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Témoignage: ““J’ai un travail à horaire décalé””

Barbara Wesoly

Rentrer à la maison tous les jours à la même heure? Elise, 20 ans, ne veut pas de cette vie-là. Elle travaille comme employée de nuit dans une maison de personnes handicapées. Un horaire tournant qui l’oblige à trouver un équilibre alternatif.


“Après mes études en soins aux enfants et personnes handicapées, j’ai tout de suite su que je travaillerais dans un foyer. Je travaille depuis six mois dans une maison et ce job me plait beaucoup. Nous hébergeons des adultes avec une déficience mentale, qui ne rentrent qu’occasionnellement chez eux. Au début de ma carrière, je souhaitais surtout faire des horaires très tôt et très tard, et seulement de temps à autre les nuits. Et tout à coup, je me suis retrouvée sans travail et j’ai dû en chercher un nouveau. Je suis tombée sur l’offre de mon job actuel. Il était clairement demandé des travailleurs exclusivement de nuit. Et comme me lever tôt n’est pas ma tasse de thé et que je suis plutôt un oiseau de nuit, j’ai tenté ma chance. Je travaille maintenant à mi-temps, de 21h à 7h.

Dormir le jour


Travailler la nuit a des avantages. Je peux sans problème aller faire une course en journée ou aller quelque part durant les heures où d’autres sont au bureau. Mais il ne faut pas sous-estimer le travail de nuit. Devoir travailler plusieurs nuits d’affilée est facile. Mais enchaîner ensuite avec un rythme normal n’est pas évident. Au début, je pensais que je ne serais pas fatiguée, et que j’arriverais à rester éveillée le vendredi jusqu’au soir pour aller à une heure ‘normale’ au lit. Mais très vite, j’ai compris que je ne tiendrais pas longtemps.

Les jours de travail, je dors de 8h à 16h. Chaque matin j’essaie d’aller au lit à 8h. Et si je dois travailler le lendemain, je me réveille vers 16h.


La tentation de réduire mes heures de sommeil est grande, mais j’essaie de faire attention à dormir suffisamment. Tant que je n’ai pas d’enfants, je peux encore me le permettre. Si j’aurai envie de garder ce rythme de travail quand j’aurai une famille? Je ne sais pas. Ça me semble pratique pour être à temps matin et soir devant l’école. Mais nous n’en sommes pas encore là. Mon copain a un travail de jour de neuf à cinq. Nous n’habitons pas encore ensemble mais il a bien compris que mon rythme de travail est l’inverse du sien. Son jour de congé tombe durant la semaine, et grâce à mon rythme de travail, je peux profiter avec lui.

Ne rien laisser de côté


Je n’ai encore jamais perdu d’amis à cause de ma vie sociale “inversée“. Mais je constate que tout le monde ne comprend pas que je doive dormir en journée après ma nuit de travail. Certains pensent que j’ai beaucoup de temps libre en journée. Mes collègues forment une équipe géniale et flexible. On peut donc toujours facilement négocier pour reprendre ou échanger un horaire. De cette façon, je ne rate aucun rendez-vous important, comme une fête de famille ou un concert que j’ai envie de voir. Mon planning est aussi établi en fonction de mes répétitions de théâtre. Je n’ai pas l’impression de devoir abandonner trop de choses à cause de mon travail de nuit.

Trouver le bon rythme


L’ambiance qui règne dans la maison la nuit est plus calme qu’en journée. J’ai donc plus de temps et d’attention pour les résidents. Vu que le personnel de nuit est réduit, nous devons être plus indépendants et nous portons de plus grandes responsabilités. Mais j’aime ça. Le rythme changeant entre le travail et le temps libre a été difficile au début. Il a fallu du temps pour trouver le bon équilibre. Mais j’y arrive aujourd’hui. Si j’ai fait un horaire de nuit avant le week-end, je vais généralement dormir jusqu’à 13h et puis j’essaie de rester éveillée jusqu’au soir, pour aller dormir à une heure normale. Avec ce système, il faut juste accepter qu’on sera fatiguée durant un jour du week-end et qu’on ne pourra pas faire grand- chose. Ce jour-là, je reste au calme et je regarde quelques séries ou un film.

Ambiance particulière


Travailler la nuit a son charme. Voir le soleil se lever pendant le travail est exceptionnel, c’est un moment que je savoure. La nuit, la maison est paisible. Durant les chaudes nuits d’été, on peut parfois s’asseoir dehors pour faire une pause. Je suis épargnée du trafic dense et des embouteillages durant les heures de pointe. Mais le plus gros avantage reste l’aspect financier. Les horaires de nuit et du week-end sont mieux payés. Et c’est plus que bienvenu!

Reportage de Jill De Bont et Emilie Van de Poel.


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