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© Young and timid woman with head in the cloud sitting on bench

Fatigue, tristesse... Souffrez-vous de dépression saisonnière?

Kathleen Wuyard

Hier encore, il y avait du soleil dans votre vie et dans votre tête. Mais c’était avant que la grisaille ne vous prenne en tenaille et que vous deveniez aussi morose que la météo. Fatigue insurmontable, tristesse inexpliquée... Et si vous souffriez de dépression saisonnière?

Autour de la machine à café, ça parle de symptômes différents, et pourtant, toutes souffrent du même mal. Il y a Léa, qui ne comprend pas très bien ce qui lui arrive, mais qui a besoin d’une sieste quasi quotidienne pour survivre à ses semaines. Plus de café, pas d’écran avant d’aller dormir: rien n’y fait, la fatigue persiste. Chloé, elle, souffre de sautes d’humeur franchement inhabituelles pour elle, et s’inquiète de commencer à sérieusement taper sur les nerfs de son entourage. Et puis il y a ce sentiment de tristesse qui les traverse, une nostalgie de l’été sous stéroïdes... Ils ont mis quelque chose dans l’eau de la machine à café en fait? Non, il s’agit là d’autant de symptômes de la dépression saisonnière.

Ainsi que l’explique Passeport Santé, “la dépression saisonnière, ou trouble affectif saisonnier (TAF), est une dépression liée au manque de lumière naturelle. Pour que l’on parle médicalement de dépression saisonnière, il faut que cette dépression survienne au même moment chaque année, en automne ou en hiver, pendant au moins 2 années consécutives, et qu’elle dure jusqu’au printemps suivant”. Autrement dit, si vous traversez quelques jours de blues à la rentrée, pas de quoi s’inquiéter. Par contre, si pour vous le retour du froid et de la pluie s’accompagne d’un nuage mental qui ne vous quitte pas jusqu’aux beaux jours, c’est plus grave. Mauvaise nouvelle: jusqu’à 80% des personnes touchées par de trouble saisonnier sont des femmes. Et s’il n’y a pas d’explication scientifique à cette inégalité des sexes, la dépression saisonnière, elle, s’explique plutôt aisément: a lumière joue en effet un rôle crucial dans la régulation de l’horloge interne, qui contrôle non seulement les cycles d’éveil et de sommeil mais la sécrétion de différentes hormones, dont la sérotonine alias “l’hormone du bonheur”. Or en hiver, les journées sont plus courtes et il y a moins de lumière, ce qui a pour effet de dérégler ce mécanisme bien huilé. CQFD. 

Tristesse, fatigue et anxiété

Pour info’, lors d’une journée d’été ensoleillée, le degré de luminosité peut atteindre jusqu’à 130 000 lux. Même si le soleil brille, en hiver, ce degré oscillera entre 2 000 et 20 000 lux. De quoi drôlement assombrir le moral. Dès les années 80, le psychiatre américain Norman E. Rosenthal s’intéresse aux effets du changement de saison sur le moral et théorise la dépression saisonnière. Ses symptômes? Diminution de l’énergie et de la libido, perte d’intérêt professionnel et relationnel, isolement, mais aussi somnolence constante et envie accrue de sucres, avec gain de poids à la clé. La dépression saisonnière peut également provoquer un sentiment de tristesse, de perte de confiance en soi et d’anxiété. Tout un (angoissant) programme. Mais si vous en souffrez, que faire?

Les spécialistes s’accordent à dire que le traitement de choix pour vaincre le trouble affectif saisonnier est la luminothérapie. Logique, puisqu’après tout, il est causé par un manque de lumière. Concrètement, il s’agit de s’exposer quotidiennement à une source artificielle de lumière qui doit être supérieure à 2 000 lux pour agir efficacement. Pas en regardant droit dans une lampe, donc (intensité trop faible et mauvaise idée de base) mais bien en utilisant des lunettes de luminothérapie, par exemple, pensées spécialement pour apporter un boost lumineux en douceur. Une augmentation de l’activité physique est également recommandée, même si c’est difficile de rassembler l’énergie pour s’y mettre, car le fait de se dépenser permet d’augmenter la production d’endorphines, des neurotransmetteurs qui procurent une source de plaisir.

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