : ± 1.700 euros.
  • Revenu du ménage : ± 3.000 euros
  • Frais fixes : 812,50 euros / mois
  • Épargne : 3.000 euros
Je regrette de ne pas avoir suffisamment de réserves pour aller en festival ou réserver un voyage. Et lorsque je veux faire quelque chose avec des amis, je dois veiller à ne pas trop dépenser, ce qui plombe parfois l’ambiance.

Julie « Actuellement, je n’ai ni bachelier ni master. Après les secondaires, j’avais choisi d’étudier le droit, mais, au bout de six ans, j’en ai eu assez. J’ai donc arrêté mes études et me suis lancée sur le marché du travail. J’ai commencé à bosser dans le secteur de la mode peu après. J’ai ainsi travaillé pendant trois ans en tant que gérante d’un magasin de vêtements. Un emploi qui me rapportait environ 1.900 euros par mois, mais avec lequel j’ai été confronté à plusieurs reprises à un burnout et à des dépressions et j’ai, au final, pu bénéficier d’un arrêt pour raisons médicales. »

Un nouveau départ

« Si vous choisissez de démissionner, vous n’avez pas droit aux allocations chômage. Heureusement, ayant été mise en arrêt, je peux en bénéficier. J’ai un statut assez compliqué depuis presque un an. Je suis techniquement au chômage, mais j’ai commencé une formation de professeur de français de secondaire pour non natifs, via l’ONEM. À 27 ans, je reprends donc des études afin d’obtenir un diplôme, tout en continuant de percevoir des allocations chômage de 1.300 euros par mois. J’ai choisi ce cursus, car je m’intéresse énormément aux autres cultures et je souhaite aider les migrants dans leur processus d’intégration. Et la maîtrise du français est un élément crucial pour y parvenir. Réétudier nécessite une phase d’adaptation. Il faut s’impliquer dans les cours, mais je souhaite vraiment réussir et travailler en tant qu’enseignante. »

Soixante contre quarante

« En parallèle à mes études, je reçois donc une allocation, amenant notre revenu familial à 3.000 euros, en comptant le salaire de mon compagnon. Il paye actuellement 60% des charges et moi 40, ayant un revenu inférieur. Le remboursement de notre prêt immobilier nous revient à 550 euros par mois, pour un appartement qui nous a coûté un peu moins de 200.000 euros. Nous avons pu obtenir un remboursement mensuel relativement bas, car avant l’achat, j’avais près de 70.000 euros sur mon compte épargne et j’ai contracté un emprunt de 50.000 euros auprès de mon père, que nous n’avons pas encore remboursé. Chaque mois, environ 130 euros vont aux factures et je paye 82,50 d’épargne pension. Je tiens aussi à contribuer à des associations caritatives comme Oxfam, Unicef et BeVegan, et j’y attribue 50 euros par mois. Il est difficile de dire combien, exactement, nous dépensons en budget nourriture, mais au minimum 200 euros par mois. »

Aux frais de l’état

« Depuis un an, il ne m’est plus possible d’épargner. Il reste 3.000 euros sur mon compte, c’est moins que je ne le souhaiterais. Il est rare que je puisse y ajouter 100 euros par mois, même si le remboursement de mon prêt n’est pas de l’argent gaspillé. Je pense qu’il est relativement important d’avoir des économies. Non seulement pour les coûts imprévus, mais également parce que cela offre une certaine liberté. Je regrette de ne pas avoir suffisamment de réserves pour aller en festival ou réserver un voyage. Et lorsque je veux faire quelque chose avec des amis, je dois veiller à ne pas trop dépenser, ce qui plombe parfois l’ambiance. J’adore surprendre mes proches avec des cadeaux, et pour l’instant, je dois me freiner à ce niveau plus que d’habitude. En même temps, cela m’apprend à me contenter de moins. Et c’est pour une bonne cause. Je suis reconnaissante de pouvoir étudier aux frais de l’état. C’est un luxe, je ne veux donc pas me plaindre de ma situation. D’autant que je suis sûre que mon compte épargne se remplira à nouveau avec le temps. »

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