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Les conseils d’une coach pour retrouver du sens au travail

Justine Rossius

Se sentir utile et épanoui·e au travail fait partie des objectifs de vie de nombreux·ses d’entre nous! Mais comment y parvenir? Quels sont les critères à prendre en compte pour aboutir à cette sensation d’alignement? On fait le point avec Stéphanie Herbots, coach professionnelle.

Qui est Stéphanie Herbots?

Stéphanie Herbots, 39 ans, est coach, formatrice et facilitatrice. Elle accompagne aussi bien les particuliers que les entreprises. Après 15 ans d’expérience en entreprises, principalement dans le secteur de la finance, elle s’est dirigée vers le coaching et la formation. Deux jobs qui lui permettent de s’accorder à des valeurs qui lui sont chères: la transmission et le soin des autres. Elle a créé Jigsaw Coaching, pour aider les gens à retrouver du sens, du plaisir, de la motivation au quotidien.

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Le sens: la quête de toute une génération

Le sens: on en parle comme du Graal. Celui que l’on cherche — spécifiquement au travail — pour se sentir bien et à sa juste place. Pour comprendre pourquoi le réveil sonne chaque matin, pourquoi l’on se lève et pourquoi l’on travaille 5 jours sur 7. Pourtant, souvent, le sens manque, confirme Stéphanie Herbots, coach: “Dans ma pratique, je constate un manque d’épanouissement professionnel auprès de bon nombre de mes coaché·e·s. Les personnes qui viennent me voir ne se sentent plus à leur place, plus alignées avec leurs valeurs.” Ce manque de sens professionnel a été notamment exacerbé avec la pandémie, a remarqué la spécialiste: “Le covid a joué un rôle important. Les gens se sont retrouvés isolées, sans interactions avec leurs collègues. Leur façon de travailler a été chamboulée du tout au tout. Sans distraction sur le côté pour leur faire oublier un job peu épanouissant et sans le côté relationnel apporté par les collègues, certaines personnes ont réalisé leur réel niveau de satisfaction professionnelle. Elles ont eu le temps de réfléchir et de se remettre à question.”

Qu’est-ce que le sens ?

Mais à quoi se rattache ce sentiment de sens? À une sensation de se sentir utile? De servir une société qui part parfois en cacahuète? D’aider les autres? Plusieurs critères entrent en ligne de compte pour qu’un job prenne sens, souligne Stéphanie, mais c’est une question subjective et personnelle: “Il y a une question de finalité: qu’ai-je envie d’apporter? Quel impact ai-je envie d’avoir? Comment ai-je envie de contribuer à la société?” C’est aussi une question de valeurs propres à la personne: “Il est important de se sentir aligné·e à sa pyramide de valeurs. Ça peut être l’amour de l’apprentissage, l’écologie, le soin aux autre…” Enfin, d’autres éléments sont essentiels, comme la reconnaissance au travail, la valorisation des compétences, l’apprentissage de nouvelles connaissances, la transmission de ses compétences…

10 questions à se poser

Pour savoir si vous êtes dans un job qui vous correspond, mais surtout, qui vous épanouit, Stéphanie Herbots nous livre les dix questions à se poser pour faire le point. Si vous répondez “oui” à une majorité de questions, c’est que vous êtes bien là où vous êtes. Si vous répondez “non” à une majorité de questions, il est possible que vous deviez opérer un changement (pas forcément radical).

  1. Vous levez-vous avec entrain et motivation le matin à l’idée d’exercer votre travail ?
  2. Pourriez-vous parler de votre profession avec enthousiasme, pendant des heures ?
  3. Etes-vous émotionnellement lié·e aux résultats de votre travail ?
  4. Si vous ne deviez pas vous soucier de l’argent, feriez-vous toujours ce que vous faites ?
  5. Avez-vous le sentiment d’être utile au travail?
  6. Votre fonction met-elle à profit votre talent, vos compétences et vos qualités ?
  7. Vos valeurs personnelles sont-elles respectées dans votre travail ?
  8. Vos tâches sont-elles suffisamment variées et stimulantes ?
  9. Vous sentez-vous reconnu·e pour le travail que vous fournissez ?
  10. Avez-vous le sentiment d’avoir assez d’autonomie au quotidien ?

Vous avez répondu “non” à certaines de ces questions? L’experte vous conseille de revenir à ces notions spécifiques pour vous permettre de prendre conscience de certains éventuels besoins qui ne sont pas comblés au niveau professionnel.

L’Ikigai, pour comprendre ce qui fait sens pour soi

“L’ikigai est un concept, une philosophie de vie, qui permet de détecter ce qui nous motive et nous fait vibrer” explique Stéphanie Herbots. “C’est un outil qui va remettre du sens au cœur de sa vie et nous permettre de vivre plus en adéquation avec nos passions, nos talents et nos valeurs.” L’Ikigai se base sur un schéma simple, comprenant 4 cercles séparés qui se rejoignent en un point, qu’on appelle l’Ikigai. L’Ikigai, c’est donc le fil rouge de votre vie! Le premier cercle reprend ce qu’on aime, soit toutes les sources de joie et de motivation. Le second reprend nos talents, nos compétences, nos forces: tout ce dont pour quoi on est doué·e. Le troisième répond à la question: de quelle façon ai-je envie de me sentir utile au monde? En général, ce troisième cercle est la réponse à un travail sur les valeurs personnelles. Enfin, le quatrième reprend ce pour quoi on peut être payé·e et permet de trouver le projet professionnel qui peut correspondre aux autres cercles. “Je fonctionne beaucoup avec l’Ikigai dans mes coachings: ça permet de comprendre les éventuels blocages, les besoins, les obstacles de mes clients. On trouve ensuite un plan d’action pour l’atteindre!” Pour mieux comprendre, Stéphanie propose un exemple simple: celui d’un joueur de piano. Sa passion — ce qui l’anime au quotidien — c’est de jouer au piano (1er cercle). Il est doué pour jouer au piano car il s’est beaucoup entraîné (2e cercle). Il apporte de la joie et de la légèreté au public qui l’écoute (3e cercle). Il peut être rémunéré pour cela en devenant pianiste professionnel (4e cercle).

Retrouver le sens, sans démissionner

Si vous réalisez un manque de motivation au boulot, inutile de faire un virage à 360° rassure Stéphanie, bien que ce changement soit parfois nécessaire. “Vous aimez peut-être votre fonction mais ne la pratiquez pas au bon endroit. Vous pouvez aussi discuter avec votre patron et lui expliquer les tâches qui pourraient davantage vous correspondre et voir ce qu’il est possible d’imaginer comme changements en interne.” Enfin, il ne faut pas négliger l’importance du privé dans l’équilibre globale: “Vous pouvez aussi réintroduire des activités qui font sens pour vous dans votre vie privée et non pas professionnelle pour vous sentir davantage équilibré·e de manière générale. Certaines personnes vont préférer avoir un job très tranquille, sans sentiment d’utilité, mais vont faire du bénévolat à côté, par exemple. Ça dépend vraiment de chacun·e: il faut trouver l’équilibre qui soit ‘juste’ pour soi, en prenant en compte tant l’aspect privé que professionnel.”

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