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Médicaments et baisse de libido, l’effet secondaire dont on ne parle pas assez

La rédaction

Lors d’une prescription de médicaments, rares sont les médecins qui informent les patients des baisses de libido. Pourtant, cet effet secondaire est très fréquent. On fait le point avec Carole Martinez, sexologue.


Lorsqu’un patient est atteint d’une pathologie, le médecin a parfois recourt à une prescription médicamenteuse. Mais ces traitements peuvent avoir des effets sur notre libido, positifs ou négatifs. Le problème, c’est que le patient n’en est pas souvent informé et finit par se remettre en question. Alors qu’il n’est en rien responsable d’une perte de désir.

Pourquoi les médecins n’en parlent-ils pas? “Les spécialistes comme les médecins généralistes connaissent les effets secondaires des antidépresseurs mais chaque personne étant différente les effets le sont aussi. Le cerveau étant le premier organe sexuel, le fait de seulement mentionner les conséquences peut influencer le ressenti et donc les provoquer. Ils préfèrent donc ne pas aborder le sujet spontanément” explique Carole Martinez.

Dépression et libido


Une prise d’anti-dépresseurs, par exemple, affecte la libido. Sarah l’a encore vécu récemment: “je suis actuellement un traitement contre la dépression. Mais lorsque le médecin m’a prescrit les médicaments, il ne m’a pas prévenu de cet effet particulièrement indésirable. Aujourd’hui, je n’ai plus aucune libido”. Le cas de Sarah n’est pas isolé. De nombreuses femmes sont touchées par un affect de la libido dû à un traitement médicamenteux.

Carole Martinez, sexologue, nous le confirme: “dans le cas de trouble dépressif, une étude portant sur 4000 patients a montré que 35 % d’entre eux formulaient des plaintes et rapportaient des dysfonctions sexuelles : diminution du désir (libido) ou de l’intérêt pour la sexualité, diminution de la réceptivité ainsi de l’excitation et des difficultés à atteindre l’orgasme, impuissance, etc”. Et bien évidemment, ces effets en entraînent d’autres de la sphère psychologique: “les difficultés rencontrées dans la vie sexuelle entraînent un cercle vicieux créant la perte de l’estime de soi et renforçant une anxiété de performance” continue Carole Martinez.

Mais attention, dans le cas contraire, une forte augmentation de la libido est également un signe de dysfonctionnement. D’où l’importance d’en parler avec votre médecin, sans tabou. Un bilan médical, par exemple, pourra être utile pour déterminer les causes des changements de libido.

Et maintenant, je fais quoi?


Carole Martinez insiste, il ne faut jamais arrêter son traitement médical sans l’accord du médecin. Par contre, il est possible de “diminuer la dose prescrite, changer de médication, les antidépresseurs ne faisant pas tous partie de la même classe thérapeutique. On peut aussi mettre en place des ‘fenêtres thérapeutiques’ qui sont un arrêt programmé et momentané du traitement. Il est également possible d’ajouter un autre médicament dans le traitement dont l’effet combiné au traitement de départ aura un effet positif sur le désordre sexuel”.

Heureusement, certains traitements sont assurés “sex friendly” et permettent de soigner la pathologie sans pour autant atteindre la libido. Il est donc très important d’en parler! “Si un mal-être est ressenti, il faut en parler, ne pas rester seul et surtout ne pas tester l’automédication. La sexualité fait partie de la vie, il ne faut pas la négliger” conclut Carole Martinez.

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