“Ecrire permet de prendre du recul par rapport aux flux d’émotions qui vous submergent. Si vous avez l’angoisse de la page blanche, quelques exercices peuvent vous aider àdémarrer. Essayez, par exemple, d’écrire en continu pendant cinq minutes sans réfléchir et sans vous soucier de l’orthographe, la grammaire ou le style. Cette technique appelée ‘écriture automatique‘ vous oblige à lâcher le contrôle et vous laisse entrevoir des pistes que vous n’auriez pas envisagées autrement. Une expérience aussi surprenante que libératrice. “
N’est-ce pas plus simple de se confier à une amie?
“En parlant avec un proche, vous vous sentirez écoutée et comprise. Votre amie va vous consoler et vous permettre de vous sentir moins seule. En écrivant, vous allez être confrontée à la réalité de votre propre histoire. Il se peut que vous compreniez plus de choses qu’en discutant avec une personne qui n’ose pas vous contredire, de peur de vous blesser. L’autre avantage est de pouvoir tout exprimer, même ce qui vous semble impossible à dire de vive voix.”
Faut-il se relire?
“Parfois, c’est utile. Ne serait-ce que pour réaliser ce qui est important et ce qui ne l’est pas dans ce qu’on vient d’écrire. Il est aussi très important de pointer du doigt ce qu’on a oublié d’exprimer, consciemment ou non. Après la relecture vient le temps des questions. L’écriture donne corps aux événements, aux émotions. Il est donc plus facile de les gérer et d’envisager la suite. Si vous vous sentez encore trop fragile, il est préférable de ne pas revenir sur les passages trop sensibles. Le but n’est pas de rouvrir des plaies qui ne seraient pas encore complètement cicatrisées.”
Donner son carnet à lire à la personne concernée, est-ce une bonne idée?
“Pourquoi pas. A condition que l’envie vienne de vous. Attention toutefois: certains passages exprimant votre rancoeur de façon très ‘cash’, non filtrée, pourraient détruire définitivement une relation déjà fragilisée. Il est également essentiel de bien comprendre vos motivations. Voulez-vous être entendue, ou plutôt vous venger? Si c’est le cas, vous faites fausse route.”
Tris Gillis, psychothérapeute