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© Hasbro

83 % des familles belges se disputent pendant une partie de Monopoly

Gwendoline Cuvelier Journaliste

Impossible de jouer à un jeu de société en famille sans que ça ne dégénère? Vous n’êtes pas les seuls! Une étude menée auprès de parents ayant des enfants âgés de 8 à 12 ans montre que les disputes pendant les parties de Monopoly sont plus la règle que l’exception.

Et, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les querelles seraient plutôt une bonne nouvelle pour l’équilibre familial!

Mauvais perdants

Un simple lancer de dés peut causer bien des disputes dans les familles. L’étude de Monopoly le confirme : 83 % des parents belges déclarent avoir assisté à une querelle pendant une partie de Monopoly et, dans un quart des cas, c’est même régulier, voire inévitable.

Il n’est pas surprenant que les désaccords soient fréquents pendant une partie de Monopoly, car la plupart des familles (65 %) y joue de façon très compétitive, à tel point que le plateau est parfois renversé de colère. L’ambiance devient vite électrique lorsque des frustrations apparaissent : certains enfants prennent le jeu tellement à cœur qu’ils ruminent des idées noires pendant plusieurs jours (18 %). Plus d’un tiers des sondés (36 %) déclarent qu’il faut souvent, ou même toujours discuter du déroulement d’une partie une fois qu’elle est finie.

Se disputer pour évoluer

Selon Philippe Noens, docteur en sciences de l’éducation, le premier réflexe des parents consiste à calmer les disputes de leurs enfants pendant une partie de jeu de société. Mais, en faisant cela, ils privent les enfants d’opportunités d’apprentissage. D’après le pédagogue, les jeunes joueur·se·s tirent des enseignements des querelles :  ils apprennent à se connaître et à connaître les autres, ainsi qu’à gérer l’énervement et l’échec. À l’avenir, ils pourront relativiser les choses et mieux exprimer leurs émotions. “C’est parfois difficile” explique Philippe Noens, “mais c’est l’illustration du quotidien de la vie en famille : « être » ensemble et « faire » des choses ensemble, avoir des discussions, se disputer, en tirer des leçons et reprendre le cours de la vie“.

Hasbro

“Les différences d’opinion et les conflits surviennent tous les jours dans le monde réel, au même titre que les négociations, les transactions financières et les stratégies. Un jeu comme le Monopoly permet de pratiquer sainement ces compétences, ce qui en fait un terrain d’essai sûr pour les enfants. En outre, le jeu permet l’introduction de “nouvelles” règles. Chaque famille joue au Monopoly à sa façon. Évidemment, les esprits s’échauffent parfois, et en tant que parent vous voulez intervenir, mais il peut être intéressant d’attendre et de voir comment les enfants vont ou non se défendre, essayer de convaincre l’autre, et ainsi de suite. Si l’enfant sent qu’il peut être lui-même et que les règles sont prises “au sérieux” par tout le monde, alors une dispute ne signifie pas forcément la fin du jeu” décrypte Philippe Noens.

Provoquer (gentiment) ses enfants

Compte tenu des aspects positifs des disputes, Philippe Noens ajoute qu’il n’y a pas de mal à maintenir une tension saine pendant une partie de Monopoly: “rendez les règles un peu plus difficiles. Ou bien trichez exprès et voyez si vos enfants le remarquent, et comment ils réagissent. Faites un jeu dans le jeu, en quelque sorte, pour stimuler leur sens de la justice. Et s’ils vous confrontent férocement, montrez-leur comment gérer une telle situation : restez calme, essayez de comprendre ce que l’autre cherche à vous dire, reconnaissez votre erreur ou corrigez-la. Vous illustrez ainsi une façon de réagir qui pourra leur servir plus tard, en dehors du jeu, dans des situations similaires”!

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