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© Father burping his baby in bedroom, after being breastfed.

La lettre poignante d’un jeune papa pour dénoncer la durée du congé paternité

Kathleen Wuyard

Sur le blog Papa Plume, un père de famille livre son point de vue touchant et drôle sur la paternité, et en profite pour en répondre aux questions que d’autres papas peuvent se poser. Et dénoncer au passage l’injustice du congé paternité, bien trop court selon lui.


C’est dans une missive intitulée “Lettre d’un papa à ceux qui font les lois” qu’il dénonce avec émotion mais beaucoup de justesse aussi, l’injustice dont lui et tant d’autres papas sont victimes: celles d’être arrachés bien trop tôt à leur bébé. “11 jours. Week-end inclus, commence-t’il. Lorsque je suis retourné travailler, à l’issue de ces 11 jours, je me souviens avoir eu cette pensée : “C’est n’importe quoi.” J’attendais mon train sur le quai du RER, nous étions en décembre, il faisait un froid glacial. J’attendais au milieu d’une foule silencieuse, mains dans les poches, et j’avais l’effroyable sensation que quelqu’un se moquait de moi quelque part”.

Je me demandais ce que je faisais là, dans cet hiver matinal et triste, alors que ma fille d’à peine deux semaines avait besoin de moi, et que ma femme épuisée par l’accouchement avait aussi besoin de moi”. 


Et de s’insurger contre le fait qu’alors que sa famille avait besoin de lui, il n’était pas avec elle, parlant du “sentiment de culpabilité qui m’étreignait le ventre, me donnait la nausée”.

Je n’y étais pour rien, mais je me dégoûtais, me dégoûtais d’avoir abandonné mon minuscule bébé et sa maman, que j’avais quittés endormis après une nuit courte et agitée”. 

Des pétales de rose


Et d’avouer avoir hésité à plusieurs reprises à faire demi-tour, à “envoyer chier son entreprise et le système”, sauf que ce sont grâce à eux qu’il peut subvenir aux besoins de sa famille, désormais agrandie, alors pas facile de tout envoyer valser. Au passage, il livre une comparaison magnifique, très évocatrice de la fragilité des siens, et de sa douleur à l’idée de s’en séparer si vite. 

Savez-vous Mesdames et Messieurs les Ministres qui font les lois, à quoi ressemblent un bébé et une maman, 11 jours après l’accouchement ? Ce sont deux pétales de rose : un rien les illumine, les émeut, les bouleverse, mais un rien également peut les déchirer”. 


“Le rôle du papa est de faire en sorte que ce déchirement n’arrive pas”, selon lui, rôle dont il est privé, ainsi que de nombreux autres pères, par un congé paternité décidément trop court. La preuve qu’il est temps de s’aligner sur des pays tels que l’Espagne, où les congés de maternité et de paternité ont désormais une durée égale? Surtout qu’ainsi que ce Papa Plume le rappelle, “Il n’y aura jamais, absolument jamais d’égalité homme-femme, tant que vous ne changerez pas radicalement la durée du congé paternité. Tant que vous ferez peser la responsabilité des premières semaines du bébé sur les seules épaules de la maman, fragilisée émotionnellement et physiquement. Tant que vous condamnerez le père à n’être qu’un assistant à temps partiel, héritage archaïque et honteux des vieux modèles patriarcaux”.

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