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Cette illustratrice transforme les romans de Camilla Läckberg en BD

Kathleen Wuyard

Camilla Läckberg, pour se vider la tête et jouer à se faire peur tout en prenant un aller simple pour la Suède, on ne fait pas mieux. Et grâce aux superbes dessins de Léonie Bischoff, les romans se font plus passionnants que jamais en se transformant en BD.


Paru en 2014 aux éditions Casterman, le premier tome, La Princesse des Glaces, a été scénarisé par Olivier Bocquet tandis que Léonie Bischoff s’est chargé des dessins. Un joli défi pour celle qui n’aurait jamais rêvé exercer ce métier aujourd’hui.

“J’ai toujours aimé dessiner, c’est de famille, mes parents inventaient toujours des petits personnages pour ma soeur et moi, et à l’adolescence, j’ai commencé à dessiner de plus en plus sans nécessairement vouloir en faire mon métier”. Jusqu’à ce que le destin la rattrape.

J’étais partie pour des études de lettres, avant de me rendre compte que ça ne me plaisait pas tant que ça. On m’a parlé de l’école St-Luc, à Bruxelles, où l’on faisait de la BD, et je me suis dit que j’allais faire ça un an pour tester... Et finalement, je suis tombée amoureuse de l’école et de la ville.


Une ville bien différente de Genève, qui a vu naître Léonie il y a 37 ans de ça. Avant sa renaissance artistique dans notre capitale, qui l’a menée à la belle opportunité de donner des visages aux personnages imaginés par Camilla Läckberg. “J’avais sorti un premier livre avec Casterman où je faisais tout, scénario, dessin et couleur, mais ils savaient que j’étais moins à l’aise avec le scénario donc ils m’ont proposé ce projet. Quand j’ai rencontré le scénariste, on s’est rendus compte qu’on avait la même vision du livre, et Camilla Läckberg a adhéré à notre proposition, donc ça s’est fait assez naturellement”.

Défi pour Léonie: gérer le stress inhérent à un tel projet.

Quand on m’a proposé de les illustrer, je n’avais pas encore lu ses romans mais je travaillais à la Fnac à ce moment-là, et je voyais passer des caisses et des caisses de livres de Camilla Läckberg. J’étais donc bien au courant de sa notoriété, et j’avais un peu la pression, mais j’étais super excitée en même temps. Je suis extrêmement touchée de cette marque de confiance.


D’autant que dès qu’elle s’est plongée dans les livres, Léonie les a adorés. “La spécificité de Camilla par rapport à d’autres polars, c’est qu’elle arrive à toujours garder une certaine tendresse par rapport à l’humanité, contrairement à d’autres où il y a une noirceur complète. D’ailleurs, c’est la seule remarque que Camilla m’ait faite au début: elle trouvait mes personnages trop marqués et elle m’a demandé de les adoucir.

J’aime beaucoup les films d’horreur et la culture gore, donc ça ne me faisait pas peur d’illustrer des polars... Même si la documentation est dure parfois: dans le premier tome, il y a une scène d’autopsie, dans le deuxième, de brisage de doigts, et quand j’ai cherché l’inspiration, les photos étaient difficiles à regarder...


Heureusement, dans les BD, le résultat est tout sauf trash, et on se plonge avec plaisir dans les histoires, qu’on redécouvre sous un angle totalement nouveau. Le fait de mettre des visages sur les personnages est un plus certain, et en plus, on en profite pour convaincre les hommes de notre vie que non, les livres de Camilla Läckberg ne sont pas “des bouquins de fille”. “J’espère que nos BD font le lien entre le lectorat de polars, souvent assez féminin, et ceux de BD, plutôt masculin”. Un pari réussi, qui nous fait attendre la sortie du troisième tome avec impatience...

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