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A-t-on le droit de refuser d’être marraine?

Justine Rossius

Et si devenir marraine ressemblait plus à un fardeau qu’à un honneur? Peut-on refuser? Vanessa Muyldermans, thérapeute, décrypte pour nous ce sujet encore tabou!    

“L’idée de devenir marraine est un peu romancée de nos jours“, explique Muyldermans. “Plus la demande est originale, mieux c’est. Mais c’est en agissant de la sorte qu’on met les gens devant le fait accompli. C’est comme si poser la question ne pouvait être que formidable. Et si vous pensez autrement, vous êtes presque automatiquement vue d’un mauvais œil.“ Cette peur de refuser ressort également de notre sondage.”

Peut-on dire non? 

Non, ce serait manquer de respect. > 10%

Oui, j’oserais refuser, par exemple si la relation avec les parents n’est pas assez bonne, si la charge financière est trop lourde (en plus d’autres enfants ou de mes propres enfants,…). > 48%

Oui, mais je n’oserais pas dire non. > 42%

Pas moins de 42% des personnes interrogées ont répondu qu’elles voudraient refuser, mais qu’elles n’oseraient pas. Pourquoi avons-nous du mal à dire non? Nous ne voulons pas décevoir les gens.

En disant oui contre votre volonté, vous prenez le risque de décevoir sur le long terme. Il y a de fortes chances qu’en tant que marraine vous ne répondiez pas aux attentes des parents et que vous finissiez par les décevoir.

Les humains ont toujours tendance à éviter un moment difficile sur le court terme et finissent par dire oui pour éviter les conflits. Vous vous dites que tout ira bien et que vous voulez éviter de décevoir. Mais être honnête tout de suite, c’est vous rendre service ainsi qu’aux parents. En agissant ainsi, ces derniers peuvent choisir une personne qui sera pleinement investie dans son rôle. Certes il y aura peut-être de la déception, mais si vous avez une bonne relation et que vous pouvez en parler calmement ensemble, cette déception ne sera que passagère.“

Pour éviter un malentendu et de poser la question à quelqu’un qui n’en n’a pas envie, les futurs parents peuvent vérifier au préalable si la personne se sent prête à devenir marraine.

“Vous n’êtes pas obligé·e de parler de votre situation, mais vous pouvez entamer une conversation générale en posant la question ‘aimerais-tu être (à nouveau) marraine? C’est quelque chose pour toi?’ Cette question, vous pouvez la poser alors que vous êtes seulement en train d’essayer de concevoir un enfant. Généralement, on a déjà un parrain et une marraine potentiel·le·s en tête. Si vous êtes certaine que cette personne sera d’accord et ravie, alors lancez-vous dans une demande originale avec un petit cadeau.

Vera, 31 ans: “Je pense que c’est un peu impoli d’offrir un gros cadeau et de demander si tu veux être parrain ou marraine... comment peux-tu dire non à ça?”

Steffi, 30 ans: “Ma sœur était tellement enthousiaste quand elle m’a demandé d’être marraine que je n’ai pas osé dire non. Je le regrette encore. J’ai déjà assez de travail avec mes deux enfants. Consacrer plus de temps et d’énergie à un autre enfant est tout simplement trop pour moi...”

Je suis trois fois marraine. Après la première fois, je ne voulais plus mais je n’ai pas osé refuser. J’adore mes filleul·le·s mais je trouve que c’est beaucoup d’investissement. Cela crée certaines attentes auxquelles je ne peux pas toujours répondre. Je trouve qu’être la chouette tata est tellement plus cool!

Lisa, 26 ans

Naomi, 31 ans: “Lorsque qu’une amie m’a posé la question, je me suis d’abord sentie très honorée et j’y ai vu la confirmation que notre amitié s’apparentait à un lien familial. Avec le recul, je ne comprends pas très bien son choix. Elle sait que je ne m’intéresse pas vraiment aux enfants. Je ne vois pas souvent mon filleul et cela ne me dérange pas du tout. À mon avis, je n’étais pas faite pour être marraine.”

Pien, 29 ans: ‘“La première marraine choisie pour notre enfant a dit non. Parce que la vie coûte déjà si cher. J’ai trouvé ça compréhensible, mais un peu triste.”

Bert, 31 ans: “On me demandera peut-être bientôt et je n’en n’ai pas envie, car je ne m’en sors déjà pas financièrement. Je vais dire oui et faire ce que je dois faire en tant que parrain, mais j’espère secrètement qu’ils demandent à quelqu’un d’autre.”

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