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© Montage Flair

TÉMOIGNAGES: ““Nos travaux ont été un enfer””

Nos témoins ont acheté la maison de leurs rêves, mais ont vécu un vrai cauchemar. Rénover. Les cheveux de celles et ceux qui sont déjà passés par là se dressent sur leur tête à ce simple mot.

Trois foyers ont accepté de nous confier leurs expériences difficiles en matière de travaux à la maison, afin que vous ne fassiez pas les mêmes erreurs.

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“On a abusé de notre jeune âge et de notre naïveté”

Les personnes avec lesquelles Line et son compagnon ont collaboré lors de leur première rénovation ont abusé de leur jeunesse et de leur naïveté.

« Quand je repense au cauchemar de notre rénovation, plusieurs années et 2 maisons plus tard, je me dis toujours: ‘qu’est-ce qui a bien pu se passer?’ Après avoir loué ­pendant un certain temps, mon homme et moi avons ­décidé qu’il était temps d’acheter notre propre maison. Nous avions déjà fait plusieurs offres, mais les maisons étaient toujours vendues plus cher et très vite. Quand nous sommes tombés amoureux d’une maison de 1903 appartenant à un couple très âgé, nous avons pensé: cette fois-ci, c’est pour nous. Nous avons fait une offre avant même la visite et nous avons sauté de joie lorsque notre stratégie a fonctionné. Oui, la maison était à nous!Malheureusement, la joie fut de courte durée.

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Cet hiver-là, le toit de notre nouvelle maison a été recouvert de neige, et le couloir a été inondé. Nous avons pensé que ce n’était pas grave. Il suffisait de faire appel à l’assurance ­habitation, de faire quelques réparations et le tour était joué. Mais l’expert est venu avec un tout autre message: ‘Ce toit est complètement pourri. C’est un miracle qu’il tienne encore. Vous devrez le remplacer.’ Un coût énorme que nous n’avions pas anticipé, et nous n’avions pas les moyens de ne pas avoir de toit au-dessus de nos têtes. Heureusement, notre propriété avait un garage où nous avons installé notre lit et une douche pour camper. Mais comme la douche ne fournissait que de l’eau froide, nous avons fini par prendre une carte de 10 séances à la piscine quelques rues plus loin pour pouvoir nous y doucher.

Juste 4 murs

Dès que nous l’avons pu, nous avons réuni nos amis et notre famille les plus bricoleurs pour poser un nouveau toit sur la maison en une semaine. Mais cela n’a pas ­marqué la fin de notre aventure de rénovation. Il s’est avéré que nos murs étaient également affectés par ­l’humidité, entre autres problèmes. Après une inspection approfondie de toute la maison, nous avons conclu qu’il valait mieux la démolir entièrement. À la fin, il ne restait que 4 murs debout et la perspective de vivre dans le ­garage pendant des mois. Jeunes et naïfs, nous avons ­ensuite eu affaire à un entrepreneur malveillant qui a fini par faire faillite. Ce qui explique la suite de notre ­histoire. Imaginez des murs pas droits, des prises ­électriques rebouchées et des ouvriers qui nous ont laissés dans le froid. J’ai même fini par poncer l’escalier avec mon ventre de femme enceinte (car nous avons tout de même passé de bons moments dans le garage…).

En tant que jeune femme, j’étais constamment rabaissée: ‘Oh, mademoiselle, qu’en savez-vous?’ et menacée de ­poursuites judiciaires.

Gagner en expérience

Le fait que tous nos projets de rénovation ne se soient pas déroulés comme nous l’espérions n’était pourtant pas ma plus grande frustration. Finalement, mon homme et moi avons bien aimé rénover et nous avons travaillé ensemble de manière soudée. Ce qui m’a fait verser beaucoup de larmes à l’époque, c’était davantage l’attitude des ­personnes avec lesquelles nous avions collaboré. En tant que jeune femme, j’étais constamment rabaissée: ‘Oh, mademoiselle, qu’en savez-vous?’, et menacée de ­poursuites judiciaires. À la longue, c’est devenu tellement malsain que j’ai préféré abandonner et accepter la ­situation telle qu’elle était: moins d’argent dans le ­portefeuille, plus de travail à faire nous-mêmes.

Entre-temps, nous avons déménagé dans une nouvelle maison et avons ­entrepris à nouveau des rénovations, cette fois-ci avec plus de connaissances préalables et surtout un ­meilleur feeling vis-à-vis des gens avec qui nous ­travaillions. Lorsque nous avons vendu notre ancienne propriété, nous avons été très honnêtes. Le jeune couple qui a acheté la maison méritait le départ que nous ­n’avions pas eu. Le fait que nous ayons réussi à gagner un joli pécule à la revente grâce à notre dur labeur (et même une ­douche prête juste au moment où la poche des eaux s’est rompue) adoucit toute la souffrance que nous avons endurée lors de la rénovation à l’époque. »

Si j’avais su...

Un entrepreneur refuse d’appliquer votre contrat ou ne le respecte pas ? Selon la loi Breyne, il doit remplir ses obligations conformément aux accords conclus dans le contrat. Par exemple, il doit exécuter les travaux dans les délais et au prix convenus. Il refuse? Envoyez-lui une mise en demeure par lettre recommandée lui demandant de respecter le contrat. Vous découvrez des problèmes techniques après l’achèvement des travaux? Adressez-vous à l’asbl Commission de conciliation Construction.

“On a dû vivre dans une caravane au milieu du chantier”

Kenny et son compagnon Yassin ont acheté une maison de rêve avec un jardin, mais ont atterri dans une caravane sur un chantier.

« En 2020, Yassin et moi avons décidé de transformer deux logements mitoyens en une maison complète. Nous ­voulions agrandir notre chez-nous et lui offrir un bon rafraîchissement. Pleins de bonnes intentions, nous avons cherché un architecte avec lequel nous nous sentions à l’aise. Nous pensions l’avoir trouvé après une agréable discussion sur notre future maison de rêve. Rien n’était plus faux. Comme notre maison était située dans une zone agricole et que je voulais y installer mon salon de coiffure, la paperasserie était le premier obstacle ­complexe que nous devions surmonter. La demande auprès de la ville n’a pas été traitée correctement et, de plus, notre architecte a omis de soumettre nos plans en ligne. Comme nous avions déjà commencé les travaux et payé environ 15.000 euros à l’architecte, nous avons ­continué à travailler avec lui malgré une impression désagréable. Résilier le contrat aurait coûté une ­indemnité de rupture de contrat de 20.000 euros, ce qui n’était pas une option, nous espérions donc que tout se passerait bien. Mais non. Les problèmes et les retards liés au permis de construire n’étaient que le début d’une montagne de problèmes.

Tout casser et recommencer

En plein chantier, qui semblait enfin avancer, notre ­entrepreneur nous a informés que les fondations n’étaient pas correctes. Il nous a présenté 2 options: renforcer les murs mètre par mètre, ce qui aurait été très coûteux et chronophage, ou tout démolir et recommencer. Nous avons immédiatement contacté notre architecte pour obtenir ses conseils. Il a recommandé de tout démolir, mais j’ai insisté pour discuter de cette décision avec ­Yassin d’abord, surtout parce que je voulais être sûr que notre permis le permettait.

L’architecte a démoli notre maison sans notre autorisation et a ensuite disparu avec notre argent.

Peu de temps après, mon homme et moi avons reçu un message de notre fils ­adoptif, avec une photo qui m’a sidéré: notre maison avait été complètement démolie. J’ai évidemment paniqué. Et notre architecte? Il était impossible de le joindre. Par contre, nous avons eu au téléphone, la police, qui nous informait que les ­travaux de notre chantier ­étaient suspendus. Peu de temps après, nous avons reçu de notre ­architecte une lettre ­recommandée ­indiquant qu’il mettait fin à notre ­collaboration. Nous n’avons jamais revu un centime de l’argent que nous lui avions déjà versé.

Toujours pas de solution

Ce scénario d’horreur a eu de graves conséquences financières et ­émotionnelles. J’ai fini par faire un burn-out, car je travaillais 7 jours sur 7 pour essayer de supporter tous les coûts supplémentaires. Mon ­compagnon a dû prendre en charge tout le stress et l’organisation pendant cette période difficile, ce qui l’a ­finalement conduit à une grave dépression aussi. ­Notre énergie et notre espoir étaient épuisés jusqu’à la dernière goutte. Aujourd’hui encore, il n’y a pas de solution ­claire. Nous sommes de retour au travail, mais nous vivons actuellement dans une caravane sur notre chantier. Un nouvel architecte examine ­actuellement nos possibilités, et nous avons rendez-vous avec un avocat spécialisé en droit de la ­construction.

Mais le point positif de ce combat est que notre lien est plus fort que jamais. Malgré toutes les difficultés, nous nous soutenons. Le fait que nous traversions cela ­ensemble et que nous soyons là l’un pour l’autre est la preuve ultime de notre amour. Nous espérons de tout notre cœur qu’avec l’aide du nouvel architecte, de la gentillesse de nos proches et d’une collecte de fonds que nous avons mise en place, nous pourrons quand même voir un jour notre maison de rêve avec jardin construite, et y être heureux ensemble. »

Si j’avais su...

Les questions de construction/rénovation sont toujours complexes et il n’existe pas toujours de solution toute faite. Pourtant, en tant que constructeur ou acheteur potentiel, vous êtes largement protégé par la loi Breyne. Celle-ci définit les droits et obligations de chaque acteur sur le chantier et prévoit des garanties. Sur le site du SPF Economie, vous trouverez de plus amples informations à ce sujet, ainsi que des modèles de lettres qui peuvent être utiles pour divers problèmes de construction/rénovation.

“Le plafond s’est effondré et a failli tuer notre bébé”

Delphine était enceinte et considérait problématique le fait de ne pas pouvoir se doucher dans sa nouvelle maison, jusqu’à ce que, quelques mois plus tard, le plafond s’effondre presque sur son nouveau-né.

« Mon compagnon et moi avons acheté un terrain et avons cherché nous-mêmes un entrepreneur. Nous avons délibérément choisi de ne pas acheter une maison clé sur porte, car nous voulions apporter notre touche ­personnelle. Cela semblait une bonne décision, du moins jusqu’à ce que les problèmes commencent à s’accumuler une fois la structure brute en place. Tout a commencé avec la personne qui devait poser les sols. Nous avons eu du mal à le joindre, et 2 semaines avant le début des travaux, nous n’avions toujours pas reçu de date de début précise. Après de nombreuses tentatives pour le ­contacter, car le temps vraiment et qu’un calendrier de construction laisse peu de place aux retards, il nous a ­simplement dit qu’il ne souhaitait pas exécuter le travail et qu’il ne se présenterait pas.

En toute hâte, nous avons cherché un nouveau poseur de sols. Nous avons pris le premier disponible pour éviter que notre emploi du temps déjà serré ne soit complètement chamboulé. ­C’était un grand soulagement de l’avoir trouvé, jusqu’à ce que les carreaux qu’il a posés dans notre douche ­commencent à gonfler et s’avèrent ne pas être étanches. Comme ce poseur de sols nous a également abandonnés à notre sort, mon homme a décidé de retirer lui-même les carreaux de la douche, en faisant très attention pour récupérer autant que possible ce matériau coûteux. ­Cependant, cela l’a conduit à l’hôpital avec un pouce déchiré… Une goutte d’eau de plus dans un vase déjà bien rempli. Ajoutez à cela le fait que j’étais enceinte à ce ­moment-là et que je me retrouvais soudain dans une ­maison sans douche, ni salle de bains, inaccessible, en raison de la poussière et de la saleté.

Les carreaux de la douche ont commencé à se dilater et se sont avérés ne pas être étanches du tout. Et ce n’était que le début…

Plafond au sol

Mais cela n’était rien comparé aux problèmes que nous avons rencontrés après la naissance de notre bébé. Notre maison est une construction en bois avec une ­structure spéciale. Il nous a fallu un certain temps pour trouver un plafonneur ayant de l’expérience avec ce ­matériau. Et ce dernier a annulé un mois avant le début des travaux. Encore une fois, la même chanson: recherche précipitée d’un remplaçant qui pourrait intervenir ­rapidement. Résultat, 2 mois plus tard, le plâtre s’est ­effondré des murs et du plafond. À un cheveu près, notre bébé était touché de plein fouet.

Par frustration, nous avons décidé de retirer nous-mêmes le plâtre ­endommagé des murs et du plafond. Car le plafonneur a choisi de ne pas prendre ses responsabilités. Ni son ­téléphone, d’ailleurs. Vous savez, tout le monde peut faire des erreurs. Que quelque chose se passe mal lors d’un processus de construction est humain, mais c’est surtout la manière dont ces personnes se sont comportées avec nous qui nous a scandalisés. Pourtant, aujourd’hui, malgré tout, je me sens bien dans notre maison. Et, surtout, je suis très heureuse d’y vivre avec mon compagnon et notre ­enfant. Car s’il y a une chose qui s’est améliorée pendant les rénovations, c’est bien notre relation. »

Si j’avais su...

Vous êtes mécontent·e du travail d’un artisan et il ne répond pas à vos tentatives de trouver une solution, comme une réduction de prix ou une réparation? Contactez un médiateur indépendant via la plateforme en ligne Belmed. Même si cette médiation est coûteuse, elle est souvent moins chère qu’une action en justice. Vous pouvez également protester contre une facture de votre professionnel par lettre recommandée, mais cela ne fonctionne généralement que si vous n’avez pas encore payé la facture. Enfin, vous pouvez vous adresser au Service de médiation pour le consommateur.

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