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Témoignage: ““On est séparés, mais forcés de cohabiter””

Kathleen Wuyard
Dans une autre vie, Delphine et Yvan s'aimaient, tellement qu'ils ont fait deux enfants. Aujourd'hui séparés, ils se retrouvent à devoir cohabiter. De quoi garantir pas mal de situations loufoques dans Sous le même toit, sorti cette semaine au ciné. Aurore, elle, a vécu le calvaire de la cohabitation forcée avec son ex: une situation tout sauf coquasse qu'elle a accepté de raconter. 

Fraîchement divorcé de Delphine (Louise Bourgoin), Yvan (Gilles Lellouche) cherche un domicile mais sa situation financière ne lui permet pas d'en trouver un. Il se souvient alors qu'il détient 20% du logement de son ex-femme; ils vont donc vivre en colocation avec leurs deux enfants. Acculée, Delphine accepte, mais à une condition: Yvan ne peut disposer que de 20% de la maison. Du frigo délimité avec une précision militaire à la salle de bains aux horaires minutés, les fous rires s'enchaînent.

Ou comment dédramatiser à l'écran une situation tout sauf marrante: face aux prix de l'immobilier qui ne cessent d'augmenter, en Belgique, de plus en plus de couples séparés sont forcés de cohabiter.

Selon un sondage de la Ligue des Familles, la situation toucherait un couple belge sur cinq. Une cohabitation difficile et douloureuse qu'Aurore a vécue. 

 

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Rupture douloureuse

Avec mon ex, on sortait ensemble depuis nos humanités, et quand on a fini nos études, on a tout naturellement décidé d'emménager ensemble. Comme il nous fallait seulement une chambre, on a pu trouver un chouette appartement à Etterbeek et aménager notre nid

raconte cette Liégeoise de 32 ans. Dont le bonheur d'emménager aura été de courte durée. "Très vite, en habitant ensemble, on s'est rendus compte qu'on s'était éloignés. On avait fait nos études dans des milieux très différents, moi je travaillais en horaire décalé, lui avait des horaires de bureaux et ne comprenait pas que je ne sois pas souvent là. Finalement, on a enchaîné les disputes avant de décider d'arrêter les frais et de se séparer". 

 

4 mois de cohabitation forcée 

Problème: ni Aurore ni son ex-copain n'avaient les moyens de déménager.

On avait englouti nos économies dans l'achat de meubles et d'électroménager pour notre chez nous, et aucun de nous deux n'avait de quoi se retourner. Ensemble, on payait un peu plus de 500 euros chacun tout compris, mais si on voulait trouver un appartement seul, il fallait compter près du double, ce que ni lui ni moi ne pouvions nous permettre."

La solution? La cohabitation. Une option temporaire, qui aura finalement duré quatre mois, et dont Aurore ne s'est toujours pas tout à fait remise deux ans après. 

 

"J'ai perdu toute confiance en moi" 

"On s'est dit que comme on était restés ensemble sept ans, et qu'on s'aimait encore, on arriverait à se comporter de manière civilisée. Le problème, c'est qu'il n'y a aucun manuel qui dit comment gérer la cohabitation avec son ex. Le fait de continuer à vivre ensemble me rendait dingue: j'alternais entre des jours où j'aurais voulu qu'il disparaisse et d'autres où je me disais que finalement, on devrait retenter le coup. Dès que son téléphone faisait du bruit, j'hyperventilais, je me disais qu'il voyait d'autres filles". Aurore, elle, ne risquait pas de le remplacer: difficile de ramener un amoureux potentiel à la maison et de lui expliquer qui est l'homme qui dort dans le salon.

J'ai perdu toute confiance en moi, je savais que personne ne pourrait comprendre ma situation et je ne cherchais plus à plaire, j'étais complètement renfermée sur moi-même. C'était surréaliste de devoir tout à coup me cacher au sortir de la douche alors qu'on connaissait le corps de l'autre par coeur.

 

Retour à la case départ 

Finalement, à bout, Aurore a décidé de rentrer chez ses parents. Et d'essayer de se reconstruire, lentement mais sûrement. "Si on m'avait demandé où je me voyais à trente ans, je n'aurais certainement jamais répondu "dans ma chambre d'enfant". Cela n'a pas été facile du tout de retourner en arrière, mais j'avais besoin d'une coupure nette avec mon ex. Après deux mois chez mes parents, j'ai trouvé une super colocation dans le centre de Bruxelles, et j'ai pu me redécouvrir. Finalement, je n'ai qu'un regret: ne pas être partie dès le départ. J'étais tellement déterminée à rester dans mon appartement, que je me suis imposée des mois de torture mentale". Aujourd'hui, Aurore a un nouvel amoureux depuis 13 mois, avec lequel elle n'habite pas encore.

Après ce que j'ai vécu, je veux être certaine que la prochaine fois que j'emménage avec un mec, c'est pour toujours!

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