Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
© Victoire Dauxerre

Une ex-mannequin dénonce l’enfer du monde de la mode

Trois pommes par jour, ça a été le repas quotidien de Victoire Maçon Dauxerre durant plusieurs mois pour atteindre une taille 32. Aujourd'hui, les liens définitivement rompus avec le monde de la mode, l'ex-mannequin raconte dans son livre comment ce métier l'a fait tomber dans l'anorexie.

Le monde de la mode, les strass et les paillettes en font rêver plus d'une. Porter des créations de grands couturiers, défiler sur les podiums, côtoyer des personnalités... C'est une vie qui n'est pas à la portée de toutes, alors ça fait fantasmer. Pourtant, lorsqu'on découvre l'envers du décor, on se dit que clairement, ce n'est pas si rose.

 

"Jamais assez maigre"

C'est le titre du livre de Victoire Maçon Dauxerre, sorti le 6 janvier dernier. Elle raconte, plusieurs semaines après l'adoption en France par l'Assemblée Nationale d'une loi contre la maigreur excessive des mannequins, le calvaire qu'elle a vécu. 

On ne nous dit pas: "Il faut perdre du poids", mais c'est implicite. Quand je suis arrivée chez Elite, on m'a annoncé que je devrais entrer dans un 32.

 

Victoire prépare le concours de Sciences-Po lorsqu'elle est repérée, dans la rue. Beau visage, grande, mince. Mince, pas maigre. Et pour défiler sur les podiums des Fashion Weeks, c'est ce qu'il faut être. Elle décide alors de s'affamer et de mener une guerre sans merci contre la nourriture. C'est là que la spirale infernale commence.

Je mangeais trois fruits par jour. Un litre et demi de Pepsi Max pour me caler avec les bulles. Et, une fois par semaine, un petit morceau de poulet ou de poisson. Je tenais à l'adrénaline des défilés.

 

À 18 ans, la jeune femme atteint ainsi 47 kg pour 1,78 m, avec un IMC de 15 (le niveau normal se situe entre 18,5 et 25). Etant un des mannequins les plus prisés, elle veut être la meilleure et continue à maigrir. Mais plus elle maigrit, plus elle se trouve grosse. Son corps se détériore, mais elle n'en a pas conscience. L'anorexie lui donne un sentiment de puissance dans le monde dans lequel elle évolue. "Maigrir était ma seule valeur", avoue-t-elle aujourd'hui. 

Je n'avais plus mes règles, je faisais de l'hypertension, je perdais mes cheveux, j'avais le squelette d'une dame de 70 ans. 

 

La fin du cauchemar

Huit mois après le début de sa carrière, après une tentative de suicide et une hospitalisation, Victoire prend conscience de sa situation et décide de décrocher définitivement du mannequinat. Cinq ans plus tard, la jeune femme pèse 64 kg, mais avoue se battre encore contre ses troubles alimentaires. Sa lutte contre le diktat de la maigreur dans la fashion industrie continue, notamment avec son livre "Jamais assez maigre, journal d'un top model", et elle se félicite de la nouvelle loi entrée en vigueur le 17 décembre dernier, interdisant aux mannequins dénutris de travailler.

 

 

À lire aussi:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires