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En 2018, l’homosexualité féminine s’est affichée en grand au cinéma

Kathleen Wuyard

Fini le temps où l’amour au féminin était réservé aux films de niche ou aux pornos cheap. En 2018, l’homosexualité féminine a pris une place de taille sur grand écran... un scénario imprévu, qui laisse rêver à plus d’acceptation au sein de la société.


Avant de créer un buzz monumental autour de son interprétation de Mary Poppins, avant d’avoir rencontré son mari et d’incarner l’ultime #couplegoals avec John Krasinski, avant même d’avoir percé dans le rôle de l’insupportable Emily du Diable s’habille en Prada, Emily Blunt a fait ses débuts sur grand écran en 2004 dans My Summer of Love. L’histoire de Mona, 16 ans, qui s’ennuie dans un petit village du Yorkshire jusqu’à sa rencontre avec Tamsin, une fille de bonne famille au tempérament électrifiant. L’histoire, surtout, de l’amour naissant entre deux adolescentes qui ne savent pas quoi faire de leurs sentiments. Et puis l’histoire aussi d’un film indépendant acclamé par la critique mais boudé par les masses, avec 90 000 dollars seulement d’entrées le weekend de sa sortie. Il n’y a pas si longtemps encore, quinze ans, donc, les films catégorisés “romance lesbienne” avaient pour la plupart un succès relativement confidentiel, ayant tendance à séduire un public très précis et relativement confiné. Une réalité qui semble appartenir au passé, des succès commerciaux (et critiques) tels que “La vie d’Adèle” étant passés par là et ayant contribué à changer les mentalités. Résultat, en 2018, il semblerait que le cinéma n’ait jamais été plus enclin à montrer des femmes qui s’aiment – sans forcément que tout le film ne tourne autour du sexe ou de leur romance.

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Il y a eu “Désobéissance”, l’histoire de l’amour interdit entre deux juives orthodoxes incarnées respectivement par Rachel Weisz et Rachel McAdams. Un film puissant, émouvant, percutant, qui a offert aux deux actrices des rôles magnifiques, acclamés par la critique. Il y a la passion qui unit Lizzie Borden et sa servante (Chloë Sevigny et Kristen Stewart) dans “Lizzie”, les scènes de sexe décomplexé entre Keira Knightley dans la peau de “Colette” et une amante de passage. Même la “grande distribution” s’y est mise, Netflix sortant “Les goûts et les couleurs” dans la foulée, et relatant les aventures drolatiques de  Simone, fille d’une famille juive conservatrice, qui se prend de passion pour un chef sénégalais pile quand elle trouve le courage d’avouer à ses proches qu’elle est lesbienne. Et puis il y a eu le vent de fraîcheur qu’a fait souffler “Rafiki”, l’histoire d’amour entre deux adolescentes kenyanes, en Afrique et ailleurs.

Mais si l’homosexualité féminine semble s’être affichée plus librement au cinéma en 2018, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Ainsi, selon les données compilées par GLAAD, sur les 107 films sortis par les studios majeurs d’Hollywood en 2017, 12% seulement comportaient des personnages principaux gay ou queer, et 64% d’entre eux étaient des hommes. Le meilleur scénario pour les sorties à venir? Continuer à mettre la diversité en lumière. D’autant que, comme le souligne Rachel McAdams, “ce sont avant tout des histoires d’humains qui aiment d’autre humains. On a raconté trop peu d’histoires de femmes lesbiennes, et il est grand temps de changer ça”.

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