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FAUT QU’ON PARLE: cette campagne ““zéro alcool”” pendant la grossesse culpabilise les femmes

Justine Rossius

Santé Publique France a lancé une campagne pour prévenir les Françaises des dangers de consommer de l’alcool pendant la grossesse. Une campagne alarmante qui fait réagir.


 

Sur ces affiches, le message est clair. On peut y lire: “Vous buvez un peu, il boit beaucoup. L’alcool bu par la mère passe dans le sang du bébé et peut entraîner des risques très importants pour sa santé. Zéro alcool pendant la grossesse”. En guise d’image, des fœtus qui baignent dans du vin ou de la bière.

 

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Méconnaissance des dangers


La campagne tombe comme la conséquence d’une enquête: seulement 33 % de la population a conscience que l’alcool comporte des risques tout au long des neuf mois. Or, le placenta est étanche aux boissons alcoolisés: et un fœtus soumis à l’alcool peut développer un retard de croissance, de troubles neurologiques comme des difficultés à se concentrer ou des troubles du sommeil. Dans certains cas, l’alcool peut même entraîner une déformation du crâne.

 

Une campagne trop alarmante


Mais ce que certains reprochent à cette campagne, c’est son aspect alarmant et son manque d’information constructive. On n’imagine sans peine le sentiment immense de culpabilité d’une jeune femme ayant bu au début de sa grossesse, sans savoir qu’elle était enceinte, par exemple. Le Nouvel Obs apporte quant à lui un autre point de vue en publiant des études relativisant les méfaits de l’alcool. Par exemple, dans une étude menée sur 11.513 enfants, Yvonne Kelly, chercheuse à l’Université de Londres n’a remarqué aucun trouble du comportement ou de déficits cognitifs chez les enfants de 5 ans dont les mères avaient bu un à deux verres par semaine pendant leur grossesse.

 

Et si on arrêtait de culpabiliser les femmes?


Toujours selon le Nouvel Obs, Santé Publique France aurait sans doute pu opter pour une campagne moins culpabilisante. Et tout est dans la forme. En Angleterre par exemple: l’approche est différente, on conseille (on n’ordonne pas, donc, et toute la nuance est là) aux femmes d’être prudentes et de ne pas boire du tout pendant leur grossesse en expliquant que les experts ne savent toujours pas quelle est la quantité d’alcool que l’on peut consommer sans prendre de risque. Les services de santé dévoilent aussi les études réalisées sur le sujet aux femmes, afin qu’elles puissent poser leurs choix seules, comme des adultes.

 

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