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Le mouvement ““zéro déchet”” accusé d’avoir les mains sales

Kathleen Wuyard

Forcément propre, le mouvement zéro déchet? Pas selon la créatrice de contenu engagé Asmae, qui l’accuse d’être “classiste, validiste et raciste” sur son compte Instagram suivi par plus de 40.000 abonnés.


Des accusations qui font tache dans l’univers fait de bocaux de verre parfaitement alignés et autres “achats vertueux” du zéro déchet mais que Asmae appuie de manière argumentée. Et d’avouer d’emblée être bien consciente que son affirmation peut “faire peur”, soulignant l’importance de prendre du recul et expliquant avoir elle-même été “une fervente adepte et de celle.ux extrêmes au point de ne pas comprendre comment il était possible de vivre autrement”. Jusqu’à changer de regard sur le mouvement. Classiste, validiste et raciste? Asmae développe ces accusations de manière détaillée.

 

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Classiste, le zéro déchet?


Comme le souligne la créatrice de contenu, “lorsqu’on souhaite passer au zéro déchet tel qu’il nous est enseigné sur les réseaux sociaux, cela représente un investissement colossal”.

À l’époque où j’étais encore dans mon petit confort de privilégiée, je recevais des messages me disant à quel point les objets dont je parlais étaient chers (...) mais il était incompréhensible pour moi qu’on ne puisse pas investir dans un produit certes plus cher mais durable”


Et d’ajouter avoir réalisé aujourd’hui que “la majorité des personnes ne peuvent pas investir dans une gourde, une culotte menstruelle ou une nouvelle collection de bocaux car pour eux, ça représente des jours voire des semaines de courses”, Asmae affirmant également que “non, le vrac en magasin ne coûte pas moins cher, c’est faux de dire ça”.

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Un classisme (puisque tout le monde ne peut pas se le permettre) auquel s’ajoute l’aspect validiste du mouvement telle que le dénonce sur Instagram celle qui était autrefois connue sous le pseudo de @takeitgreen.

“La papesse du 0 déchet est une femme blanche valide (très) aisée dont le mari continue à travailler pendant qu’elle a le temps de mettre en place tout son sytème, qui inclut de nombreux déplacements en boutique”.

Le mode de vie qu’elle prône demande un certain confort, or la lutte contre le réchauffement climatique n’a pas à être élitiste” – Asmae.


Et elle ne devrait pas non plus avoir de couleur, même si pour la jeune femme, cela ne fait pas un pli, le mouvement zero waste est raciste aussi.

Mettre le racisme environnemental à la poubelle


D’abord, parce qu’il y a en son sein “un manque criant de personnes non-blanches”, mais aussi et surtout parce que la plupart des magasins proposant des produits de qualité (de préférence bio) en vrac sont plus rares dans les quartiers populaires, là où les populations racisées sont majoritaires.

Il y a une incapacité pour les personnes racisées d’avoir accès à des produits biologiques, frais, de qualité et en vrac près de leurs lieux de vie”


Et la jeune femme de souligner qu’un mouvement “accaparé par des personnes blanches qui ne se rendent pas compte des difficultés rencontrées par les personnes racisées et n’utilisent pas leurs privilèges pour améliorer ces conditions d’accès est raciste”. Bon à jeter à la poubelle, alors, le zéro déchet? Asmae nuance.

 

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“Je n’incrimine personne en particulier c’est une problématique de société à laquelle j’ai moi-même contribué” rappelle-t-elle, affirmant simplement vouloir apporter quelques nuances au mouvement. Et proposer des pistes d’amélioration au passage, qu’il s’agisse de se délester de l’esthétique léchée du mouvement pour proposer des alternatives plus accessibles ou de partager des conseils accessibles aux foyers précaires. Sans oublier le plus important: “mettre autant d’énergie à lutter pour une justice sociale et environnementale inclusive qu’on en met à éradiquer le plastique de nos intérieurs”.

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