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Pourquoi une pluie de sous-vêtements féminins s’est abattue sur Twitter

Kathleen Wuyard

En Irlande, un homme de 27 ans accusé d’avoir violé une adolescente de 17 ans vient d’être acquitté. Argument de son avocate: la victime portait un string en dentelle au moment des faits, prouvant qu’elle était “attirée par l’accusé”. Une logique vomitive sur laquelle des femmes ont décidé de faire pleuvoir des photos de leurs dessous.


Parce qu’en 2018, à l’ère post #MeToo qui plus est, il est visiblement toujours nécessaire que la tenue que portait une victime d’agression sexuelle au moment des faits n’est ni un prétexte ni une excuse à ce qu’elle a dû subir. Une vérité qu’il faut balancer aux porcs, mais aux femmes aussi, l’avocate choisie par l’accusé irlandais ayant mis un sacré coup de couteau dans la solidarité féminine avec sa plaidoirie.

Vous n’avez qu’à regarder la façon dont elle était habillée. Est-ce que la preuve écarte la possibilité qu’elle était attirée par l’accusé et ouverte à rencontrer quelqu’un et être avec quelqu’un? Vous n’avez qu’à regarder la façon dont elle était habillée. Elle portait un string dont le devant était en dentelle.


 

Elle aurait même choisi de ne porter aucun dessous sous ses vêtements que ça n’aurait rien changé, mais pour le jury, visiblement, si. Après que l’avocate de l’accusé, qui aurait violé sa victime de nuit dans une ruelle alors qu’elle rentrait chez elle, ait asséné sa plaidoirie qui frappe sous la ceinture, le jury a acquitté l’homme de 27 ans. Un verdict inacceptable, qui a donné lieu à une véritable levée de boucliers sur les réseaux sociaux.

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Leur cri de rassemblement? Le hashtag Thisisnotconsent. Parce que non, donc, la tenue d’une femme n’est ni une marque de consentement sexuel ni une invitation à la violer. Pas plus qu’un homme qui porte un short et montre de ce fait ses jambes ne signifie de la sorte qu’il est disposé à être agressé sexuellement – et pour ceux qui aiment ouvrir plus de 2 boutons de leur chemise et montrer leur torse, c’est pareil. Et pourtant, l’argument est toujours utilisé, et fait apparemment même loi dans une cour de justice. Alors l’association de défense des victimes de violences sexuelles I Believe Her a appelé à la mobilisation.

L’avocate de l’homme acquitté a suggéré aux juges de regarder les sous-vêtements que portait la plaignante de 17 ans. Au regard de ce commentaire inacceptable, nous appelons nos abonnés à publier une photo de leurs strings/culottes avec le hashgtag #ThisIsNotConsent.


L’occasion de rappeler que “juste parce que ma culotte est mignonne, ça ne veut pas dire que je dis oui”. Mais aussi de veiller à ce que plus jamais les (sous-)vêtements d’une victime de violence sexuelle ne puissent être utilisés contre elle. Et si quiconque en doute encore, on lui conseille vivement de jeter un oeil à “Que portais-tu ce jour-là”une expo qui rhabille les clichés.

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