Ce qu’on sait de l’affaire Nicolas Hulot et des accusations de viol qui pèsent sur lui
Il y a peu encore, il suffisait de prononcer le nom de “Nicolas Hulot” pour que quelqu’un sifflote le jingle des pubs Ushuaïa nature. Ou évoque son parcours politique en demi-teinte. Mais désormais, c’est à de multiples accusations de viol que son nom est associé.
Après une première accusation (prescrite) de viol à son égard en 2018, ce seraient aujourd’hui pas moins de cinq femmes qui auraient accepté de témoigner dans un épisode exclusif d'”Envoyé Spécial”. Cinq femmes qui accusent l’ancien présentateur et ministre de la Transition écologique de viol et d’agression sexuelle. Des accusations que nie avec véhémence Nicolas Hulot, ce qui ne l’a toutefois pas empêché d’annoncer hier, en amont de la diffusion de l’épisode ce jeudi 25 novembre, son retrait définitif de la vie publique. En attendant la diffusion de l’émission appelée à battre des records d’audience ce soir sur France 2, voici en 5 points sur ce qu’on sait de l’affaire Nicolas Hulot à l’heure actuelle.
1 ) Petit rappel, d’abord: c’est qui, Nicolas Hulot?
Né au mitan des années 50 à Lille, il démarre sa vie professionnelle en tant que moniteur de planche à voile, avant de décider assez rapidement de se reconvertir dans le monde médiatique, et entre à France Inter en 1978. Lancé à la télévision avec une émission pour enfants, il commence à présenter “Ushuaïa, le magazine de l’extrême” sur TF1 en 1987, et devient, dans la foulée, un ardent défenseur de la sauvegarde de la nature.
Contrairement à la croyance répandue, la marque de produits d’hygiène Ushuaïa Nature ne lui appartient pas à lui mais bien à TF1, laquelle lui verse toutefois des royalties sur les ventes. Au début des années 2000, son engagement prend peu à peu la forme d’une implication en politique, entre rédaction du Pacte écologique et conseil de personnalités, jusqu’à être nommé “envoyé spécial pour la protection de la planète” en 2012 par François Hollande, puis cinq ans plus tard, ministre de la Transition écologique et solidaire sous la présidence Macron. Un poste de ministre d’Etat de courte durée.
2) Que s’est-il passé en 2018?
En février 2018, le magazine français l'”Ebdo” révèle que dix ans auparavant, le 16 juillet, Pascale Miterrand (petite-fille de l’ancien président) a déposé plainte pour viol à l’encontre de Nicolas Hulot. Les faits, remontant à 1997, sont classés sans suite par le parquet, qui souligne que “les faits dénoncés n’apparaissent pas établis en tout état de cause”. En outre, ceux-ci sont prescrits, un choix conscient de la part de Pascale Miterrand, qui aurait avant tout voulu “le mettre devant sa conscience”.
Quelques mois plus tard, en août, l’ancien présentateur annonce sa démission du gouvernement Macron, dont l’écologie n’est pas une priorité selon lui, affirmant qu’il “ne veut plus (se) mentir” et dénonçant un “problème de démocratie”. Quant aux accusations de Pascale Miterrand, l’ex-présentateur de l’émission Ushuaïa, qui avait porté plainte contre l'”Ebdo” pour diffamation, s’est contenté de les qualifier de “mensongères” à l’époque.
3) De quoi est-il accusé aujourd’hui?
Dans un documentaire de l’émission “Envoyé Spécial” (France 2) dont la diffusion est prévue pour ce jeudi 25 novembre, cinq femmes (le chiffre avancé par BFMTV) accusent Nicolas Hulot de viol et d’agressions sexuelles. Contacté par l’équipe de l’émission, l’ancien ministre a refusé de s’exprimer, et a entériné cette décision au micro de BFMTV, affirmant que “je ne m’exprimerai plus. Je ne souhaite à personne de vivre le cauchemar dans lequel je vis”.
4) La Justice s’est-elle saisie de l’affaire?
À l’heure actuelle, si dossier à l’instruction il y a, celui-ci n’a pas été rendu public mais le sera peut-être lors de la diffusion de l’émission de ce soir. Ceci étant, en lumière de la révélation des accusations qui pèsent contre l’ex-ministre de la Transition écologique, l’actuelle ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a déclaré espérer que “la Justice ouvrira une instruction et pourra véritablement s’en saisir et instruire” si les éléments nécessaires sont présents. Avant de préciser qu’elle ne donnera toutefois “aucune consigne” en ce sens puisque, démocratie oblige, la justice est indépendante.
5) Quelle a été la réaction de Nicolas Hulot?
Comme en 2018, lors de la révélation de la première accusation à son encontre, il nie en bloc, assurant n’avoir “jamais contraint personne”. Ce 24 novembre, anticipant le “lynchage” qui devrait commencer dès la diffusion de l’épisode d'”Envoyé spécial”, il a fait part de son retrait définitif de la vie publique et a expliqué son choix à BFMTV.
Je veux le dire sans formule, sans élément de langage : ni de près ou de loin, je n’ai pas commis ces actes. Ces affirmations sont purement mensongères. Depuis quatre ans, je subis le poison de la rumeur, des insinuations parfois des accusations au grand jour” – Nicolas Hulot.
Et de mettre France 2 en garde contre “les conséquences irréversibles” sur lui et ses proches des accusations à son égard dans l’émission. Des accusations, qui, à l’heure d’écrire ces lignes, n’ont soit pas encore été portées devant la Justice, soit, y ont été classées sans suite. Reste que le tribunal de l’opinion publique, lui, ne s’embarrasse pas de long procès ni de présomption d’innocence et que son jugement est impitoyable. En attendant celui, légitime, d’un tribunal? Affaire à suivre.
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