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Ce que j’aurais aimé savoir avant la pose de mon stérilet

La rédaction
Les femmes sont entrées en guerre contre les contraceptions hormonales et prônent un retour au naturel. Elles dénoncent les effets secondaires tantôt de la pilule, tantôt du sterilet. Pour être passée de l’un à l’autre, je me suis dit qu’il était temps de partager mon expérience.


 

Je prenais la pilule depuis mes 15 ans. J’avais estimé que c’était un âge idéal pour la commencer, histoire de traiter mon acné, mes migraines et autres troubles hormonaux de l’adolescence. Avec l’accord de mes parents et de mon médecin traitant, j’avais donc entamé la prise quotidienne de Yasminelle, sans avoir la moindre idée des effets secondaires possibles.

 

Arrêt obligatoire


Peu avant mes 25 ans, j’ai été diagnostiquée porteuse du facteur 5 de Leiden, une mutation d’un gène qui entraîne la thrombophilie. En gros, je risque de faire une thrombose à tout moment à cause d’une mauvaise coagulation de mon sang. J’ai appris par la même occasion que la pilule aggravait ma condition et que je devais l’arrêter de toute urgence. Mon gynécologue m’a donc conseillée le port d’un stérilet hormonal mais sans œstrogène, c’est-à-dire sans l’hormone inadaptée à ma condition. Il était le plus adéquat puisque “je n’ai pas eu d’enfants”. Et face à toutes les critiques des stérilets plus fortement dosés (comme le Mirena, qui stoppe carrément les règles mais qui est vivement décrié, voir cet article pour plus d’informations), je refusais catégoriquement d’en porter un avec un taux d’hormones élevé. Quelques semaines plus tard, je me rendais en pharmacie pour acheter un Jaydess, un stérilet nouvelle génération très faiblement dosé, petit et qui est efficace pendant 3 ans. Trois ans durant lesquels il diffuse l’équivalent d’une seule plaquette de pilules, soit une quantité infime comparée à 12 x 3 plaquettes.

 

La pose


Me voilà assise sur l’étrier de mon gynécologue, prête à vivre ce mauvais moment. Afin d’insérer le stérilet avec plus de facilité, il faut être réglée lors de la pose. Autant vous dire que ce n’était pas le moment le plus glamour de ma vie que de me retrouver les jambes écartées, morte de trouille avec le divin liquide qui s’écoule de mon vagin. Mais voilà, c’était le deal et je m’y étais préparée mentalement. Vint alors l’insertion du dispositif facilitant la pose. Ça a pris un certain temps. J’ai senti une légère pincette. Le gynéco a introduit différents outils dans mon utérus, je serrais les dents. Mais “c’est passé” assez vite. Me voilà rassurée, prête à repartir chez moi. Sauf que je n’avais pas compris que le stérilet (qui s’avère être vraiment minuscule finalement) n’était pas encore positionné.

Au moment où je l’ai senti se déployer en moi, j’ai eu l’impression qu’on m’arrachait les ovaires.


Heureusement, la douleur ne dure pas. Quelques secondes tout au plus. Le gynéco m’a alors demandé de rester en position pendant quelques minutes, le temps de me remettre de mes émotions. Pendant qu’il remplit quelques papiers, je me dis que j’ai géré la situation comme une reine et que ce n’était pas si terrible. Et là c’est le drame.

 

72 heures de contractions


Il m’avait prévenu: “ça risque de faire mal pendant huit ou dix heures, le temps qu’il se mette en place”. VRAIMENT? À peine entrée dans la voiture, je sentais que mon ventre avait triplé de volume. Il se contractait toutes les dix secondes. Je hurlais de douleur, j’avais des sueurs froides et le trajet me semblait interminable. Pendant trois jours entiers, je suis restée au lit, pliée en deux. Puis, petit à petit, les contractions ont été moins fortes puis plus espacées. Je pensais être sortie d’affaire très bientôt. Mais non. Pendant plusieurs semaines, les contractions revenaient, par surprise.

Jusqu’à ce que je finisse par aller aux urgences et qu’on m’apprenne que mon corps tentait de le rejeter. Résultat? Tout mon utérus était très inflammé.


“C’est normal, c’est un corps étranger, votre corps va s’habituer dans les trois mois”. Trois mois? C’est une blague?

Trois mois. Ma souffrance a duré trois interminables mois. Trois mois sans pouvoir porter un slim, sans sexe, en redoutant l’arrivée de mes règles. Heureusement, ces dernières se sont montrées plus ou moins correctes, durant maximum 5 jours et arrivant toujours à la date attendue. Voilà au moins un point positif.

 

Moi et mon stérilet, un an après


Aujourd’hui, mon corps a accepté ce petit morceau en plus. Il me cause encore de temps en temps une pointe douloureuse qui dure quelques secondes mais c’est très rare. Malgré tout, l’un des points négatifs qui me laisse un regret amer, c’est que le bas de mon ventre est toujours un petit peu gonflé depuis la pose. C’est comme ça, je ne sais rien y faire. Ah et j’ai pris trois kilos aussi, sans rien changer à mon alimentation. Par contre, j’ai senti une différence incroyable de libido et de moral.

Maintenant que j’ai un stérilet, je me rends compte que mon corps était complètement éteint sous pilule. Je n’étais que l’ombre de moi-même.


Je faisais partie de ces nombreuses femmes souffrant des effets secondaires des pilules hormonales. Déprime constante, envie de rien, libido dans les chaussettes. L’horreur. Pourtant, autour de moi, tout allait bien. Mais j’avais un sentiment de mal-être intense qui s’est révélé être causé par la pilule. Pendant près de 10 ans, j’ai subi cette horrible sensation qu’un truc n’allait pas, que je n’étais pas pleinement heureuse. C’est comme si la réduction du taux d’hormones artificielles m’avait bouleversée.

Pendant 10 ans, j’étais dans un état dépressif constant. Tout ça à cause d’un médicament plus petit qu’un Tic Tac.


Mon stérilet étant dépourvu d’œstrogène et faiblement dosé en progestérone, j’ai déjà senti une énorme différence de bien-être. Prochaine étape? Un stérilet au cuivre, sans doute. Mais là tout de suite, je ne suis pas prête à revivre l’enfer des contractions. Et ne me parlez même pas de bébé! Mon utérus et moi, on préfère rester seuls pour le moment.

 

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