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© Getty Images

Vous avez mal à la tête au bureau? Ce n’est pas étonnant

Justine Rossius

À l’occasion de la 8ème édition de la Semaine de la migraine, qui a lieu cette semaine, une étude a été menée auprès de 1000 belges. Cette année, l’étude se concentre sur le lien entre travail et migraine.


Selon l’étude, réalisée par Indiville auprès de la population belge active, seuls 27 % des patients migraineux ont déclaré s’être absentés du travail en raison de leur migraine. La migraine ne se hisse donc qu’à la cinquième place des raisons les plus fréquentes d’absentéisme au travail en 2019.

Le télétravail, la solution contre la migraine?


Alors que retourner à la maison en cas de migraine n’est pas un réflexe et ne concerne que 2% des migraineux, le télétravail semble avoir du bon pour les malades. Eh oui : l’environnement et le milieu de travail du bureau favorisent le déclenchement des migraines. Une lumière trop forte ou trop vive (64%), le stress et la pression liés au travail (55%) ainsi que des bruits forts ou des grincements (54%) sont les facteurs les plus souvent cités en tant que déclencheurs de la migraine sur le lieu de travail par les répondants.

Gianni Francomigraine, neurologue au CHU UCL Namur Dinant, confirme l’importance de l’environnement de travail : « La migraine est déclenchée par le stress, la lumière et le bruit, des facteurs très présents pendant la journée de travail. Réduire les facteurs déclenchants pourrait aider à réduire la migraine ou à mieux faire face à une crise de migraine. Dans ce cadre, le télétravail, qui s’est fortement popularisé ces derniers mois suite à la crise sanitaire et qui semble s’être inscrit durablement dans les habitudes, pourrait apporter un confort non-négligeable aux patients ».

 

Un sujet tabou pour les employés


L’enquête met aussi en lumière un autre fait marquant : parler de la migraine à ses supérieurs reste un tabou. Les patients migraineux ont plus de mal à parler de leur maladie à leurs supérieurs qu’à leurs collègues ou amis. Ils craignent surtout un manque de compréhension de leur part. Pire encore, 34% des migraineux cachent délibérément leur migraine à leur supérieur. Une personne sur dix estime même que ses supérieurs et ses collègues pensent qu’elle exagère. Ce qui montre qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire avant que la migraine ne soit considérée comme une véritable pathologie. Et ce tabou est dommage quand on sait que des solutions simples peuvent permettre de soulager les patients et pourraient être mises en place par les employeurs…

 

Des solutions toutes simples à adopter au travail


Afin de diminuer l’inconfort lié aux migraines, les répondants ont déclaré qu’un bol d’air frais (53%), un endroit sombre et tranquille pour se reposer (45%) ou un lieu de travail plus calme (38%) pouvaient les aider à continuer à travailler pendant une crise de migraine. Toujours selon les répondants, d’autres adaptations simples, telles que “ajuster l’éclairage” (36%), “travailler temporairement sans ordinateur” (25%), “effectuer temporairement des tâches plus légères” (22%) ou “travailler à domicile” (21%), pourraient également aider à soulager la douleur et l’inconfort lié à la migraine. Les initiatives à mettre en place de la part des employeurs semblent donc à portée de main, comme le souligne Heidi Verlinden, experte en recherche dans le domaine des ressources humaines chez Securex :

« Les employeurs n’ont pas à faire d’efforts draconiens pour faciliter les choses à leurs employés. En encourageant un dialogue sincère, nous pouvons briser le tabou, permettre aux travailleurs de parler ouvertement de leurs migraines et d’avoir une conversation honnête sur ce qui pourrait les aider. Et, bien sûr, cela augmentera également la satisfaction au travail : plus le salarié se sentira compris et reconnu, plus il sera satisfait de son travail et moins il souffrira du stress, qui en lui-même peut provoquer une réaction migraineuse. C’est donc un cercle vicieux qui doit et peut être arrêté ».

 

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