Il s’appelle Peter. Haaaaaa, Peter Le plus improbable de mes amants, le plus prometteur, le plus émouvant peut-être. Je dis “peut-être” parce que depuis cette fameuse nuit de beuverie et d’amnésie au matin de laquelle nous nous sommes réveillés ensemble, il ne m’a pas touchée. Du coup, je ne rêve plus que de ça! C’est très étrange de me rapprocher d’un homme avec qui j’ai partagé mon intimité. On le sait, mais on ne s’en souvient pas et cela rend la séduction entre nous très particulière à la fois complice et respectueuse, assez romantique, contre toute attente. Je vous confiais, il y a quelques semaines, que je voulais désormais de “l’amour qui mène au sexe, pas le sexe dans l’espoir qu’il se mue en amour” Eh bien, on peut se tromper! Mon histoire avec Peter a commencé dans un lit et depuis le chemin pour y retourner est le plus grisant qui soit. Peter est vraiment le genre d’homme que je n’aurais même pas regardé si j’avais été sobre. Et je ne cesse de remercier ma sur qui m’a entraînée avec elle dans la débauche, ce soir-là. Sans elle, je n’aurais pas autant ri, rêvé et eu des papillons sous le sternum.
J’ai ouvert
Quand j’ai lu son mot sur la table de la cuisine qui disait qu’il allait revenir avec des croissants pour un petit-déjeuner “en tout bien tout honneur, histoire de faire connaissance”, j’ai paniqué. Au début Ensuite, j’ai relu et je me suis dit qu’il ne manquait pas de cran, le bonhomme. Il avait habilement glissé un compliment dans l’ensemble, un peu scabreux, mais formulé avec un langage fleuri. Cela m’a intrigué. Et comme vous savez, maintenant, que le trac et la peur ont sur moi d’impressionnantes vertus aphrodisiaques, j’ai décidé de tenter le coup. Cela faisait surtout longtemps que je n’avais plus mangé de croissants Il est revenu une demi-heure plus tard avec du jus d’orange, des croissants, des raisins blancs et un bouquet de tournesols à la main. J’ai ouvert.
Présentations
Nous étions là, face à face, un peu pâlots et l’il entrouvert. On s’est regardé un instant sans rien dire.
– “Bonjour!”
– “Entre, j’ai fait du café ”
– “Merci.”
– “Je m’appelle Lola.”
– “J’aime bien, Lola ”
Je vous l’ai dit, c’était un lendemain de veille et notre conversation avant le café fut assez basique. Enfin, elle en avait l’air, parce que c’était un beau dialogue. Vu les circonstances, se dire bonjour et se présenter aussi naturellement, ce n’était pas si mal! Après le café, on discutait déjà plus naturellement. Il m’a d’ailleurs beaucoup fait rire, il imite très bien les voix et mime avec force gestes les attitudes des gens qui l’entourent. Finalement, il a pris une douche chez moi pendant que je faisais la vaisselle, puis on est allés se balader au parc. Il devait partir à cinq heures pour une partie de tennis. En à peine une journée, cela m’a fait tout bizarre de lui dire au revoir. On s’est dit qu’on allait se rappeler. Mais ça ne suffisait pas, moi, j’avais juste envie qu’il reste là
L’appartement m’a semblé tout vide, alors, j’ai filé chez ma sur, qui sortait de son lit, assez chargée de la veille aussi. Je lui ai tout raconté comme quand on avait quatorze ans, mais elle dodelinait de la tête toutes les trois minutes J’ai reçu un SMS vers 20 h: “Cinéma?” A la danse de la pluie endiablée qu’a fait mon cur en lisant cet unique mot, j’ai su que Peter me plaisait, et pas qu’un peu.
Depuis, on se voit presque tous les jours, on mange, on papote, on joue au badminton, on fait des balades en bateau gonflable percé Mais on ne s’est toujours pas embrassés. C’est tellement gai, quand on sent que les deux voudraient bien, qu’on en est presque sûrs mais que malgré tout on n’ose pas? Ou alors est-ce parce qu’on ne préfère pas? C’est si bon, cet “avant”!