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Ridicule: quand Pokémon Go devient une arme anti-IVG

Justine Rossius
Le virus Pokémon Go touche presque tout le monde et surtout les plus jeunes. Il n'en a pas fallu plus pour que les associations anti-avortement s'emparent du phénomène pour rallier les ados à leur cause.

On pensait que la parodie de Pokémon Go version porno était la pire. Mais celle des Survivants va lui faire de la concurrence! L'association des militants anti-IVG née début 2016, dont on vous dressait le portrait ici a lancé son propre jeu uniquement accessible sur mobile: sauvezpikachu.com. Sauf que voilà, contrairement à Pokémon Go, ce jeu n'a absolument rien de drôle.

 

"Et si Pikachu n'était jamais né?"

Le site créé par ceux qui estiment qu'ils avaient "tous une chance sur cinq de ne pas vivre" vu le nombre d'IVG en France, propose aux joueurs de décider si le bébé de Pikachu doit vivre ou mourir. "Ton Pichu pourrait naître en mauvaise santé, tu veux abandonner l'œuf qui aurait pu donner naissance à un Pikachu?" Si vous décidez de ne pas faire éclore l'œuf, un message s'affiche:

Pikachu n'a jamais vu le jour, il n'a pas eu l'occasion de devenir le personnage fabuleux qu'on a tous aimé.

 

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Vous l'aurez compris, l'objectif est de lutter contre les avortements. Et les Survivants – habitués à utiliser des outils et des codes propres aux jeunes – ne se sont pas arrêtés là puisqu'ils ont également laissé des messages dans tout Paris: "Et si Pikachu n'était jamais né?". Ridicule.
 

Des méthodes très discutables

Comparer un Pokémon à un enfant, déjà, c'est bof. Parler de l'avortement comme s'il s'agissait d'un jeu en zappant toutes les raisons concrètes qui poussent une femme à avorter (des raisons financières ou une absence de diplôme, par exemple), ce n'est pas très malin. Sans oublier cette manière totalement illégitime de culpabiliser les personnes qui prennent cette décision. Envelopper un message aussi réac' dans une enveloppe aussi cool que le jeu Pokémon Go, c'est dégoûtant. Mais les Survivants n'en sont pas à leur coup d'essai puisqu'ils utilisent aussi la vidéo, Twitter et autres outils de "djeuns" pour faire passer leurs messages. 

 

La guerre du référencement

Ce débat sur les méthodes utilisées par les groupes anti-IVG trouve aussi tout son sens dans la guerre du référencement. Le gouvernement français combat depuis quelques temps déjà les anti-IVG sur Internet d'abord, car ces derniers ont créé le site ivg.net qui arrive en premier lorsqu'on recherche des informations sur l'avortement et qui dépasse donc le site officiel du gouvernement ivg.social.sante.gouv.fr sur Google. Ainsi, la jeune femme qui a envie d'avorter tombe d'abord sur le premier site qui, sous couvert de l'informer sur lVG, tente en fait de l'en dissuader. 

 

Pour aller plus loin:

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