S’aimer soi-même est la chose la plus importante qui soit, mais comment une personnalité met-elle en œuvre cet amour de soi dans sa propre vie? Nous avons posé la question à Matt Pokora, rédac’ chef exceptionnel du Flair de cette semaine.
Avez-vous confiance en vous?
« Oui. J’ai d’ailleurs un t-shirt ‘Self Love Club’ de chez Mouty. Si tu n’aimes pas d’abord toi-même, comment veux-tu être capable d’aimer les autres? »
Il y a plusieurs années, vous m’aviez dit que le fait de pouvoir se sentir bien en étant seul témoignait d’une grande confiance en soi. Ça m’a marquée.
« C’est fou qu’on en ait déjà parlé! Je continue de le penser. Vous savez, les gens qui ont constamment besoin d’être entourés, de sortir, qui ne savent pas rester peinards chez eux, pour moi, ça cache un truc. »
Vous n’avez jamais le FOMO (peur de rater quelque chose, ndlr)?
« Non. Je suis très zen par rapport à ça. Si tout le monde sort sans moi, ça ne me fait rien. Je peux me faire un film, un petit truc à manger, regarder un match de foot, et en être très heureux. Ça me fait du bien d’être seul, tranquille. »
Vous avez réussi à vous affranchir du regard des autres?
« Au début de ma carrière, j’avais parfois peur de faire certaines choses sous peine d’être jugé, de me faire insulter. Puis, j’ai lâché prise. Je ne suis pas un homme politique, je ne vise personne dans mes chansons, je suis plutôt good vibes, pourquoi je me ferais insulter? »
Est-ce que devenir père a eu un impact sur votre estime de vous-même?
« Oui, plutôt positif. Devenir père m’a appris à ne plus avoir peur, à être plus sûr de moi. Par exemple, j’avais très peur des rampants, des serpents. Jamais je n’aurais osé attraper un lézard avec mes mains! Mais, si tu montres que tu as peur à ton enfant, il va avoir peur aussi, par mimétisme. Donc, j’ai pris sur moi et on a adopté un dragon barbu. Bon, c’est surtout grâce à ma femme qui, elle, n’a réellement peur de rien: elle ne doit pas jouer la comédie. Et, aujourd’hui, grâce à elle et pour mes enfants, je suis capable de faire la sieste avec un lézard sur mon torse. »
Pensez-vous que le rôle d’un partenaire de vie consiste aussi à remplir notre réservoir de confiance en soi?
« Bien sûr! Il faut apporter son soutien à l’autre, mais aussi être capable de lui dire les choses. Par exemple, si j’ai pris 5 kilos, c’est important que ma femme me dise que je me laisse aller et qu’elle m’empêche de grignoter. Ma femme m’a appris à davantage profiter des moments en famille. Moi, je suis très discipliné, très ordonné, un peu maniaque, donc j’ai tendance à tout le temps vouloir ranger tout de suite. Elle m’a appris à être dans le moment présent, à kiffer, à moins penser à ce qu’il va falloir nettoyer après… Moi, je lui apprends à être un peu plus organisée parfois. On est tellement différents, mais on a un point commun primordial: c’est qu’on aime les gens, on est bavards, on aime le contact. »
Est-ce que vous êtes fier de vous-même?
« Je ne sais pas si je me le dis mais, quand je regarde dans le rétro, oui, je suis fier de tout ce que j’ai accompli. Si je pouvais rencontrer le garçon que j’étais à 18 ans et lui dire où j’en suis à 40, je pense qu’il se mettrait à pleurer. »
Est-ce que la notoriété booste la confiance en soi?
« À l’heure des réseaux sociaux, c’est compliqué. J’en parlais avec la petite Marine, qui a gagné la Star Ac’… Toutes les dingueries que ces jeunes peuvent lire… Quand j’ai commencé, il fallait aller chercher sur des forums si tu voulais lire un truc atroce à ton sujet. Aujourd’hui, il y a des gens qui passent leurs journées à écrire des commentaires négatifs juste pour le plaisir de dézinguer quelqu’un. La notoriété, ça peut détruire la confiance en soi. »
Vous l’avez parfois ressenti?
« Non. Parce que je différencie Matthieu Tota (son vrai nom, ndlr) de Matt Pokora. Matt Pokora, c’est le super-héros qui monte sur scène dans sa tenue de cuir. Après, je remets mon jogging et ma casquette. Alors, oui, il y a eu des commentaires négatifs, mais ils représentent peut-être 2 % de l’ensemble des commentaires. Donc, quelle importance? »
Quel est le morceau de l’ensemble de votre répertoire dont vous êtes le plus fier?
« Juste une photo de toi, parce que c’est un morceau que j’ai écrit en une soirée et qu’on l’écoute encore 15 ans plus tard. Cette année, il a même fait une remontée sur les plateformes de streaming. »
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