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On a vu ““King Kong Théorie”” au TTO et c’est une grosse claque!

Justine Rossius

Psst: il vous reste 1 semaine pour aller voir “King Kong Théorie” au TTO, à Bruxelles. Grouillez-vous d’acheter vos tickets: l’adaptation scénique du texte culte de Virginie Despentes est un vrai coup de poing qui fait du bien.


 

C’était 11 ans avant le mouvement #MeToo et le scandale Weinstein: Virginie Despentes sortait son premier essai; “King Kong Théorie”. Un texte fort, résolument féministe, totalement révolutionnaire, qui analyse les mécanismes de la domination masculine. Ce livre, traduit en 16 langues, est revenu, cet automne, sur les planches du TTO. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est encore tristement d’actualité.

 

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Plus King Kong que Kate Moss


“J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf”. L’essai débute par ses mots et le ton est donné: pendant 1h30, les actrices (Marie-Noëlle Hébrant, Maud Lefebvre et Delphine Ysaye) scanderont les mots de Virginie Despentes. 150 pages au total, inspirées de son expérience personnelle, loin d’être un long fleuve tranquille: un viol à 17 ans, de la prostitution, des jobs pourris, une renaissance dans les milieu punk. Dans le public, on boit les paroles de Virginie Despentes: des mots qu’elle ne mâche pas, qu’elle souhaite piquants, incisifs. Elle écrit comme elle parle, dit les choses avec ses tripes, sans raccourcis, ni fioritures et c’est sans doute pour ça que ces dires atteignent leur cible en plein cœur.

 

 

 

Viol et prostitution


Pendant six actes, les thématiques s’enchaînent: le viol, la prostitution, le porno… Les textes sont déconcertants et remettent certaines idées préconçues en perspective: et s’il fallait dédramatiser le viol pour ne plus en faire un tabou? Et si interdire la prostitution revenait à museler, once again, la femme? Qu’est-ce que la féminité, au final? Déconcertant aussi: le chapitre sur le viol collectif qu’elle a vécu à 17 ans. L’auteure y explique en détails l’événement. Avec un mélange de rage et d’apaisement, elle aborde la culpabilité infinie qu’elle a dû porter sur ses épaules. La culpabilité: ce fil rouge qui lie toutes les victimes de viol.

 

Ce n’est pas les hommes que Virginie Despentes accuse. C’est la société, c’est l’autorité et le capitalisme. L’auteure fait des inégalités et du sexisme une affaire politique. Les hommes sont d’ailleurs présents dans la salle du TTO; ils applaudissent, ils rigolent, s’émeuvent et ressentent toute l’importance de l’émancipation féminine, d’autant que Virginie Despentes appelle à “l’émancipation masculine”. “C’est pour quand?” interroge-t-elle.

 

King Kong Théorie, du 07/11/18 au 05/12/18 au Little TTO. Théâtre de la Toison d’Or, 396 Galeries de la Toison d’Or, 1050 Bruxelles. Infos et réservations sur ttotheatre.be

 

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