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© Getty Images

HISTOIRE ÉTRANGE : ““Il y avait des crânes humains sur la cheminée””

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

À l’approche d’Halloween, on adore regarder des films d’horreur ou se raconter des histoires qui font peur. Mieux encore, se remémorer des histoires terrifiantes qui nous sont déjà arrivées. Voici l’histoire qu’une lectrice a vécu et qui nous donne des frissons.

Des histoires du quotidien pleines de mystères, on en a tous·tes vécues, mais certaines sont plus effrayantes que d’autres. Comme celle de Nora, qui a bien cru ne pas sortir vivante de la maison d’un couple de clients très particuliers.

La maison de l’horreur

Nora est architecte, elle se déplace donc souvent chez ses clients afin de visualiser leur projet directement dans leurs murs. Un jour, elle est contactée par un monsieur qui semble très gentil au téléphone. Il veut un avis pour effectuer des travaux chez lui, elle lui propose une date pour un rendez-vous à son domicile. Il accepte et la remercie. Le jour du rendez-vous, lorsque Nora sonne, personne ne répond. Elle attend quelques minutes devant le portail de ses clients et décide finalement de rappeler le monsieur pour le prévenir qu’elle est bien devant la maison comme prévu.

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« Il me répond qu’il est bien chez lui, que la sonnette ne marche pas, que j’ai bien fait d’appeler, car il avait oublié notre rendez-vous. Ce sont des choses qui arrivent, donc je ne m’inquiète pas. Je le vois sortir dans le jardin, je sors de ma voiture pour le rejoindre », m’explique Nora. Jusque-là, rien d’anormal. Elle poursuit : « La maison est classique, il me montre l’extérieur en m’expliquant ce qu’il voudrait dans le futur, il souhaite agrandir, ils envisagent d’avoir un enfant. Mais il ne sait pas comment s’y prendre, il souhaite conserver l’aspect “vieille maison” que la bâtisse dégage. Nous discutons longuement, je prends des mesures. Il finit par me proposer d’entrer pour voir l’intérieur de la maison. Nous passons le hall d’entrée et tout d’un coup, j’aperçois une personne dos à moi assise sur le canapé. Je ne perçois que le dessus de sa tête, des cheveux d’un blanc immaculé, qui semblent longs. La personne ne réagit pas à mon arrivée, elle ne se lève pas et ne tourne même pas la tête. De son côté, le monsieur me prie d’entrer dans le salon, c’est là que je remarque la décoration… très spéciale.

Sur les meubles anciens, il y a des animaux empaillés, je sais que c’est au goût de nombreuses personnes, ça donne un côté champêtre aux maisons de campagne, mais là, il y en a vraiment beaucoup. Blaireau, perdrix, renard… Mais le pire est à venir. Je remarque un crâne d’un animal que je n’arrive pas à identifier posé sur une table, ok, c’est bizarre, mais c’est un style. “Ne juge pas” , me dis-je. Un autre est posé sur l’appui de fenêtre, et un autre encore sur une étagère à côté de plusieurs plantes. En m’avançant, la personne installée sur le canapé remarque ma présence et se tourne vers moi, l’effroi me saisit. “Je vous présente ma femme”, me lance mon client. 

Cette femme a les joues tellement creusées que je peux distinguer chaque os de son visage, sa peau semble tenir par une force magique. Ses cheveux blancs encadrent ce visage et tombent sur des épaules dont les clavicules ressortent, son corps est si maigre que je me demande comment elle parvient à se lever du canapé. 

“J’avais mes écouteurs, je regardais une série sur ma tablette, excusez-moi, je ne vous ai pas entendu rentrer”, me dit-elle d’une voix rauque. Je n’arrive pas à articuler, je me contente d’esquisser un faux sourire pour lui faire comprendre que je l’excuse. Ce que je ne vous ai pas dit, et qui est bien le plus troublant, ce sont ses yeux. Leur couleur est d’un bleu clair, presque délavé, le genre de couleur que je n’avais jamais vu sur les yeux de qui que ce soit, le genre de couleur qui n’existe que dans le rayon lentilles colorées d’un magasin de déguisements d’Halloween. Je ne peux pas soutenir son regard, c’est au-dessus de mes forces. Elle se rassoit, son mari s’installe à côté d’elle et me propose de m’installer sur un fauteuil afin de boire un café. Je refuse poliment le café, je ne peux rien avaler. Je m’assois tout de même, en me disant que ça va m’aider à me refaire une contenance. Et là…

Je m’aperçois que la cheminée est décorée de trois crânes, mais cette fois-ci, je peine à avaler ma salive en constatant que ce sont des crânes humains. Bien que je n’en ai jamais vu en vrai avant cela, je sais reconnaître un crâne humain, la forme ne trompe pas. Il ne semble pas faux, ils ne sont pas en plastique ou en plâtre, j’en suis certaine. Les dents semblent bien trop vraies pour que ce soit un objet de décoration. Ils sont aussi authentiques que les animaux empaillés qui m’entourent à ce moment-là.

L’homme commence à me parler des travaux, de son budget, des partenaires que je peux lui conseiller dans le domaine du bâtiment. Je n’arrive pas à l’écouter, je fixe les crânes et me dis intérieurement qu’il faut que je sorte et vite. Je tourne la tête vers lui pour me concentrer sur ses propos, il a fini de parler et me sourit. Tout d’un coup, son visage et ce sourire me font penser à celui du diable, il a des joues rebondies et un grand sourire plein de dents. Je me demande si mon esprit ne me joue pas des tours, je cligne des yeux, mais son visage est le même.

Ce sourire est terrifiant, je pose le regard sur sa femme et je réalise que ce couple est l’incarnation même de la faucheuse et d’un démon. Je suis tombée dans l’antre du diable… 

Je me lève brusquement, prétextant un rendez-vous oublié, je leur dis que je suis déjà en retard pour mon prochain client, que je dois y aller, que j’ai bien compris ce qu’ils veulent pour la maison, que tout est noté. Ils me remercient, l’homme me raccompagne à la porte, je sors au pas de course jusqu’à ma voiture. Je roule comme une folle sur la route et, arrivée chez moi, je n’ose pas en parler à mon compagnon. J’ai la sensation d’avoir vécu un cauchemar, ça ne peut pas être réel. Il est hors de question que je retourne là-bas, je ne travaillerai pas pour ces gens, tant pis.

Ils me rappellent une semaine plus tard, car ils sont sans nouvelle, c’est ce que le monsieur dit dans son message vocal, car je ne réponds pas à cet appel. Je ne répondrai plus à aucun de leurs appels. Mais ils insistent et j’en fais des cauchemars la nuit, je me revois dans cette pièce à l’ambiance macabre, le visage du monsieur se transforme. Dans mon rêve, sa peau vire au rouge et des cornes lui poussent sur les tempes. Je me réveille en sueur. Ça ne peut plus durer, le lendemain, je le rappelle et lui ment. J’affirme avoir trop de travail pour traiter leur projet et m’excuse platement. Ils abandonnent enfin et ne me rappellent plus. Encore aujourd’hui, je revois avec précision cette maison et les visages de ce couple horrifiant. »

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