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L’AFSCA a eu l’idée givrée de s’attaquer aux frigos solidaires

Kathleen Wuyard

La mission de l’AFSCA est hautement importante, il faut le lui reconnaître. Sauf qu’elle prend parfois ses consignes un peu trop à la lettre, comme quand elle s’en prend au fromage de Herve. Ou qu’elle décide de saisir les marchandises de frigos solidaires.


Après avoir interdit à la maman d’une institutrice de Clavier de distribuer la soupe qu’elle préparait aux élèves de l’école, l’AFSCA a en effet saisi 57 kilos de marchandises dans un frigo solidaire de Waterloo parce que les dates de péremption étaient dépassées. Ces frigos, qui distribuent des vivres aux plus démunis, comptent sur la générosité des magasins locaux et des particuliers. Viande, légumes, produits laitiers, gâteaux et biscuits, les grandes surfaces de Waterloo redistribuent leurs invendus, dont certains ont une date limite de consommation qui expire le jour-même. Et pour l’AFSCA, soit l’Agence pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire, c’est bien là le problème.

Les banques alimentaires, les associations qui s’organisent avec les supermarchés, les traiteurs, boulangers... pour récolter et distribuer les invendus, ou pour placer ces denrées dans un frigo communautaire, doivent se faire connaitre auprès de l’AFSCA. Il y a des principes à absolument respecter avec ces frigos : pas de périmés, pas de produits totalement inconnus, et également une communication à propos des allergènes.


Et s’il est vrai que prudence est mère de sûreté, pour les bénévoles de Waterloo, cela complique toutefois nettement la solidarité. Interviewée par la RTBF, Marianne, une des personnes en charge du frigo solidaire de Waterloo, souligne les problèmes que posent ces règles strictes. “Si on reçoit une tarte aux pommes qui est datée de la date du jour et que le lendemain on veut la donner, en suivant les directives de l’AFSCA, on est obligé de la mettre à la poubelle. Ça nous pose un réel problème de conscience en se disant : mais est-ce qu’on est obligé de jeter alors que plein de gens aimeraient manger cette tarte“. Et de demander à l’AFSCA d’envisager d’accorder un délai d’une demi-journée pour la distribution des invendus. Sachant qu’il est avéré que la majorité des biens de consommation sont encore bons plusieurs jours après leur date de péremption, on ne peut qu’espérer que l’Agence entendra raison. Mettre des bâtons dans les roues des citoyens solidaires, ça a un petit goût rassis non?

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