““LE POINT G”” épisode 102: la chronique sexo de Gaëlle

L’autre jour, on est partis en vacances. C’était quelques semaines avant le confinement. Deux semaines en sac à dos à la conquête de la nature asiatique. Je remercie le ciel d’avoir eu la chance de partir juste avant cette période étrange et anxiogène. Mais qu’on se le dise, les premiers jours ont été assez rudes pour moi. Après 12 h d’avion, Ben était excité comme une puce à l’idée de découvrir les sommets et d’en prendre plein les yeux. On a donc enchaîné plusieurs grosses randonnées et des ascensions en veux-tu en voilà. Pour des vacances, le repos n’était pas vraiment présent. Au contraire.

La fatigue physique me poussait au lit très tôt, avec le besoin viscéral de me reposer pour le lendemain. Moi qui m’imaginais les doigts de pieds en éventail, je m’étais trompée.

Sur le plan découverte, je n’ai pas à me plaindre. Les paysages sont ‘sensas’ et les habitants tellement gentils. Aucun regret, c’est sûr. Sauf peut-être pour notre vie sexuelle. Heureusement, Ben s’est montré réceptif à mes envies. “Je te promets deux-trois jours au bord de l’eau, pour qu’on se pose un peu” m’avait-il dit. En arrivant à la mer, j’ai halluciné. Mon amoureux m’avait fait une petite surprise. Une chambre dans un hôtel 5 étoiles complètement vide.

On était seuls au monde, les pieds dans l’eau, face à une plage paradisiaque.

Le soir venu, Ben a commandé du champagne. “On n’a qu’une vie mon amour, et je sais que je t’en ai fait voir avec nos randonnées sportives”. Il sait comment me combler. Après un délicieux repas, il m’a emmenée dans notre chambre. Un immense lit nous attendait, il avait la largeur de deux lits deux personnes. Je pouvais me coucher sur le côté sans toucher les bords, dingue non ? Mon regard s’est longuement posé sur la salle de bains. Entièrement vitrée, elle donnait directement sur le lit et sur la fenêtre du balcon. Une salle de bains avec vue sur la mer, waouw ! Mais je ne peux m’empêcher de penser à ma vessie qui va exploser. “Tu peux fermer les yeux le temps que j’aille aux toilettes ?” Je me demande si les architectes qui configurent ce genre d’espace réfléchissent aux gens qui n’ont pas envie d’étaler leur intimité à ce point-là…

J’ai profité de la sublime douche pour me rafraîchir. Ben m’observait me laver depuis le lit. Ça m’a excitée tout de suite. Son regard semblait s’enflammer en me regardant.

Sans trop réfléchir, j’ai collé ma poitrine à la vitre pour le titiller. Me suppliant de le rejoindre, j’ai enfilé une grande serviette avant de la laisser tomber sur mes pieds face à lui. Ben s’est jeté sur moi. Toutes ces longues journées à marcher sous le soleil brûlant, à râler parce que j’avais mal aux pieds… Je ne m’étais pas sentie sexy depuis des jours. Mais là, fraîchement savonnée, la peau toute douce, je laissais le désir s’emparer de moi.

On a fait l’amour longuement dans ce grand lit, comme pour rattraper notre retard.

Chauds comme la braise, comme le soleil qui a tapé toute la journée sur le sable. J’étais au comble de l’excitation quand mon regard s’est posé sur la vitre de la salle de bains. Couchée sur le dos, avec Ben entre mes cuisses, je percevais mon reflet de tout son long. Comme un grand miroir qui laissait deviner les courbes de mon corps. Ça peut paraître étrange au vu des nombreux complexes qui m’habitent mais je ne me suis jamais sentie aussi belle.

Nos deux corps ne formaient qu’un, dans un élan d’amour inconditionnel.

Un amour charnel qui se décuplait au fur et à mesure de nos va-et-vient. Une partie de mon cerveau restait toutefois complètement obsédée par notre retour en Belgique. Je n’arrêtais pas de me répéter “il faut absolument qu’on installe un grand miroir à côte du lit”. Ça serait un souvenir de vacances parfait !

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