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Camille Cottin nous raconte la guerre à travers le prisme de l’amour

Avec Dix pour cent, Camille Cottin a réussi à se faire un nom à l’étranger. Après Stillwater, avec Matt Damon, on la retrouvera prochainement dans House of Gucci avec Lady Gaga. En attendant, elle est à l’affiche de Mon légionnaire. Rencontre avec la Frenchie que tout le monde s’arrache.

C’est important pour vous de continuer à jouer dans des films à plus petits budgets, alors que vous êtes à l’affiche de blockbusters américains? 

“Oui, bien sûr. Les tournages ne sont pas comparables, même si c’est difficile de faire des généralités... De dire que les Américains ou les Français font du cinéma de telle ou telle façon... Chaque projet, peu importe le budget qui lui est alloué, a son propre ADN. Ici, parce qu’elle avait un budget limité, la réalisatrice a dû réaliser des prouesses pour pouvoir tourner des scènes de guerre qui étaient supposées avoir lieu au Mali et qui ont, en fait, été filmées au Maroc. Elle a réussi à faire exister l’ennemi sans pouvoir lui donner de la visibilité. Ce que j’aime dans ce métier, c’est la multiplicité des possibles. J’aime avoir cette liberté de pouvoir jouer des rôles et des films tellement différents les uns des autres. Je vis un rêve.” 

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Mon légionnaire raconte l’histoire de femmes qui attendent douloureusement le retour de leurs époux partis au front. Qu’est-ce qui vous a plu dans ce scénario?

“Je n’ai pas reçu le scénario immédiatement. J’ai d’abord rencontré Rachel Lang, la réalisatrice, qui a une personnalité très touchante, très intéressante puisque à côté de son métier de cinéaste, elle est lieutenant réserviste dans l’armée. J’avais beaucoup aimé son premier film, Baden Baden. Quand je l’ai rencontrée, j’ai été séduite par sa vision des choses. Elle m’a proposé de parler de l’armée, de la guerre à travers le prisme de l’amour, du couple qui est mis à l’épreuve plutôt qu’à travers les tragédies. On n’en parle pas assez.” 

Que saviez-vous de l’armée avant de faire ce film? 

“À vrai dire, pas grand-chose. Ce film a été une véritable découverte. Rachel Lang m’a fait lire un livre, intitulé La guerre et après, et m’a fait découvrir un documentaire, Papa va bientôt rentrer, pour que je puisse me préparer à jouer Céline.” 

Parlez-nous de ce personnage... 

“Céline, à l’inverse d’autres personnages du film, embrasse complètement l’idéal de vie de son mari, Maxime. Elle est avocate, elle veut garder son indépendance, mais elle est aussi engagée que lui pour la cause. Certaines femmes préfèrent ne pas s’impliquer, elles prennent de la distance, d’autres sont complètement sous l’emprise de leurs époux. Céline, elle, n’est pas tout à fait épanouie mais aime l’interventionnisme de son mari. Ce n’est pas un choix qu’elle subit, elle partage cette idéologie, cette envie de consacrer sa vie à défendre la liberté. C’est ce que j’aime particulièrement dans ce film, c’est le fait de montrer la multitude de points de vues, les différences de perceptions. Que ces femmes le veuillent ou non, la légion est omniprésente dans leur quotidien.”

Dans le film, c’est Louis Garrel qui campe Maxime, votre époux. Comment s’est déroulé le tournage à ses côtés? 

“Pour être tout à fait honnête, oui, on forme un couple à l’écran mais, nous avions, en fait, peu de scènes communes. Après, je crois qu’on peut dire qu’on s’est accordé très facilement. Entre nous, tout s’est fait très naturellement.” 

À l’instar de votre personnage, vous êtes souvent éloignée de votre famille pour les besoins de vos tournages. Comment le vivez-vous? 

“Je crois que c’est plus difficile pour ceux qui attendent à la maison. Sur le tournage d’un film, on est en immersion totale. On est plongés dans un décor, très impliqués, très concentrés en permanence. Ce qui fait qu’on se coupe complètement de son propre quotidien pour se plonger dans celui de son personnage. J’impose aussi mon choix de vie à ma famille. Mais bon, je ne peux pas faire de parallèle. Parce que mon travail n’a pas de conséquences dramatiques, je ne risque pas ma vie. Il n’est pas question de vie ou de mort, je ne risque pas de souffrir de syndrome post-traumatique.” 

Et vous, vous auriez pu épouser un légionnaire? 

“Franchement, j’aurais trouvé ça très dur. Vivre avec cette menace de mort...” 

Est-ce que, comme ces femmes, vous pourriez tout quitter par amour? 

“C’est difficile de se projeter. Je crois qu’un couple devrait prendre chaque décision de concert. Et, même si l’aventure a un côté exaltant, on prend des décisions plus réfléchies quand on partage sa vie avec d’autres personnes, au pluriel, que lorsqu’on a 25 ans et qu’on est célibataire.” 

Mon légionnaire, de Rachel Lang, actuellement en salles.

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