De “rusé comme un renard” à ” passer du coq à l’âne”, la langue regorge d’expressions qui font référence aux animaux. Outre-Atlantique, PETA veut bannir celles qui sont considérées comme “anti-animaux”, et cela semble légèrement excessif.
Ce mardi, l’association de protection animale américaine PETA a en effet envoyé un tweet pour le moins surprenant à ses followers, les enjoignant à ne plus utiliser d’expressions “anti-animaux”. Car dans la langue de Shakespeare, “d’une pierre deux coups” se transforme en “to kill two birds with one stone” (soit “tuer deux oiseaux avec une pierre”) tandis que plutôt que de lutter pour une cause perdue, on “beat a dead horse” (“fouette un cheval mort”). Des dictons certes pas très tendres envers les animaux, mais finalement fort inoffensifs puisqu’il s’agit de les prononcer et non de les mettre en action. Sauf que selon PETA, ces phrases sont tout bonnement inacceptables et doivent disparaitre du langage courant.
L’argument avancé par l’association?
Tout comme il est devenu inacceptable d’utiliser des insultes racistes ou homophobes, il est temps que les phrases qui trivialisent la cruauté envers les animaux disparaissent et qu’on apprécie les animaux pour ce qu’ils sont.
Une volonté plutôt louable, mais qui est très mal passée auprès des internautes. En cause, la comparaison, inacceptable pour bon nombre d’entre eux, entre des remarques racistes ou homophobes et des expressions désuètes.
Hi, @peta. As someone who has had homophobic slurs shouted at him and seen individuals physically threatened and beaten while anti-LGBTQ epithets were hurled, your stupidity is not even laughable— it is offensive to equate common animal idioms to racism, ableism, or homophobia.
— Anthony Michael Kreis (@AnthonyMKreis) 5 décembre 2018
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L’un des internautes qui a rejoint le débat, l’avocat originaire de Chicago Anthony Michael Kreis, a ainsi souligné que “pour quelqu’un qui a eu des insultes lancées au visage et qui a vu des gens se faire frapper pendant qu’on leur criait des injures homophobes, la stupidité de PETA n’est même pas drôle. C’est insultant de comparer des expressions courantes à de l’homophobie ou du racisme”. Et il n’est pas le seul à le penser, d’autres soulignant qu’en dénonçant le “spécisme”, PETA “diminue la légitimité du racisme, de l’homophobie, du sexisme ou du classisme, alors même que ces formes de discrimination ne sont déjà pas prises en compte par tout le monde”. Et un utilisateur de Twitter de souligner non sans humour que, les animaux ne parlant pas anglais, il y avait finalement peu de chances que ces expressions les vexent. Pas de quoi fouetter un chat donc. Sans mauvais jeux de mots.
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