Le premier autotest du dépistage du VIH, sans prescription, est dispo en pharmacie
Une barre pour négatif, deux pour positif. 15 minutes d'attente. Le principe est incroyablement simple. Praticable avant d'aller au travail, ou entre deux cours, dans les toilettes d'un lycée. Aussi banal, que son résultat est majeur. L'autotest VIH® est le contrepoids à cette salle d'attente dans laquelle il faut attendre avec angoisse de savoir si l'on est porteur ou pas du sida. L'alternative au regard du médecin qu'on craint toujours jugeant. Et la garantie du secret.
N'importe où, n'importe quand
C'est cela, la grande la force de l'autotest VIH®. Un accès facilité au dépistage pour détecter une infection datant de 3 mois ou plus et sans la moindre connaissance médicale. Une simple pique à effectuer dans son doigt, à la manière du contrôle de la glycémie que pratiquent les diabétiques. Et la volonté d'augmenter en masse le nombre de tests du sida en convainquant même les plus réticents de s'y plier.
Une question de vie ou de mort
Car l'outil met aussi en lumière une réalité méconnue du sida.
Ainsi, en Belgique, 1 personne sur 5 ignore qu'elle est porteuse de la maladie. Et mettra, en moyenne, plus de deux ans à découvrir qu'elle est séropositive.
En cause, la peur du test ou l'impression illusoire que cela n'arrive qu'aux autres. Pourtant, même si les traitements sont devenus bien plus efficaces qu'il y a ving ou même dix ans, on meurt toujours du sida. Et le risque de succomber est 16 fois supérieur en cas de dépistage tardif. Or, en France, lieu de création de l'outil, 55% des gens dépistés via l'autotest affirment qu'ils ne seraient pas aller réaliser un test classique.
Pas aussi simple
Mais cette simplification et cette accessibilité font aussi la terrible faiblesse de la méthode. Transformer l'issue d'une vie en un geste presque aussi anodin que d'employer un thermomètre. Car une fois le test accompli, il y a le risque du désarroi, du choc, de l'angoisse et du désespoir. Et la nécessité d'un réconfort que ne peut donner aucune notice de médicament. Comment alors trouver la force de prendre contact avec un médecin ou même un proche pour en parler? Comment parvenir à retourner chez son pharmacien pour solliciter son aide? Le dépistage est essentiel, mais non traité ensuite, il en devient complètement inutile. Et c'est cela tout le risque de l'autotest. Ne pas être capable de préparer à la violence du diagnostic. Ne pas être en mesure d'aider à gérer cette vérité que l'on n'attend jamais.
Dans les limites du possible
Axone Pharma et AAZ qui commercialisent le test mettent en avant la formation qui sera dispensée aux pharmaciens pour les aider à soutenir de potentiels séropositifs dépistés grâce à l'outil. Un geste nécessaire et un premier pas indispensable, mais qui ne remplacera jamais l'accompagnement de professionnels expérimentés. Tout comme une IVG par médicament n'est pas moins douloureuse à vivre qu'un avortement en hôpital, se dépister positif à domicile, n'empêche en rien la peur et la détresse.
Des résultats dans l'avenir
On espère que l'autotest sera source d'espoir plus qu'il ne provoquera d'enfermement dans la maladie. On espère qu'il ouvrira la porte à des dépistages en masse et brisera les nombreux tabous. Mais on rêve surtout qu'un jour ce test, quelque soit sa forme, ne soit plus nécessaire.
En plus de l'autotest VIH® disponible pour un prix entre 20 et 30 euros en pharmacie, le dépistage peut se pratiquer en planning familial, en maison médicale, en centre de dépistage ou chez un médecin traitant.
Parce que la prévention reste essentielle:
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