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Souffrez-vous de Foda, la peur des premiers rendez-vous post-COVID?

Kathleen Wuyard


Si l’amour n’a jamais vraiment été un long fleuve tranquille, la pandémie de COVID y a certainement ajouté quelques remous et risque de continuer à agiter notre intimité longtemps après la dernière goutte de gel hydroalcoolique. En cause, la FODA, la peur du dating post-pandémie.


Soit pile ce qu’il nous fallait après des mois à devoir enchaîner dates par vidéo et désert sentimental, merci la vie, merci la pandémie. Anagramme de “fear of dating again“, ou peur de dater à nouveau, le phénomène, théorisé par les responsables de l’application de rencontre Hinge, désigne l’angoisse qui étreint certaines personnes à l’idée d’un “retour à la normale” de leur vie sentimentale. Ou plutôt, d’un retour à la routine délicieuse, certes, mais parfois anxiogène aussi, des rencontres avec de parfait.e.s inconnu.e.s qu’il faut trouver comment aborder et séduire tout en parvenant à déterminer en parallèle si nous-même, on est sous le charme. Les papillons dans le ventre, oui, mais aussi un peu l’estomac serré, et la pandémie n’a rien arrangé.

Complètement FODA


Interviewé par le magazine en ligne de Zooey Deschanel, HelloGiggles, Logan Ury, le “directeur de la science des relations” (oui) chez Hinge décrypte un phénomène aussi normal que fréquent chez les utilisateurs de l’app’.

Le dating a toujours été une expérience quelque peu angoissante, mais après un an de lockdown et autres restrictions, c’est normal de ressentir encore un peu plus d’angoisse que d’habitude. Tellement normal qu’on a inventé un terme pour décrire ce sentiment: la FODA” – Logan Ury.


Au-delà de la consonance rigolote de l’acronyme (“fada? Non, F-O-D-A!”) la situation est tout sauf drôle pour les personnes qui en font l’expérience en ce moment. Parmi elles, Luce, 34 ans, qui s’était accommodée des changements imposés par la pandémie, voire même, préférait cette nouvelle configuration à celle pré-COVID.



“Avant, j’avais parfois de mini crises d’angoisse quand je pensais trop à l’état de ma vie sentimentale ou que je me préparais pour rencontrer quelqu’un” explique-t-elle. Célibataire depuis la fin d’une longue relation il y a trois ans, elle a trouvé dans les dates adaptés aux mesures sanitaires une forme d’apaisement.

 

C’était toujours la panique au moment de rencontrer quelqu’un, où se retrouver, comment s’habiller pour avoir l’air biche mais pas désespérée, que commander pour apaiser les nerfs sans passer pour une ivrogne, sans parler de l’angoisse du resto où on n’a potentiellement rien à se dire en attendant les plats... Ici, c’est balade en plein air d’office, ce qui règle à la fois la question de la tenue, mignonne mais pas trop apprêtée, et de l’activité: en se baladant, on trouve toujours de quoi parler” – Luce.


Pour d’autres, comme pour Valentin, les rendez-vous par vidéo interposée ont offert un antidote à la timidité. “On est chez soi, ce qui met directement plus à l’aise et on n’a pas l’autre immédiatement en face, ce qui diminue l’angoisse et permet aussi de mettre fin beaucoup plus facilement au date si on sent que ça ne marche pas”. Difficile, en effet, d’évoquer une mauvaise connexion Internet quand on est face-à-face.

Changement de perspective


Pour Connell Barrett, dating coach de son état, la solution afin d’éviter la FODA repose dans une simple recalibration mentale avant chaque rencard. Ainsi qu’il l’explique à HelloGiggles, il est important de se rappeler que post-pandémie, chaque rendez-vous galant est une victoire en soi.

Rappelez-vous que c’est déjà un succès d’être face-à-face avec quelqu’un après cette pandémie sans fin. Dès que le rendez-vous commence, vous avez gagné, peu importe l’issue de la rencontre: bien sûr, c’est le rêve de trouver l’amour, mais pouvoir à nouveau faire des rencontres est une forme de victoire” – Connell Barrett.


D’autant qu’après des mois de recalibration forcée, rien n’empêche de continuer à appliquer une forme de “dating pandémique” avec ou sans mesures sanitaires. Après plus d’un an de rendez-vous vidéo ou en plein air, qui dit que le traditionnel verre ou resto doit redevenir la norme? Si vous avez adoré apprendre à connaître une nouvelle personne en vous baladant, rien n’empêche de proposer une promenade à votre crush plutôt que de lui donner rendez-vous dans votre bar préféré. La clé pour vaincre l’angoisse? Se défaire des contraintes et rester soi-même, car s’il y a bien une chose que la pandémie nous aura appris, c’est qu’on n’a plus de temps à perdre à prétendre être un.e autre que soi et à se rendre malade pour ça.



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